L’adoption en janvier 2010 d’une loi organisant l’indemnisation des victimes des essais nucléaires avait soulevé une vague d’espoir parmi les militaires présents en Polynésie ou en Algérie lorsqu’était testée la force de frappe nucléaire française. Aujourd’hui, cette espérance est fortement déçue. Sur les douze dossiers étudiés pour l’heure, un seul a été reconnu comme éligible à une indemnisation, qui plus est très limitée. Pour certaines des demandes rejetées, la stupéfaction est immense.
Ainsi, bien qu’elle soit parvenue à faire reconnaître par le ministère de la Défense que le décès de son mari avait bien été provoqué par l’irradation dont il avait été l’objet lors de sa participation aux essais nucléaires, le comité d’indemnisation des victimes des essais nucléaires (CIVEN) a rejeté la demande d’une veuve sur le motif que la maladie dont son époux était mort ne figurait pas parmi les pathologies listées par la loi. Une situation qui témoigne de la rigidité des membres du CIVEN fortement dénoncée par les associations de victimes. Ces dernières viennent d’être entendues par l’Elysée qui s’est prononcé aujourd’hui pour un assouplissement de la loi, comme le révélait Europe 1 ce matin.
La Présidence de la République souhaite notamment que soient élargis les périmètres reconnus comme zones d’action pouvant donner droit à une indemnisation. Par ailleurs, certaines formalités administratives ubuesques exigées des demandeurs vont être annulées. Il était ainsi demandé aux militaires ou à leurs ayant droit de produire des attestations de Sécurité sociale ou de carte vitale… documents qui n’existent pas en Polynésie !
(www.jim.fr)