Alors que notre voisin marocain pourrait légaliser le cannabis, un autre pays, en Amérique du Sud, en est carrément à débattre du prix du gramme au Parlement. Ce pays, c’est l’Uruguay.
C’est mercredi que s’ouvriront les débats parlementaires sur le projet de légalisation du cannabis en Uruguay. Ce projet de loi, qui doit être validé par les députés avant d’être soumis au Sénat, envisage d’autoriser la production et la vente de cannabis sous contrôle public. Une première mondiale !
Le texte prévoit que l’Etat assume le contrôle et la régulation de l’importation, de l’exportation, de la plantation, de la culture, de la récolte, de la production, de l’acquisition, du stockage, de la commercialisation et de la distribution du cannabis et de ses dérivés. En somme, toute la chaîne de valeur de la fumette. La loi est défendue par le président urugayen en personne, José Mujica.
Si l’Etat en est arrivé à une telle mesure, c’est que la « pasta base » fait des ravages en Uruguay. Ce dérivé bon marché de la cocaïne participe à l’augmentation de la délinquance dans ce petit pays d’Amérique du Sud réputé pour sa tranquillité. En légalisant le cannabis, le gouvernement espère détourner les consommateurs de « pasta base » vers une drogue plus « douce ».
La consommation de cannabis n’est actuellement pas pénalisée en Uruguay, contrairement à son commerce. Si la nouvelle loi est approuvée, un organisme sera créé – l’Institut national du cannabis (Inca) – afin de gérer la production et la distribution, et de veiller à l’application de la loi. Le gouvernement envisage d’ores et déjà que le gramme de cannabis soit vendu à 1 dollar (70 DA).
Seul obstacle : l’opinion publique urugayenne majoritairement défavorable à cette légalisation. Un récent sondage de l’institut Cifra révèle que 62% des Uruguayens sont opposés à cette loi. Cela pourrait peser sur les parlementaires et amener le texte à être rejeté.
Le texte prévoit aussi de permettre la culture à usage personnel à hauteur de six plants. La création de clubs de consommateurs de 15 à 45 membres serait également autorisée.
(Avec AFP)