Annoncé comme imminent, notamment par la CIA, le départ du président égyptien Moubarak n’aura pas lieu avant septembre 2011 date de la fin de son mandat. Dans un discours prononcé jeudi à la télévision égyptienne, le raïs a déclaré qu’il restera au pouvoir le temps d’accompagner la transition et sortir le pays de la crise qu’il traverse. Moubarak a concentré son discours sur les jeunes et le changement.
« J’ai entendu vos revendications » et je vais « veiller à ce qu’elles soient réalisées » a-t-il dit en substance. Il a par ailleurs promis que les responsables de la mort des jeunes manifestants, ces « martyrs du pays », seront jugés et sanctionnés. Comme il a demandé aux égyptiens de ne pas écouter « ces étranger » qui veulent déstabiliser le pays. Moubarak a ensuite énuméré ses actions et actes patriotiques pour l’Égypte et réitéré son refus de se plier aux injonctions « des étrangers », de Washington vraisemblablement.
Grosso modo, Moubarak ne veut pas lâcher le pouvoir. Il a donné des gages, s’est excusé pour la première fois à la télévision, fait de nouvelles concessions, mais ne veut pas céder dans le bras de fer avec le peuple qui réclame son départ, au risque d’envenimer davantage une situation déjà explosive. Tout semble indiquer que Moubarak refuse de partir sans avoir des garanties de Washington. Le sort qu’a subi Ben Ali, abandonné par ses anciens protecteurs, doit le hanter.
RAF