Appel. Licencieé par British Gas, Mme Meriem Mehdi continue la grève de la faim !

Redaction

Notre sœur et compatriote, Meriem Mehdi se meurt à petit feu depuis plus de 25 jours, dans un silence assourdissant, non seulement des responsables de sa compagnie et des autorités nationales mais aussi de la société civile.

Notre compatriote qui a été licenciée abusivement et de manière arbitraire le 8 novembre 2009 par British Gas, une multinationale installée à Hassi Messaoud, entame pratiquement son premier mois de grève de la faim, qu’elle a commencée le 10 décembre dernier.

Avant de recourir à cette ultime arme de l’opprimé sans défense, Mme Mehdi avait engagé les procédures légales auprès de l’inspection du travail qui ont abouti à un PV de non-conciliation. Une plainte en justice va être introduite par la victime de l’arbitraire pour licenciement abusif. Toutes ces procédures semblent être ignorées par le premier responsable du secteur du « travail », à la lecture de la presse.

Malgré la mobilisation du comité national de soutien regroupant des syndicalistes autonomes, militants politiques et des droits de l’homme et à l’action médiatique menée par de braves et courageux jeunes journalistes, le mutisme semble de règle à la fois de la part de la direction de British Gas et des autorités nationales sensées défendre la dignité du citoyen et les droits légitimes des travailleurs.

En réalité, l’arbitraire subi par Meriem Mehdi, semble être de l’ordre du multiple, selon de nombreux témoignages recueillis auprès de syndicalistes libres et de travailleurs du sud Algérien.

L’Eldorado saharien semble se transformer en catimini, en véritable protectorat anglo-américain où la législation algérienne du travail est bafouée et foulée au sol.

Notre compatriote Meriem Mehdi, par son action courageuse et son sacrifice vient de donner un coup de pied dans la fourmilière des multinationales et de déchirer le voile qui couvrait leurs pratiques qui ne sont pas sans rappeler l’époque de l’indigénat de sinistre mémoire.

La prolongation de cette grève de la faim par cette dame déterminée à arracher ses droits et rien que ses droits, risque d’avoir de très graves répercussions sur sa santé avec des lésions organiques irréversibles.

Nous tenons pour responsables de ce drame qui se profile à l’horizon, la direction de British Gas emmurée dans un silence criminel face aux souffrances de notre compatriote qui, sous d’autres cieux, auraient provoqué un tollé général.

Nous dénonçons le silence complice des autorités nationales devant ce cas d’injustice flagrante et face au non respect de la législation algérienne du travail par ces multinationales agissant pratiquement en territoire conquis.

Nous en appelons à l’opinion publique nationale et internationale afin de se mobiliser pour sauver la vie de notre compatriote en danger de mort.

Docteurs Salah-Eddine Sidhoum et Kameleddine Fekhar. Militants des Droits de l’Homme

Alger – Ghardaïa le 04 janvier 2010