Attentat de Marrakech : Le ministère de l’intérieur annonce trois arrestations

Redaction

Rabat.- Une semaine exactement après l’attentant du café Argana de Marrakech, du jeudi 28 avril, qui a fait 16 morts dont 13 ressortissants étrangers et une vingtaine de blessés, un communiqué du ministère de l’intérieur, tombé il y a une heure, a annoncé l’arrestation de trois ressortissants marocains, « dont l’auteur principal de cet acte terroriste ».

L’auteur de l’attentat, selon le texte du ministère de l’intérieur, serait « imprégné de l’idéologie jihadiste » et aurait fait « allégeance à l’organisation Al Qaeda. » La personne détenue aurait « entrepris plusieurs tentatives pour rejoindre certains foyers de tension notamment en Tchétchénie et en Irak avant de décider de perpétrer un acte terroriste à l’intérieur du Maroc », affirme le communiqué qui donne l’impression d’avoir déjà jugé et condamné les suspects, même si le ministère de l’intérieur précise que « les individus suspectés seront présentés à la justice après le parachèvement de l’enquête en cours, sous la supervision du parquet général compétent. »

Certains observateurs nationaux estiment qu’il faut à tout prix que la DST marocaine, qui a mené l’enquête sous la supervision d’une dizaine d’éléments d’élite de la DCRI (service de contre-espionnage français), de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ, française) et de la police technique et scientifique (PTS, française), cède le pas à des institutions plus respectueuses des lois et procédures judiciaires. Et que la présomption d’innocence, qui dans ce cas précis n’est pas respectée par le ministère de l’intérieur, retouvre ses droits.

Si les trois suspects passent par la prison secrète de Témara, de sinistre mémoire, l’enquête risque de connaître les ratés et les suspicions de celle de 2003 après les attentats de Casablanca.

Pour éviter cela, le roi Mohamed VI avait, dès le lendemain de l’attentat de Marrakech, le vendredi 29 avril, « ordonné aux ministres de l’Intérieur et de la Justice d’informer l’opinion publique des conclusions des investigations, avec toute la ‘célérité et la transparence requises. » Dixit Mohamed VI.

(demainonline.com)