Algérie : Appel à une réelle séparation des pouvoirs et à une indépendance de la Justice

Redaction

Les réformes politiques en Algérie doivent consacrer une « réelle » séparation des pouvoirs, a affirmé dimanche à Alger M. Madjid Bencheikh, professeur émérite, ancien doyen de la faculté de droit d’Alger. Dans une conférence organisée par Amnesty International-section Algérie, sur le thème « la souveraineté des États et l’universalité des droits de l’homme », le Pr Bencheikh a plaidé pour des réformes politiques capables de consacrer en Algérie une « réelle séparation des pouvoirs » et où la justice jouirait d’une « véritable indépendance ».

Il a également appelé à « lever tous les obstacles » pour permettre l’organisation d’élections « libres et transparentes ». »Cela doit inévitablement conduire à l’assainissement de la vie politique dans le pays et permettre une meilleure ouverture du gouvernement sur la société, sans laquelle rien ne pourra se décider », a-t-il fait valoir. Evoquant la révision de la Constitution, le Pr Bencheikh suggère plutôt une réforme de « toutes les méthodes de gouvernance », estimant que le « véritable changement doit émaner de toutes les forces de la société ». La souveraineté des États « doit être exercée pour la protection des droits des populations », a-t-il souligné, ajoutant que les peuples « doivent jouir de tous leurs droits reconnus par la charte des droits de l’homme et exercer toutes leurs libertés individuelles et collectives ».

Au sujet de la situation en Libye, le conférencier a indiqué que le recours à la force étrangère dans ce pays « doit être conforme à la résolution du conseil de sécurité de l’ONU », alors que le recours à une intervention terrestre « serait, pour lui, contraire au droit international ». « Il n’y a aucune règle de droit international qui permet à un Etat, même en cas de violation des droits de l’homme, d’intervenir sur la base de sa propre décision ou au nom du droit à l’ingérence », a-t-il affirmé. « Le seul cadre qui peut autoriser une intervention étrangère dans un quelconque pays, ce sont les résolutions du conseil de sécurité, conformément à la Charte des Nations unies », a-t-il souligné.

RAF