Algérie : le code de la famille freine l’implication de la femme en politique

Redaction

En Algérie, le code  de la famille freinent les femmes dans leur  « élan » et empêchent leur épanouissement y compris dans la sphère politique.  Invitées, lundi, du forum d’El Moudjahid autour du thème « la femme en politique »,  des militantes de la cause féminine en Algérie ont insisté sur la nécessité de lever les entraves générées par le code de la famille qui empêchent  des citoyennes à part entière d’accéder aux fonctions politiques et à des niveaux  de décision.

Une député du parti des travailleurs (P T), Mme Chouiten Nadia a estimé à ce sujet que l’on ne peut parler de l’implication de la femme en politique  sans au préalable évoquer les « obstacles » qui l’empêchent de « réellement  s’impliquer dans ce domaine ».  Mme Chouiten a affirmé que pour la femme algérienne, la citoyenneté  est presque « un vain mot ». De son côté, la vice présidente chargée de l’éducation et du social au niveau  de l’assemblée populaire de la wilaya (APW) d’Alger, Mme Houria Oulebsir a,  pour sa part, fustigé le fait que les femmes soient relégués « au second plan »  lors des élections électorales.  « Souvent, pour ne pas dire toujours, les femmes sont en queue de liste.  et n’ont pas droit de cité dès lors qu’il s’agit d’intérêt et de pouvoir », a-t-elle  analysé ajoutant que « même si des femmes occupent des postes de décision, force  est de constater que cela reste insuffisant ». Pour elle, il est impératif que les partis politiques, les associations,  les syndicats et la société civile toute entière s’impliquent « pour changer  le cours des choses ».

De son côté, la vice-présidente de la commission santé, formation et  emploi à l’APN, Mme Ourida Aït Merrar a observé que le débat sur la participation  de la femme en politique doit s’inscrire dans le cadre général des réformes  politiques initiées par le président de la République.   Pour elle, « quand bien même les lois sont bien faites, elles ne vaudront,  tout compte fait, que par leur application ».  Elle a estimé que c’est d’abord le parti politique dans lequel active  la femme qui doit aider celle-ci et la promouvoir.  La présidente de l’union nationale des femmes algériennes (UNFA), Mme  Nouria Hafsi est, de son côté, revenue sur la faiblesse de la représentativité  de la femme au sein des différentes assemblées du pays.  « Il est clair qu’avec des taux de présence de 1 %, 4 % et 7,75 %, respectivement  à l’APC, au Sénat et à l’APN, le moins que l’on puisse dire est que la femme  est très mal lotie », a observé dit Mme Hafsi.

Les débats ont notamment vu l’intervention de l’avocate Fatma Zohra  Benbraham dont les propos ont été assimilés à une véritable plaidoirie en faveur  de la femme, surtout lorsqu’elle s’est élevé contre le fait que certains hommes  n’hésitent pas « à barrer la route aux femmes de peur de perdre leurs postes  de responsabilité ». Pour elle, il est impératif qu’un texte sanctionnant le comportement  sexiste, celui-là même qui « influe sur le parcours politique des femmes »,  soit promulgué dans le code pénal.

RAF

 

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