Quelque 7.042 femmes ont été victimes de violences multiformes durant les neuf premiers mois de l’année 2011, a annoncé jeudi à Alger Kheira Messaoudène, commissaire principal à la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) chargée des affaires de violence contre la femme.
Citant un bilan élaboré par son secteur au cours d’une rencontre consacrée au lancement de la 3ème campagne « de lutte contre la violence contre la femme » Mme Messaoudène a précisé que « 5.047 femmes sur les 7.042 cas enregistrés ont subi des violences corporelles ».
Mme Messaoudène a ajouté que 1570 femmes ont été victimes de mauvais traitements de la part de leurs ascendants, 273 victimes d’abus sexuels, 24 femmes victimes d’homicides volontaires et 4 cas d’inceste.
Pour ce qui est du lien de parenté entre les auteurs des violences et leurs victimes la responsable a indiqué que parmi les auteurs de violence, 3431 n’ont aucun lien avec la victime, 1540 sont des époux et 946 sont des proches des victimes.
Par tranches d’âge, 2078 femmes victimes de violence sont âgées entre 26 et 35 ans, 1596 entre 36 et 45 ans et 1512 victimes sont âgées entre 19 et 25 ans.
S’agissant de la situation sociale des victimes, Mme Messaoudène a souligné que les chiffres présentés par sa Direction indiquent que 3723 victimes sur 7042 sont mariées, 2012 célibataires et 727 victimes sont divorcées.
Selon les statistiques présentées 1537 femmes victimes de violences n’ont aucun niveau d’instruction suivies de 1502 femmes ayant un niveau d’instruction en deçà de la moyenne et 1465 femmes ayant un niveau moyen.
Les femmes sans profession ont été les plus exposées à la violence avec 4734 cas suivies de fonctionnaires (1208) et d’universitaires (321), a poursuivi Mme Messaoudène précisant que la majorité des cas de violences (3649 cas) ont été enregistrés le soir, 2532 cas le jour et plus de 800 cas se sont déroulés la nuit.
Pour Mme Messaoudène l’essentiel des causes ayant conduit à ces violences sont liées « à des problèmes familiaux, l’incompréhension ou à des problèmes financiers », soulignant que ce phénomène a tendance à se propager dans les grandes villes, notamment à Alger où 1238 cas de violences ont été recensés, suivie d’Oran (672) et M’sila (242) .
Mme Messaoudène a tenu à rappeler les campagnes et rencontres périodiques organisés par la DGSN pour sensibiliser les citoyens quant à la gravité de ce phénomène qui touche les femmes.
La Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) a organisé dernièrement un cycle de formation au profit de 53 officiers de police à l’échelle nationale pour les initier aux techniques de lutte contre la Violence et au danger que représente ce phénomène pour les franges les plus défavorisées de la Société, en premier lieu les femmes et les enfants.
APS