Où est passé l’activisme des intellectuels algériens ? Quand se terminera la sieste ?
Je ne suis pas d’humeur à être tendre avec mes chers compatriotes intellectuels.
Connaissez-vous un seul intellectuel qui travaille à réveiller les consciences dans notre pays ? moi pas !
Certains sont grassement payés par nos gouvernements, d’autres sont installés en Europe, ils ont auparavant été des boursiers de l’Etat algérien, médecins, artistes, chercheurs et j’en passe.
Pendant les années sombres, nombreux ont été exfiltrés par le Cisia, Le Comité International de Soutien aux Intellectuels Algériens. Ils ont sauvé leur peau certes, mais l’eau a coulé sous les peaux (comprendre pot de vin), ils sont maintenant confortablement installés en France ou à l’étranger et ne se sentent plus concernés par les problèmes que rencontrent les algériens.
Ils refont le monde loin de la foule. Loin du «va-nu-pied », dixit un éminent écrivain algérien connu dans le monde entier, quelle tristesse !!!
Que font nos intellectuels ? pourquoi se taisent–ils pendant que des adolescents dorment dehors sur le trottoir livrés à eux même ou prennent la mer pour un autre ailleurs, sans espoir de survie ou de retour ?
L’Algérie va mal, elle a besoin de vous, de vos voix, de votre engagement. Votre silence assourdissant l’étouffe. Vous n’entendez rien, vous ne voyez rien. Êtes-vous devenus aphones, aveugles ?
Le désengagement de nos intellectuels et de l’élite est total. Ils sont timorés, et profitent bien du système. L’artiste, l’intellectuel a le devoir de s’engager, de prendre position, parce qu’il y a urgence.
Nos intellectuels, plasticiens, musiciens et autres étaient confortablement installés en Tunisie, au Maroc, en France ou ailleurs pendant que l’Algérie était à feu et à sang; pendant que la rue criait sa colère, que faisaient nos intellectuels ? Ils signaient des œuvres insipides, exposées partout dans le monde sans honte. Ils ont trouvé le filon, ils ne créent plus rien, leur ego les aveugle, comme cet artiste que je ne saurais nommer qui fait des signes pseudo berbères, de la déco du pire goût. Même le mauvais goût est défendable mais là rien à faire !!! Mais pas question qu’il se mouille, le pauvre gars, il est plus occupé à griffonner ses petits signes en or et en noir, il a trouve le filon. l’Algérie ? Ses problèmes ? rien à cirer.
Sans parler de notre plus grand écrivain connu mondialement qui tire à boulets rouges sur nos compatriotes, n’hésite pas à les traiter de chiens, d’ânes mal bâtés, alors qu’il est grassement payé pour un poste qu’il occupe dans une prestigieuse institution en France.
Musiciens, artistes, écrivains ont bien profité de la manne de « l’année de l’Algérie en France»
Que reste–t-il de tout ça? Ils ont saigné l’Algérie pour se retrouver en Europe, ils crachent sur leur pays, le déconsidèrent, le traînent dans la boue.
Par ailleurs, pour n’en citer qu’un artiste, un seul, un vrai, c’est Picasso lui-même, qui s’était engagé et a produit une œuvre gigantesque, incontournable, fortement imprégnée de son propre cri de révolte et par la même occasion, le cri de tout un peuple, voire le cri de l’humanité entière.
Que faut-il faire pour réveiller la fibre patriote de ces intellectuels devenus matérialistes, préoccupés par leur carrière et par leur ego démesuré ?
Qu’ils s’impliquent davantage dans un processus de réflexion intellectuelle, qui les mènera vers l’action. Une action salutaire pour sortir l’Algérie du marasme où elle se trouve.
Pleure ô pays bien aimé, tes intellectuels t’abandonnent.
Bougez-vous ! Réveillez vous !
Offrez-nous un Guernica qui fera trembler les murs de tous les parasites
Pan Dora .