Et si on ouvrait un véritable débat transparent sur tous les salaires et sur la politique salariale ?

Redaction

Il serait intéressant d’ouvrir un débat transparent sur un thème d’une brûlante actualité : les salaires, dans la mesure où dans les pays dits démocratiques, les responsables au plus haut niveau de l’Etat affichent leurs rémunérations sans complexe permettant de réaliser une symbiose entre les gouvernants et les gouvernés.


ET SI ON OUVRAIT UN VERITABLE DEBAT TRANSPARENT SUR TOUS LES SALAIRES ET SUR LA POLITIQUE SALARIALE ?

Comme doit être comptabilisé avant l’entrée en fonction la valeur de leurs biens personnels, ceux de leur conjoint et de leurs enfants. Cela devrait concerner :

le président de la République,

les présidents du Sénat et de l’APN, les vice présidents et les présidents de commissions,

le président du conseil constitutionnel, le président de la Cour des comptes, de la Cour suprême, du Conseil d’Etat et leurs membres dirigeants,

le Premier Ministre,

les Ministres (Ministres d’Etat et Ministres délégués),

les présidents du conseil économique et social, et des différentes structures similaires (haut conseil islamique, de la langue arabe, etc ),

les cadres supérieurs de la présidence de la République et ceux du premier Ministère,

les députés et sénateurs,

les walis, les secrétaires généraux de wilayas et les présidents d’APC,

les procureurs et les présidents de tribunaux,

les présidents des sociétés de participation de l’Etat (SGP), les PDG des entreprises affilées, Sonatrach et les vices présidents et directeurs exécutifs de Sonatrach – Sonelgaz et ses différentes filiales – Air Algérie etc en n’oubliant pas les postes sensibles de directeurs généraux de la douane et de la fiscalité,

les gérants des entreprises privées,

les secrétaires généraux des Ministères et les directeurs généraux des Ministères,

les autres structures de l’Etat,

le corps enseignant (professeurs d’universités – enseignants du primaire, CEM et secondaires),

et enfin les salaires des cadres, employés et ouvriers répartis entre les secteurs économiques et les administrations.

Et ce en précisant le nombre par catégorie socio-professionnelle et en incluant les avantages en nature (voiture, téléphone, logement, paiement de l’eau, électricité, bons d’essence et entretien de voiture) pendant l’exercice de la fonction de chaque catégorie, les dépenses de ces derniers pouvant représenter plus de 40% du salaire d’un cadre sans ces avantages.

Par ailleurs, il y aurait à préciser, suivant la nomenclature précédente, également le nombre pour calculer ce que supporte la population active concernant les salaires des retraités par catégorie.

Cela ne constitue nullement un secret défense, mais entre dans le cadre de l’optimisation de l’effet de la dépense publique et de savoir comment est distribuée la rente des hydrocarbures, dont d’ailleurs la gestion doit être démocratisée, procurant 98% des recettes en devises du pays, au moment où est exigé la rigueur, le sacrifice devant être partagé. Pour éviter toute interprétation byzantine, personnellement, je suis contre un nivellement par le bas, car l’on doit rémunérer en fonction du travail accompli et des postes de responsabilité. On ne peut rémunérer un président de la république, dont on doit préserver le statut, comme on rémunère un directeur d’unité d’entreprise ou d’une mairie, mais ce large débat permettra d’éviter ces fausses rumeurs dévastatrices pour le pays. La politique salariale étant malheureusement inexistante, assistant à des distributions de rentes, étant inséparable des mécanismes de régulation d’ensemble pour enclencher un véritable développement fondé sur le travail et l’intelligence, cela rentre forcément dans le cadre de l’instauration de la bonne gouvernance et de l’Etat de droit.

Docteur Abderrahmane MEBTOUL Professeur d’Université