« Hélas, le despotisme est devenu un phénomène naturel dans le monde arabe. il est l’une des causes de l’étouffement des consciences. L’absence des libertés dans une nation facilite l’ingérence étrangère dans ses affaires internes », a déclaré dimanche à Alger, le spécialiste en sciences politiques et relations internationales à l’Université d’Alger, l’Algérien Mustapha Sayedj, en présentant son dernier ouvrage : « La politique américaine envers les mouvements islamistes dans le monde arabe », paru aux éditions « El-Kortoba ».
Déplorant le fait que le despotisme dans le monde arabe soit un « phénomène naturel », cet universitaire a fait comprendre que cette situation rendait facile l’influence étrangère sur les peuples révoltés qui, selon lui, « ont le droit de s’insurger face à ce genre de gouvernance ». Pour lui, il est du droit des peuples souffrant de régimes totalitaires de se révolter de n’importe quelle manière qu’ils jugent adéquate pour mettre fin à la répression subie, « à l’exception de l’appel à une intervention étrangère », notamment occidentale, a-t-il ajouté sans plus d’explications. A propos de la question libyenne, l’universitaire a mis en garde contre les retombées du conflit sur la sécurité dans la région du Sahel dans le cas où ce conflit s’enlisait.
Abordant le sujet de l’organisation terroriste El-Qaïda, dont le chef Oussama Ben Laden a été tué en début du mois de mai dernier lors d’une opération de commando américain près d’Islamabad (Pakistan), M. Sayedj n’a cessé de répéter qu' »il s’agit d’une organisation et d’un dirigeant virtuels », utilisés par les Etats unis dans une « tentative de lier, d’une manière claire, l’islam avec le terrorisme ». « El-Qaïda a rendu légitime la présence américaine dans le monde islamique à partir de l’Afghanistan jusqu’au Maghreb au nom de la lutte contre le terrorisme, a-t-il estimé, affirmant que cette organisation terroriste transnationale a été « créée pour faire de l’ombre aux mouvements islamistes modérés comme Hamas et Hizboallah », selon ses propres termes : « Ben Laden a concrétisé la stratégie de l’administration américaine dans la région », a-t-il conclu.
RAF