Enseignants contractuels-Ministère de l'éducation nationale, un conflit à durée indéterminée

Redaction

ens Ils sont aux alentour de 40.000, tous universitaires, licenciés dans leur matière d’enseignement pour la plupart. Dans les années de braise et même après, ils ont pris en charge les élèves de toutes les écoles à travers le pays.

En effet, pour faire face un manque criant d’enseignants diplômés, le ministère avait fait appels à ces jeunes diplômés qui étaient dans leur majorité à la recherche d’un premier travail. Vocation pour certains, seul échappatoire au chômage pour d’autres, ils sont des milliers à avoir choisir cette voie bon gré mal gré, car il y avait un hic. Recrutés sur contrats, ces salariés de seconde zone n’avaient pas les même droits que leurs semblables : assurance, retraire, prime, ou sécurité sociale, rien de tout cela. Qu’a cela ne tienne, ils relèvent le défi, s’engagent et assument les lacunes d’un système qui espèrent-ils au fond d’eux, leur renverra la pareille. Ce n’est pourtant pas le cas, quelques reformes et décisions hâtives plus tard, un concours est décrété pour tous les candidats à la fonction publique, enseignement compris, condition sine qua non avant de reprendre le chemin de l’école. Il sont désormais obligés de passer devant un jury qui décidera de leur réintégration ou pas. Difficiles pour ces fonctionnaires plus très jeunes (la plupart d’entre eux ont la quarantaine entamée) déjà usés par des années dans l’éducation nationale. Et encore, parallèlement à la lutte qu’ils entreprennent pour recouvrer leurs droits, les plus courageux relèvent ce nouveau défi (un autre) et passent les fameux concours, mais sans surprises. Leurs récits sont effarants: piston, incohérences, dépassements, allégations, ils dénoncent une mascarade dans la majorité des concours auxquels ils se sont présenté.

«  Je me suis présenté au concours à Chlef, et on ne m’a posé qu’une seule question, mon nom et mon prénom, rien d’autre. Peu de temps après j’ai su que je n’ai pas été reçu » raconte l’un d’entre eux. « moi pareil, je n’ai fait que me présenter et parler de mon parcours, aucune allusion à mes compétences, niet. » insiste un autre enseignant du sud, recalé.

« Moi on m’a demandé de réciter un poème en arabe, car je suis enseignante en langue arabe. L’entretien a duré 5 minutes en tout et pour tout, 5 minutes pour celer le destin de toue une vie » explique une enseignante très attristée. Quoi qu’il en soit, ceux qui ont joué un grand rôle dans l’éducation d’une génération d’enfants sont maintenant dans l’impasse. Dès l’été 2008, des actions sporadiques sont entreprises par les groupes d’enseignants désormais clandestins. Parmi ces manifestations, des rassemblements en face de la présidence de la République, pour disent-ils « attirer l’attention quant a notre situation désastreuse« . Humiliés, les instituteurs sont fréquemment malmenés, matraqués, repoussés sans ménagement, mais ils n’abdiquent pas pour autant.

Donner de la voix, c’est pour eux la seule manière d’arriver à toucher les plus hautes autorités de l’Etat. « il y en a entre nous qui sont des pères de familles, comment vont-ils faire? » se demande un maitre d’école au niveau d’Alger. Ainsi, à chaque sit-in, un vrai concert de revendications fuse, rapidement étouffé par l’impressionnant dispositif de police stationné en permanence au niveau d’El Mouradia ( La présidence). Le conflit s’enlise tellement que face au mutisme des autorités de tutelle, un groupe de 15 enseignants entament une grève de la faim le 14 juillet 2008. Rien n’y fait. Le ministère de l’éducation national régulièrement interpelé rejette la balle à celui de la fonction publique qui selon lui « est le seul habilité à imposer des concours aux fonctionnaires« .

Pour cette rentrée 2009, aucun changement en vue, hormis l’ouverture de 16.000 postes budgétaires dont 10.000 seront réservés aux enseignants. A noter le geste positif du ministre, qui aurait instruit les services concernés de faire bénéficier les enseignants contractuels e bonification sous réserve de l’obtention du fameux concours. Paradoxalement, même si tous les efforts sont faits pour accueillir au mieux les quelques 8 millions d’élèves le 13 septembre, date de la rentrée scolaire, le concours n’est prévu lui que pour le mois d’octobre.

kh_louna@hotmail.fr

Quitter la version mobile