Algérie : La justice ferme les yeux sur les agressions que subit la Casbah d’Alger !

Redaction

L’association des propriétaires d’immeubles de la Casbah d’Alger a intenté un procès aux habitants de constructions illicites à l’intérieur du périmètre protégé de la vieille cité sans que la décision de justice soit suivie d’effet, a affirmé un responsable de l’association. « L’association a obtenu gain de cause mais la décision de démolir ces constructions (comme la loi l’exige) n’a toujours pas été exécutée par les parties habilitées à le faire », a indiqué le secrétaire général de l’association. Ahmed Ouada a ajouté, en outre, que son association avait adressé une lettre aux pouvoirs publics les informant de certains dépassements, à l’instar des extensions érigées sur les terrasses des bâtisses, « sans que personne ne daigne, à ce jour, lever le petit doigt », pour mettre un terme aux agressions que subit encore la Casbah d’Alger.

A ce propos, M. Ouada a engagé les pouvoirs publics à l’application de la loi 04-98, du 15 juin 1998, portant protection du patrimoine culturel, et à la création d’une agence nationale pour la mise en oeuvre « effective » du plan permanent de restauration de la Casbah.

Selon les dernières statistiques de la Wilaya d’Alger, 65 constructions illicites ont été élevées à la place de bâtisses, après que celles-ci se soient effondrées laissant des assiettes foncières libres. Toutes aussi illicites, sont les extensions bâties sur les terrasses, défigurant l’habitat de l’ancienne cité, son cachet particulier, et dont les mêmes services ont recensé pas moins 365 cas. En vertu des nouveaux textes, toutes ces constructions illicites, quel qu’en soit le volume, sont appelées à être démolies.

L’association, qui compte actuellement plus de 400 membres, entre propriétaireset héritiers de bâtisses de la Casbah, souhaite qu’il soit procédé à l’identification légale des propriétaires des maisons et maisonnettes, avant l’application du plan permanent de restauration de la Casbah. Nombre de bâtisses de la vieille cité sont au cœur d’un imbroglio juridique lié à la propriété, notamment après que des intrus eurent squatté des maisons abandonnées, prétendant en être les propriétaires, affirme M. Ouada. Selon lui, la Casbah est devenue, ces dernières années, une « zone de transit » pour les personnes en quête d’un logement. Il explique que de nombreux particuliers louent ou vendent des maisonnettes, bien que délabrées, jusqu’à 60 millions de centimes la pièce, ce qui facilite à l’acquéreur l’obtention d’un logement après son recensement par la commune en tant que candidat prioritaire au relogement.

RAF avec APS