Rien n’arrête le progrès et le département de Benbouzid ne cesse d’innover. Comme pour dire qu’il fait son boulot correctement –ce qui n’est pas le cas- le ministre de l’Education n’a pas trouvé mieux pour désamorcer sa crise avec les syndicats du secteur que d’exhiber publiquement les nouveaux salaires des enseignants dans les médias nationaux.
Satisfait comme il doit l’être, Benbouzid ignore, sans doute que l’Algérie change. Il ignore aussi que nous révéler que le salaire d’un enseignant peut atteindre les 50.000 dinars –encore il fait attendre qu’il soit effectif-, n’impressionnera pas les Algériens qui se tapent le sucre à 150 dinars le kilo et le pain à 10 dinars. Benbouzid espérait, par cette action, décrédibiliser les revendications des enseignants en nous disant, non sans fierté, que leurs salaires sont élevés.
Oui ils le sont, par rapport à l’Algérie d’en bas qui se perd dans des calculs de fin de mois et des salaires à 8.000 dinars par mois. Mais le sont-ils en comparaison avec votre salaire, M. Benbouzid. Ou avec celui de vos collègues du Gouvernement. Ou pire encore, en comparaison avec nos députés leveurs de mains.
Les enseignants ont réussit leur coup et ont arraché leur droit dignement. Bravo!
Maintenant le reste des corporations doit suivre et se saisir de cette brèche pour obtenir plus de droit. Dans un pays où le président perçoit plus de 60 fois le SNMG, tout est à refaire et le combat doit être amorcé, pacifiquement, comme l’ont si remarquablement fait les enseignants. Et au delà de tout ça, les enseignants méritent bien plus que 50.000 dinars par mois, M. Benbouzid. Ce qui n’est pas votre cas.
Diana Meftah
