Les comptables en rêvaient, le ministre de finances, Karim Djoudi, l’a fait.
Le concours d’expertise comptable, gelé depuis prés de 10 ans, sera rouvert prochainement au profit des jeunes diplômés en comptabilité souhaitant accéder au rang d’expert comptable ou de commissaire aux comptes.
A la faveur de la nouvelle loi sur l’organisation de la profession d’expertise comptable et de commissariat au compte, promulguée en janvier 2011, et sous l’égide du conseil national de la comptabilité, une session de l’examen sera organisée prochainement à Alger sous la tutelle du ministère des finances, rapportent certaines sources.
Le département de Karim Djoudi mettra ainsi fin à une main mise du Conseil de l’Ordre national des experts-comptables, commissaires aux comptes et comptables agréés, les seuls habilités jusque là à organiser ces concours.
Pour rappel, depuis une décennie, aucun concours n’a été organisé par le Conseil de l’Ordre national des experts-comptables en charge de cet examen, laissant des milliers de diplômés sur la touche. Une gestion à la hussarde de la profession, très critiquée ces derniers temps.
Conseil de l’Ordre national des experts comptables: une gestion despotique de la profession ?
Officiellement, le gel du concours d’expertise comptable avait pour but de réguler le nombre de professionnels exerçant en Algérie, jugé suffisant. Mais tout le monde ne partage pas cet avis. Selon un jeune comptable ayant requis l’anonymat, « les experts-comptables voulaient simplement maintenir un partage confortable du marché de l’expertise comptable, en empêchant l’entrée de nouveaux venus dans la corporation ». Un avis qui même s’il n’a jamais été évoqué par les autorités semble être partagé en partie par elles.
En effet, l’une des mesures phares de la loi sur l’organisation de cette profession, prévoit justement le transfert de certaines prérogatives vers le ministre des Finances, ou des organismes sous sa tutelle. Le concours qui sera organisé prochainement en est le principal résultat.
Les comptables heureux, les notaires restent otages
Aux côtés des experts comptables, une autre profession reste otage du bon vouloir d’une caste de nantis fonctionnant sur la cooptation et la famille. Il s’agit des notaires. Comme pour leurs homologues comptables, les prétendants au grade de notaires attendent depuis des années qu’un concours de notariat soit organisé, mais cela ne semble pas être dans les projets de la chambre des notaires.
Agrément, autorisation d’exercer, concours d’entrée, de plus en plus d’obstacles se dressent ces derniers temps devant les jeunes diplômés algériens désirant exercer dans certaines professions. Alors que les autorités facilitent l’accès aux crédits pour les chômeurs, les métiers à fort revenus deviennent de plus en plus difficiles d’accès. Un paradoxe qui pousse beaucoup d’Algériens à délaisser des métiers nobles au profit d’un commerce de bazar.
Amine L