Disparition de Mohammed Arkoun. Le discret hommage de Bouteflika à l’islamologue exilé

Redaction

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La disparition de l’islamologue algérien Mohammed Arkoun, décédé le 14 septembre 2010 à Paris à l’age de 82 ans, n’a pas suscité de réaction officielle en Algérie. Mais, officieusement « le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a adressé un message de condoléances à l’épouse de Mohamed Arkoun. » a appris Algérie-Focus.Com de source proche de la famille du défunt.

Si personne n’a entendu parlé de cette lettre, c’est pour la simple raison que « Bouteflika a voulu se faire discret » précise notre source. « Madame Arkoun a décidé à son tour de ne pas rendre publique la lettre, car elle estime que c’est au président de le faire. Si Bouteflika voulait vraiment se démarquer de son gouvernement, il n’avait qu’à envoyer un double de sa lettre à l’APS ou à la presse et tout le monde aurait ainsi été informé de sa reconnaissance de Mohamed Arkoun. Il ne l’a pas fait, cette décision indispose Madame Arkoun vous comprenez. Elle estime à juste titre que le président n’a pas à ce « cacher » pour rendre hommage à son mari », explique notre source.

Par rappel, le silence du gouvernement algérien sur la mort de cet intellectuel, professeur émérite d’histoire de la pensée islamique à la Sorbonne, a fait vivement réagir l’opinion publique algérienne, tant bien en Algérie qu’à l’étranger.

C’est à travers la toile, que des actions de contestation ont été menées, parfois relayées par la presse nationale. Ce mouvement de mobilisation a débouché sur la création du « Collectif Mohammed Arkoun« , qui s’est fixé comme objectif de défendre et répandre les idées et l’œuvre de ce dernier, notamment à travers la traduction et la diffusion de ses livres en Algérie.

Mohamed Arkoun a été inhumé à Casablanca au Maroc. Dès l’annonce de son décès, le roi chérifien avait adressé un message de condoléances à sa famille.

RAF