Un colloque international de soutien aux prisonniers palestiniens s’est ouvert dimanche à Alger en présence de l’ancien archevêque de Jérusalem Mgr Hilarion Capucci et de l’épouse du plus célèbre détenu en Israël, Marwan Barghouti.
Ce colloque souligne que « l’ONU est dans l’incapacité de résoudre ce problème et de faire appliquer la charte des droits de l’Homme », a déclaré Abdelaziz Belkhadem, le président du Front de Libération national (FLN) algérien, parti politique au pouvoir et organisateur de cet événement de deux jours.
Il a déploré « la contradiction » des instances internationales qui adoptent une politique de « deux poids deux mesures » quand il s’agit de la cause palestinienne.
M. Belkhadem a appelé la communauté internationale mais aussi les médias à dénoncer les conditions d’emprisonnement des Palestiniens et faire en sorte qu’ils soient libérés.
Leur nombre est estimé à plus de 7.000, dont 270 âgés de moins de 18 ans, selon le Bureau central palestinien des statistiques.
Affaibli, fatigué du haut de ses quelque 83 ans, Mgr Capucci a provoqué un tonnerre d’applaudissements du millier d’invités lorsqu’il a évoqué la « cause sainte » palestinienne et « le peuple écrasé, enfermé », « à la dignité bafouée ».
« Nous ne reculerons pas, nous ne nous abaisserons pas », a scandé le dignitaire, arrêté, emprisonné puis expulsé en 1974 par les Israéliens pour avoir transporté dans sa voiture des armes pour l’OLP.
L’ex-député britannique George Galloway, qui a co-organisé des caravanes d’aide pour Gaza, soumis à un blocus israélien, a demandé à « faire pression » sur les Etats-Unis et Israël en vue de libérer les prisonniers palestiniens. Ce militant déclaré a insisté pour que les pays arabes s’engagent davantage pour qu’à l’échelle internationale, à commencer par « les Nations unies, on débatte de la question des prisonniers politiques ».
Le colloque, avec ses discours engagés et passionnés, a été l’occasion pour nombre d’intervenants de revenir des années en arrière avec des hommages à des dirigeants arabes décédés, dont les présidents palestinien Yasser Arafat, algérien Houari Boumediene et irakien Saddam Hussein.
Tour à tour « l’entité sioniste » (Israël) et les Etats-Unis ont été conspués par des intervenants du parti Baas irakien, du Hezbollah libanais, mais aussi d’Iran et de Syrie.
Pour le Libanais Maan Bachour, secrétaire général du Congrès nationaliste arabe, une organisation radicale, « l’Algérie ne sera pas un terrain de normalisation avec l’ennemi sioniste ».
La révolution algérienne est, selon lui, un exemple pour la lutte palestinienne contemporaine et a été un modèle pour les mouvements de libération et de résistance dans le monde en général et le monde arabe en particulier.
APS