Bombardements de l’Otan en Libye : l’UA dénonce une violation de la résolution de l’ONU

Redaction

La situation demeure tendue en Libye en raison des frappes de la coalition internationale suscitant l’indignation de l’Union africaine (UA) qui a dénoncé jeudi une « violation de la résolution onusienne 1973 », censée protéger les civils.

A la suite des récents bombardements des forces de l’Otan visant essentiellement des bâtiments officiels dans la capitale Tripoli, le président de la commission de l’UA, Jean Ping a dénoncé « une violation dans l’esprit et la lettre » de la résolution 1973 de l’Onu, qui est basée sur la responsabilité de « protéger les civils ». A cet effet, le chef de l’UA a affirmé que cette résolution « est pratiquement déjà violée dans l’esprit et la lettre », dans une interview diffusée jeudi à l’issue d’une entrevue avec le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. Il a également souligné le rejet des pays africains des frappes de l’Otan, qui a pris les commandes depuis le 31 mars de l’intervention militaire en Libye, et ayant ciblé à plusieurs reprises le dirigeant libyen, le colonel Maammar El-Gueddafi. Le chef de l’UA a également affirmé avoir proposé « une solution claire qui consiste à cessez le feu et à regarder tous les problèmes qui se posent en Libye », un pays membre de l’organisation continentale. Devant cette situation critique, les efforts diplomatiques pour tenter de progresser vers une sortie politique de la crise se poursuivent. Par la voix de son envoyé spécial pour la Libye, Abdellah El-Khatib, l’ONU s’est dite jeudi prête à négocier avec les parties libyennes en conflit et l’Otan sur une trêve temporaire allant « d’un à trois jours » pour permettre l’accès de l’aide humanitaire à la population civile. L’émissaire onusien, qui a déjà rencontré cette semaine des membres du gouvernement libyen, a précisé qu’il compte aborder la question de l’aide humanitaire avec les autorités libyennes vendredi. Par ailleurs, des « discussions positives » ont été entamées avec les autorités libyennes en vue d’un « retour imminent » de l’ONU à Tripoli, selon le coordonnateur humanitaire de l’ONU en Libye, Panos Moumtzis. Au plan humanitaire, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a relevé que « plus de 805.000 personnes ont traversé la frontière vers les pays voisins pendant les trois mois depuis le début de la crise libyenne ». Compte tenu de la situation humanitaire qui se détériore de plus en plus, l’ONU a révisé à la hausse mercredi son appel de fonds humanitaires pour la Libye, pour le porter à 408 millions de dollars afin d’assister 2,1 millions de civils.

Le Groupe des Sages de l’UA « profondément préoccupé » par la situation en Libye

ADDIS ABEBA, 19 mai 2011 (APS) – Le Groupe des Sages de l’Union africaine (UA) a exprimé sa « profonde préoccupation » face à la situation en Libye, appelant à un cessez-le-feu ’immédiat » et « complet » dans ce pays. « Le Groupe exprime sa profonde préoccupation face à la situation en Libye et appelle à un cessez-le-feu immédiat et complet et à la fin de toutes les attaques contre les civiles, en particulier au regard des conditions humanitaires désastreuses qui prévalent sur le terrain », indique un communiqué de l’UA relatif à la 10ème réunion du Groupe des Sages tenue récemment à Addis Abeba. Selon la même source, le Groupe « a été ému par les souffrances infligés aux populations vivant à Misrata, la mort, les déplacements et les destructions d’infrastructures vitales résultant de la situation actuelle ainsi que par le sort des travailleurs africains migrants en Libye ». En conséquence, il demande à toutes les parties prenantes internationales « d’oeuvrer, rapidement et sans réserve, à un cessez-le-feu immédiat et à mettre fin à toutes les autres opérations militaires, comme seul moyen d’assurer la protection des civiles ». Par ailleurs, s’agissant de la situation en Tunisie et en Egypte, il lance un appel à toutes les parties « pour qu’elles n’épargnent aucun effort, afin que les aspirations populaires à une véritable démocratie, à l’Etat de droit et au respect des droits de l’homme soient satisfaites ». Lors de l’examen d’autres situations de conflit et de crise en Afrique, le Groupe des Sages s’est félicité, lors de cette réunion, des progrès accomplis dans la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité, en particulier au Soudan, en Cote d’Ivoire, en Guinée et au Niger. Il a réitéré, à cet effet, l’importance que revêt la prévention tant opérationnelle que structurelle et appelé à redoubler d’efforts à cette fin. Quant à la situation humanitaire en Somalie, le Groupe a exprimé sa « profonde préoccupation face à ce qui prévaut dans ce pays, avec près d’un tiers de la population qui vit dans des situations particulièrement difficiles ». La réunion a été, en outre, l’occasion d’examiner l’état de la mise en oeuvre des recommandations contenues dans le rapport du Groupe sur « le renforcement du rôle de l’Union africaine dans la prévention, la gestion et le règlement des différents conflits violents lies aux élections en Afrique », telles qu’entérinées par la 13ème session ordinaire de la Conférence de l’UA. A ce sujet, il a été convenu, selon le communiqué, de prendre des mesures, en particulier les missions d’évaluation pré-éléctotale dans certains pays, tout en exhortant les pays membres à assurer le suivi de ces missions et à mettre en úuvre les recommandations contenues dans le rapport. Il est également à noter que le Groupe des Sages a examiné et adopté, lors de sa 10ème réunion ouverte par l’ancien président Kenneth Kaunda, au nom du président Ahmed Ben Bella, qui préside le Groupe, plusieurs rapports sur les situations de conflits en Afrique.

APS