Quel avenir pour l’EEPAD ? Pourquoi Algérie Télécom a pris une décision radicale, celle de couper du monde non pas un fournisseurs d’accès privé à internet en Algérie mais priver aussi des milliers d’abonnés à internet, qu’il soit résidentiels ou professionnels ou institutions ? Pourquoi a-t-on laissé l’EEPAD s’endetter ? Pourquoi EEPAD n’a pas honoré le contrat qui le lie avec Algérie Télécom ? Pourquoi a-t-on suspendu l’accès à tous les sites qu’hébergeait EEPAD ?
Rappelez-vous : “l’EEPAD n’est pas à vendre” déclarait le PDG d’EEPAD. (mon billet du 07 janvier 2009)
Qu’en est-il des contrats d’abonnements qui lient les abonnés à ce fournisseur d’accès à internet ? Pourquoi le ministre des postes et télécoms algérien, M. Bessalah, avait-il déclaré que les abonnés seront basculés sur le réseau d’Algérie Télécom ? Et pourquoi l’ARPT n’a pas fait entendre sa voix que maintenant ? EEPAD avait-il communiqué ses griefs à l’ARPT ? Pourquoi certaines agences d’Algérie Télécom connues sous le nom d’ACTEL étaient déjà prêtes à accueillir les clients d’EEPAD ?
Pourquoi d’autres agences n’ont reçu aucune information à ce sujet ? Pourquoi continue-t-on à obliger le le client à payer 6 mois d’avance pour s’abonner à l’ADSL en Algérie alors que dans la téléphonie mobile on n’exige pas de payer à l’avance malgré que des contrats d’engagement existent ? Pourquoi la presse nationale qui d’habitude s’en fiche de parle de High Tech en Algérie, des barcamps organisés, de la distribution GNU/Linux made in Algéria, de la GNU/Linux install party etc … a décidé par contre de parler comme un seul homme lorsque Algérie Télécom avait coupé la fourniture de bande passante à EEPAD ?
A retenir !
Sous d’autres cieux, si un FAI se trouve dans la difficulté, on n’attend jamais le dernier moment pour annoncer qu’il est à vendre afin d’être repris part un autre FAI.
D’ailleurs, le journal El Moudjahid qui était parmi les premiers à annoncer l’affaire, avait publié une seule ligne sur son site web en disant que plus d’information s’en suivront ? Pourquoi le ping chez EEPAD n’a jamais été si catastrophique que ces derniers mois par rapports aux années passées ? Pourquoi au moment où le plan e-Algérie 2013 a été lancé, on décide de se séparer d’un acteur qui pourrait participer massivement à la réalisation d’un tel projet ? Pourquoi au moment ou le CERIST et le CNES recommandent enfin la création d’un point d’interconnexion des FAI algériens cette affaire de déconnexion de l’EEPAD surgit soudainement ?
Pourquoi le PDG d’EEPAD avait parlé d’un problème technique et avait essuyé l’argument des dettes entre son entreprise et Algérie Télécom ? Pourquoi a-t-il annoncé par la suite sur les ondes de Radio Alger Chaîne III qu’il allait céder 50% ou carrément 100% du capital de son entreprise à Algérie Télécom ? Si EEPAD c’est aussi l’usine de fabrication d’ordinateurs portables à Annaba, qu’adviendra-t-il de Zala Computers ? Pourquoi des parties d’Algérie Télécom et le ministre avaient déclarés qu’une étude avait démontré que ce ne serait pas rentable de reprendre EEPAD ? Un étude a-t-elle vraiment été lancée ? Savaient-il déjà depuis le début ?
Les créances impayées à Algérie Télécom s’élèvent à près de 40 milliards de dinars algériens dont 3,5 milliards que l’EEPAD n’a pas payées, pourquoi ne communiquent-il pas sur les autres milliards et la manières dont AT va recouvrir tous ça ?
Pourquoi Algérie Télécom s’est laissée faire pour devenir la vache laitière de ses clients et rebondir un jour sur décision du gouvernement afin de couper tout à tout le monde ? Pourquoi en Algérie, personne ne parle d’abus de position dominante ? Pourquoi Algérie Télécom se cache derrière le voile du partenariat privé-public afin d’établir des contrats pour les rompre quelques mois après tel que cela s’est déjà passé avec Anwarnet qui voulait investir dans le WiMAX en lançant en grandes pompes l’offre MawdjAT ?
Pourquoi l’ARPT n’a jamais parlé du contrat entre le FAI privé Iristel lequel a décidé d’investir dans la VoIP en vendant des numéro DID bravant ainsi le plan de numérotation national où l’on ne voit cité nul part la nouvelle numérotation d’Iristel Télécom ?
Investir en Algérie s’appuyant sur les technologies du web et de l’internet est-il vraiment rentable en prenant en considération tout ce que je viens de citer dans le présent billet ? La politique de l’ADSL en Algérie n’est-elle pas faite à l’origine pour décourager tout investissement ? N’y a-t-il pas des raisons plus forte de refuser l’ouverture du capital d’Algérie Télécom ?
Je doute que les appels gratuits vers les fixes nationaux soient à l’ordre du jour où des conflits de clans font le marché de l’ADSL en Algérie.
Si la marché était vraiment propice, pourquoi Algérie Télécom avait décidé de fusionner ses trois entreprises clones, Fawri, Easy ADSL et Anis ADSL pour ne former qu’une seule entité Djaweb xDSL reprise par Algérie Télécom ?
Et si Google ou Facebook étaient nés en Algérie, vivraient-ils jusqu’au jour de la sortie de l’œuf ? Connaissons-nous le principe de “la continuité de service et de neutralité des réseaux” en Algérie ?
Sous d’autres cieux, si un FAI se trouve dans la difficulté, on n’attend jamais le dernier moment pour annoncer qu’il est à vendre afin d’être repris part un autre FAI, tel que Free a repris Alice ADSL en France sans causer trop de dégâts au clients résidentiels ni aux professionnels.
Algérie Télécom demeurera-t-il le seule entonnoir prêt à engloutir les abonnés de chaque FAI privé se trouvant dans des difficultés ?
Et mon questionnaire pourrait être très très long, je vous épargne la suite …