Erreurs, tricheries et subterfuges. Tels sont les ingrédients des discours formulés autour du Bac de cette année 2009. A l’unanimité, les candidats, les parents d’élèves et les professeurs déclarent que «la session du baccalauréat a été ratée à cause de l’amateurisme et la médiocrité des teneurs de la houlette de l’Éducation». «Dont acte», sollicitent-ils.
Le sujet de technologie de la filière technique mathématique option génie mécanique, a été infesté d’erreurs, ont crié les syndicats. D’après les responsables de l’Éducation, il s’agit d’une erreur de tirage. Les responsables du ministère de l’Éducation ont omis de mentionner les questions relatives à l’étude graphique partielle de la page huit.
Une autre omission plus grave a été relevée, dans le même sujet, relative aux questions de la construction graphique, page vingt. Également, aucune question demandée ne se trouvait sur la page 8 du premier sujet de technologie. Le comble de l’ironie, il y avait sur la page 8 seulement un dessin graphique d’un treuil de moteur réducteur, sans aucune explication ou légende. L’alerte «On mange les sardines et on jette les têtes par la fenêtre », a déclaré ironiquement un syndicaliste de la wilaya d’Oran, faisant allusion au 210 milliards de centimes consacrés à l’examen du baccalauréat 2009 par l’office national des examens et un budget de concours.
Les syndicalistes qualifient cette erreur d’impardonnable, surtout que cette matière a un coefficient 7 et la partie graphique, essentielle pour continuer le sujet, contient un nombre important de points. «La question demandée devait être imprimée sur la même page du dessin graphique. Ce qui n’était pas le cas», déplorent plusieurs professeurs. L’on apprendra que le ministère de l’Éducation pourrait procéder au dispatching des points de la construction graphique sur les autres exercices de cette matière.
Cependant, les professeurs, les candidats et leurs parents se déclarent ahuris quant à la facilité prônée par le département de Benbouzid pour rectifier une erreur aussi monumentale. «Les candidats ont été sérieusement pénalisés par la suppression des questions de la construction graphique», tonnent-ils.
Le ministre de l’Éducation nationale a démenti, jeudi, formellement l’existence d’erreurs dans certains sujets du baccalauréat 2009. Côté professeurs, il s’agit bel et bien d’une erreur. Cas de tricherie ou dissuasion Sur fond de diatribes malencontreuses, le ministre Benbouzid a affirmé, jeudi, lors de sa visite à des centres d’examen dans la wilaya de Médéa, que «des mesures sévères seront prises à l’encontre des tricheurs au Bac et de leurs complices». «Tout candidat au baccalauréat qui enfreindra la réglementation en vigueur en matière de déroulement des épreuves, s’exposera à de sévères sanctions prévues, à cet effet, par la loi», a-t-il dit.
«Des procédures judiciaires seront également engagées contre les complices des élèves déjà démasqués et exclus, de facto, des examens», a-t-il poursuivi. En fait, le ministre fait allusion à l’utilisation de la téléphonie mobile pour tricher. Dans les centres d’examen de la wilaya d’Oran, tous les surveillants approchés ont déclaré qu’aucun candidat n’a utilisé son portable durant les épreuves.
La question qui prête à discussion: est ce que cette polémique qui s’apparente plus à de la dissuasion est-elle montée de toutes pièces pour se focaliser sur les «tricheurs» alors que cette session 2009 a été, à plus d’un titre, ratée?
M. Benachour
Le Financier et Algerie-Focus.com