CNCD–Oran. Meeting autorisé, affichage interdit

Redaction

La CNCD–Oran va pouvoir tenir ses deux meetings, ce jeudi à 14h, le premier à la salle El Feth d’ Oran et le second, le 19 Mars, à la bibliothèque municipale de Bethioua avec cette fois ci, une autorisation délivrée en bonne et due forme par les services de la DRAG de la wilaya (préfecture). Mais si cette autorisation est le résultat de la mobilisation et de la détermination de la CNCD-Oran lors de ses deux actions précédentes, s’inscrivant ainsi dans la légalité pour obliger les autorités à appliquer la loi, il n’empêche que les pratiques détournées pour tenter encore d’empêcher son action citoyenne sont toujours de rigueur.

En effet, lundi soir des militants de la Coordination ont été empêchés par des policiers d’afficher l’appel au meeting sur des panneaux prévus à cet effet. Une scène ahurissante c’est ainsi déroulée à 21h à la place Michelet d’Oran, où pas moins de 5 fourgons de polices et une vingtaine d’agents des forces de l’ordre en civil et en tenue ont été dépêchés sur les lieux pour entourer 3 membres de la CNCD-Oran porteurs d’affiches. L’argument utilisé par les policiers qui au passage ont arraché toutes les affiches, était qu’il fallait là aussi une autorisation pour afficher ! S’en est suivi un dialogue ubuesque entre les deux parties et les policiers qui demandaient pourquoi l’affichage se fait-il la nuit ? Le représentant de la LADDH, membre de la CNCD-Oran, a qualifié cette réaction de «dépassement de la part du pouvoir qui persiste à se comporter de manière despotique et autoritaire ». « C’est la mise à nu des tenants du régime qui agissent encore et toujours pour bloquer de manière grossière les actions citoyennes de notre coordination… » a rajouté un autre membre de la Coordination.

Alors que la CNCD–Oran gagne en sympathie auprès de la population Oranaise, qui vit au rythme des sit-in et des manifestations de protestations dans tous les secteurs de la société, l’enjeu est clairement d’empêcher à tout prix un rapprochement entre les membres de la coordination et la population, estime-t-on.

Des citoyens attablés à un café qui ont assisté à la scène n’ont pas hésité à réagir en interpellant les policiers : « Laissez-les ils ne font rien de mal, juste ils collent des affichages… ». Devant cet acte d’abus de pouvoir, plusieurs témoins ont promis de se joindre au meeting en guise de solidarité.

Pour ce qui est du Meeting lui-même une exposition de la LADDH sera disponible sur les lieux, avec des caricatures, des articles de presses relatant l’historique et les actions de la CNCD–Oran ainsi que des slogans.

Fayçal Moulay