Le président de la fédération algérienne des consommateurs (FAC) ainsi que le coordinateur de la wilaya d’Oran de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) ont animé, hier, une conférence de presse consacrée essentiellement à la dernière mesure prise dans le cadre de la Loi de finances complémentaire 2009 relative à l’annulation des crédits à la consommation pour l’acquisition de véhicules neufs et un état des lieux de l’organisation du circuit de commercialisation en rapport avec le pouvoir d’achat des consommateurs. S’agissant du premier point relatif à l’article 75 de la Loi de finances complémentaire pour 2009 qui stipule que «les banques ne sont autorisées à accorder des crédits aux particuliers que dans le cadre des crédits immobiliers», le premier responsable de la FAC a expliqué que cette disposition favorisera l’apparition de pratiques frauduleuses du fait que certains citoyens useront de tous les subterfuges pour détourner un crédit immobilier à d’autres fins.
L’orateur a estimé que l’argumentaire avancé par le gouvernement, à savoir la réduction de la facture annuelle des importations estimée à 47 milliards en la ramenant autour de 31 n’est nullement fondé. Quant au soit disant parc automobile évalué à 3,4 millions de véhicules et qui serait à l’origine de l’hécatombe des routes, à la FAC on estime que les raisons sont autres et que l’avènement du crédit véhicule a permis de rénover le parc automobile national. Selon M. Hariz, cette disposition devait être accompagnée de l’annulation de la mesure prise il y a deux ans sur l’interdiction d’importer tout véhicule de moins de 3 ans. Pour le conférencier, la question se pose en termes de définition de critères plus rigoureux pour éviter le surendettement des ménages qui n’a pas encore atteint, quelques années après l’introduction des crédits à la consommation, la côte d’alerte. A ce titre, la FAC préconise de changer la formule et d’exiger l’apport personnel à 30% à l’inverse de ce qui se pratiquait avant avec des banques qui proposaient de financer entièrement l’acquisition. D’autre part, la baisse des taux d’intérêt des banques de 10 à moins de 5% pourrait être également un élément stimulateur pour le crédit bancaire qui, selon le président de la FAC, demeure l’un des principaux moteurs de la croissance économique.
Spéculation
Concernant la régulation du marché, aussi bien à la FAC qu’à l’UGCAA, on estime que la mainmise des agents spéculateurs sur l’activité commerciale est à l’origine de la fluctuation des prix et des hausses intempestives de la mercuriale, notamment des produits de large consommation. La généralisation des offices spécialisés dans l’organisation du commerce, comme c’est le cas des céréales ou du lait, ne pourrait être que salutaire et devait toucher d’autres produits comme les viandes blanche et rouge, un créneau qui échappe à tout contrôle du fait que le poulet a atteint, durant cette semaine et à quelques jours du Ramadhan, un pic jamais égalé: 400 dinars le kilo. A ce titre, la représentation des consommateurs estime que l’Etat doit baisser la taxe sur la valeur ajoutée de 17 à moins de 5%, pour faire baisser les prix à la consommation. Par ailleurs, il appartient aux consommateurs d’évoluer vers d’autres comportements et réagir fermement aussi bien quand il s’agit de prix dépassant toute logique ou de qualité précaire. A titre d’exemple, la FAC compte lancer un appel à tous les consommateurs de boycotter certains produits secondaires comme la salade dont le prix culmine à 100 dinars le kilo.
M.A.Y.
Avec Le Financier