Des partis politiques ont salué les réformes politiques jugées « importantes » que contenait le discours à la nation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, alors que d’autres ont demandé un échéancier précis pour les concrétiser. La majorité des partis actifs sur la scène politique nationale ont dans l’ensemble estimé que le contenu du discours répondait aux aspirations populaires et aux revendications de la classe politique et qu’il contribuait, par conséquent, à la consécration de la pratique démocratique dans le pays.
C’est ainsi que le RND « relève avec satisfaction le caractère exhaustif du discours du président Bouteflika concernant la consolidation du développement économique, l’approfondissement de la réforme des institutions de l’Etat ainsi que le parachèvement du processus démocratique et du pluralisme politique ».
Le porte-parole de ce parti de l’Alliance présidentielle, Miloud Chorfi, a indiqué à l’APS que sa formation politique était convaincue que « les décisions et les projets annoncés par le président Bouteflika étaient des réponses effectives aux aspirations de la majorité du peuple ». Quant au MSP, il salue, « au plan des principes », les initiatives prises
par le président de la République dans son discours, tout en reconnaissant l’importance des réalisations accomplies durant la dernière décennie. « Les réformes politiques sont la clé de toutes les réformes prévues, tel que l’a énoncé l’initiative nationale du MSP pour la stabilité, publiée à la mi-janvier 2011 », affirme ce parti, lui aussi membre de l’Alliance présidentielle.
Première formation politique du pays dans les assemblées élues, le Front de libération nationale (FLN) estime que le discours du chef de l’Etat « répond aux aspirations du peuple et aux revendications de la classe politique » comme il « aide à consacrer l’exercice démocratique et à dynamiser l’action politique dans le pays ».
Kassa Aïssa, chargé de l’information au parti du FLN, précise que le chef de l’Etat aura défini les questions qui sont « au cœur de la réforme institutionnelle notamment la révision de la Constitution du code électoral, et de la loi sur les partis, du code de l’information et du code de la wilaya ». Le FLN comptera ainsi parmi « les parties qui contribueront à l’enrichissement de ces dossiers avec des propositions et à la mise en œuvre du programme du président de la République, dans le cadre de l’Alliance présidentielle.
Pour sa part, le bureau national du Mouvement El Islah s’est félicité du contenu du discours du Président, notamment « la révision de la Constitution, afin de garantir un véritable pluralisme, et les réformes politiques et médiatiques ». Ces mesures sont à même, considère le mouvement, d’éviter « toute exacerbation de la tension qui a touché de larges catégories de la société algérienne ». Selon le mouvement, ces réformes constituent un « pas vers l’édification d’un véritable régime démocratique pluraliste, à condition de réunir des mécanismes efficients pour sa mise en œuvre ». Il appelle cependant à la formation d’un « gouvernement d’unité nationale » pour superviser les réformes politiques et préparer des élections législatives et locales propres et régulières qui feraient renaître l’espoir en un changement pacifique et réel ».
Pour sa part, le Parti des Travailleurs (PT) a salué dimanche les « bonnes intentions » que véhicule le discours du Président, et a appelé à fixer une échéance dans le but de concrétiser son contenu dans les plus brefs délais. Le porte-parole du PT, Djeloul Djoudi, a souligné à l’APS que la concrétisation de la démocratie, du point de vue du parti, exigeait l’organisation d’élections législatives anticipées, car « l’actuel parlement, a-t-il ajouté, n’est pas habilité à réviser la Constitution ». M. Djoudi s’est interrogé sur l’utilité de faire des réformes politiques au sein d’une « institution parlementaire illégitime qui n’exprime pas les points de vue et les aspirations du peuple algérien », selon ce parti.
Par ailleurs, le responsable a relevé certaines contradictions dans le discours du président concernant « le rétablissement de la légitimité des institutions de l’Etat », soulignant que le fait d’aborder ce point « signifie que les institutions actuelles manquent de légitimité ».
Sur les plans économique et social, le porte-parole du PT a salué le contenu du discours du Chef de l’Etat concernant le soutien de l’économie nationale, des entreprises économiques nationales et la satisfaction des revendications sociales des citoyens. Il a également salué la décision prise par le président Bouteflika au sujet de la pratique journalistique, notamment lorsqu’il a souligné que la loi sur l’information complétera la législation actuelle, en consacrant la dépénalisation du délit de presse.
Quant au Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), parmi les rares partis agréés à réclamer un changement radical en dehors du régime en place, il a prôné pour une réforme globale et profonde du système politique en Algérie, rejetant du coup les réformes annoncé par le chef de l’Etat qu’il a qualifiées, dans un communiqué, de « replâtrage du système ».
De son côté, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) considère que les réformes « profondes » annoncées par le président de la République sont une réponse « claire » et « sans équivoque » aux aspirations des travailleurs. Pour la centrale syndicale, c’est même un « véritable » projet de société qui « concerne, a-t-elle relevé, autant la consolidation du développement économique, l’approfondissement de la réforme des institutions de l’Etat que le parachèvement du processus démocratique et du pluralisme politique ».
APS