Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) menace de tuer l’otage français enlevé il y a deux mois au Mali s’il n’obtient pas sous 20 jours la libération de quatre de ses membres détenus dans ce même pays depuis plusieurs mois.
« Nous donnons à la France et au Mali 20 jours à partir de la date de diffusion de ce communiqué pour répondre à notre demande légitime, sans quoi les deux gouvernements seront totalement responsables de la vie de l’otage français », prévient le groupe dans un message daté de dimanche et publié lundi sur un site Internet islamique. L’authenticité de la note elle-même n’est pas établie.
La branche d’Al-Qaïda en Afrique du Nord avait annoncé le mois dernier avoir enlevé Pierre Camatte au Mali le 25 novembre et trois Espagnols en Mauritanie cinq jours plus tard.
La porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Christine Fages, a refusé de commenter la déclaration du groupe terroriste lors du point de presse électronique. « S’agissant de la situation de notre compatriote, nous restons pleinement mobilisés », a-t-elle dit, mais « dans ce type de situation, nous nous en tenons à une complète discrétion.
« Nous en appelons à l’opinion publique française et à la famille de l’otage pour qu’elles fassent pression sur le gouvernement (du président Nicolas) Sarkozy et l’empêchent de commettre la même folie que (le Premier ministre britannique) Gordon Brown concernant son citoyen britannique », ajoute AQMI, qui fait référence à la mort d’Edwin Dyer l’an dernier. Le groupe avait revendiqué l’assassinat de l’otage le 31 mai à la suite du refus de Londres de libérer l’imam extrémisme Abou Qatada. Edwin Dyer, trois autres touristes européens et deux envoyés canadiens des Nations unies avaient été enlevés l’an dernier près des frontières du Niger et du Mali, et probablement remis par des groupes locaux à AQMI.
Un Suisse, Werner Greiner, a été relâché en juillet 2009 après si mois de captivité au Mali, son épouse et une Allemande ont retrouvé la liberté en avril 2009, de même que les deux envoyés onusiens, qui avaient été enlevés en décembre 2008.
Al-Qaïda au Maghreb islamique n’a pas posé de conditions pour l’instant à la libération de ses trois otages espagnols, enlevés sur la côte mauritanienne alors qu’ils se déplaçaient avec un convoi d’aide alimentaire.
AP