Cent trente deux ans de colonialisme castrateur intellectuellement et identitairement, suivies, après l’indépendance, de trois décennies de gouvernance militariste et dictatoriale sous le drapeau de l’Algérie libérée de l’emprise de l’empire Français, mais prisonnière des rentiers gourmands de l’Algérie du pétrole. Viennent ensuite, comme pour achever un peuple blessé dans sa chair et son honneur, les bigots fanatiques et leur loi sanglante. Et maintenant ?
Pourrait-on aujourd’hui, avec le recul et en prenant en considération l’usure du temps, des discours et promesses creux et irréalisés des « hérauts » et « héros » opportunistes d’une Algérie exsangue, blâmer le peuple algérien pour sa naïveté?
Ce dernier est aussi coupable que l’orphelin qui, en déficit d’amour, tombe, sans défense, dans les bras de son bourreau en se croyant sauvé par la volonté Divine.
Non, on a que trop abusé de ce peuple et ce dernier il n’a que trop cru que son salut sera le fruit inespéré d’une terre qu’on lui a dit sienne, mais qu’il ne cultive et ne fertilise, de son sang et de sa sueur, que pour la transformer en paradis pour les autres, ses dépositaires de « confiance », qui eux n’en ont cure de le vouer à l’enfer.
Croire en Dieu, c’est un choix. C’est indispensable pour les âmes consentantes. Mais croire en soi (et ce n’est pas contraire aux préceptes de l’islam) ne demeure pas moins important, surtout lorsqu’il s’agit de prendre en main son destin, le destin de son pays et de défendre jalousement nos droits de liberté , de justice, d’équité…
Le fatalisme, la léthargie, le je m’en-foutisme, nous ont mené à la déroute. Le trop de confiance et les applaudissements aux belles paroles peaufinées des « nationales-listes » dirigeants, ne font que rassurer le loup dans la bergerie.
Opposons à notre un peu trop de naïveté, une touche de scepticisme à l’égard des meneurs du bateau algérien. Soyons plus attentifs aux résultats de leurs actions dans notre vie de tous les jours, qu’à leur rhétorique démagogique.
Évacuons de nos cœurs cette haine du pauvre contre le pauvre, du riche contre le pauvre (et vice versa), du voisin contre son voisin, de l’homme algérien contre la femme algérienne, du dévot contre le non pratiquant…Chassons hors de nos frontières nos luttes fratricides.
Notre prophète (qlsssl) n’avait-il pas précisé « Tu ne sauras être musulman, que le jour où tu aimeras à ton frère, ce que tu aimes pour toi »
Kant n’avait-il pas raison lorsqu’il disait : « l’égoïsme est fondement de tout mal ».
Le mal sera malheureusement toujours de la partie et dans la patrie. Mais ce n’est pas la dose qui fait mal, c’est l’excès. Et ceci est valable pour toute chose de la vie. Vivons avec abnégation, en équilibre, en osmose, en ambitieux…Comme on a su le faire par le passé.
Mes chers compatriotes, je ne suis qu’un algérien parmi vous. Je partage vos qualités, comme vos défauts.
Mon plus beau rêve, c’est de nous voir un jour fiers de brandir nos trophées de peuple libre et fort.
Assez de bayer aux corneilles. Assez de cassures, de larmes, de désespoir, reprenons notre destin en main, la lumière est au bout du tunnel. Toujours pour qui avance.
Citoyen DZ