Décidément, la politique française vis-à-vis de l’Algérie a pris un nouvelle tournure. Les délégations et les visites ministérielles se succèdent et les déclarations les plus amicales se multiplient. Et malgré cela, Alain Juppé a refusé jeudi de parler à Alger d’un « forcing français en Algérie » ! Quoi qu’il en soit, d’autres personnalités françaises, pas forcément du même bord politique, ont décidé aussi de venir scruter le terrain en Algérie.
Preuve en est, le sénateur M. Jean-Pierre Chevènement, ancien candidat aux élections présidentielles françaises en 2002, entamera, lui-aussi, dimanche une visite officielle de cinq jours en Algérie. Président de l’Association France-Algérie (AFA). Cette visite s’inscrit, selon l’agence publique APS, dans le cadre du « rapprochement » entre Alger et Paris et du « renforcement des liens d’amitié » entre les deux capitales.
Durant son séjour, le président de l’AFA, nous apprend encore l’APS, aura notamment des rencontres avec des représentants de la société civile et de partis politiques, a indiqué l’association sans donner davantage de détails. En pleine période de consultations politiques menées par la commission Bensalah, ces rencontres semblent bel et bien revêtir un cachet politique important.
D’autant plus M. Chevènement avait indiqué peu après sa nomination à la tête de cette association, que sur tous les dossiers privilégiant les échanges de vue « approfondis » et les démarches « constructives » entre l’Algérie et la France, l’association « est là pour faire avancer les choses ». « La relation spontanée entre Français et Algériens donne à nos liens économiques leur force, leur facilité, par la proximité des décideurs », avait-il encore souligné, considérant qu’il serait « regrettable » que les Etats « renâclent à cette tendance évidente ».
Reste à savoir enfin sur quel dossier, une fois arrivé à Alger, Jean-Pierre Chevènement voudra faire avancer les choses. En tout cas, beaucoup d’observateurs auront compris qu’au milieu du printemps arabe et de sa tempête qui renverse les dictateurs, les offres de services de la France au régime Algérien se font de plus en plus visibles…
Youcef. S
