Exclusif. Entretien intégral avec le Pr Noam Chomsky en 5 parties (audio+ traductions)

Redaction

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Exclusif. Pour sa première intervention dans un média maghrébin, le grand intellectuel engagé américain Noam Chomsky* a choisi Algerie-Focus.Com.

Dans un entretien téléphonique qui a duré 40 minutes, Noam Chomsky nous a livré ses analyses sur les révoltes populaires en Tunisie, en Égypte et dans d’autres pays et l’embarras des États-Unis, d’Israël et de l’Europe qui craignent de voir des régimes “amis” tomber et remplacés par des démocraties libres.

Nous avons également abordé avec lui plusieurs autres points : la situation en Algérie, le positionnement militaire américain dans la région du sahel, la nature de l’AQMI, etc.
Il a aussi été question dans l’entretien, des dernières révélations de wikileaks, de la politique d’Obama au Moyen-Orient, du cas iranien, de la politique israélienne, des attentats du 11 septembre,…

Première partie

Pr Noam Chomsky:  » Les évènements en Tunisie et en Egypte ne sont comparables nulle part ailleurs dans le monde »

Algerie-Focus.Com : Quelle lecture faites-vous des révoltes populaires qui secouent actuellement la Tunisie et l’Egypte et plusieurs pays arabes ? Le gouvernement Américain s’attendait-il à des soulèvements aussi importants ?

Noam Chomsky : Ces évènements sont vraiment spectaculaires, il a eu, au moins en Tunisie, une victoire partielle des forces populaires, qui ont chassé le dictateur qui a tenté de réinstaller un gouvernement similaire au sien. Où cela mènera-t-il à présent ? C’est difficile à dire.

En Égypte, il y a une démonstration de force et de courage remarquable de la part d’une partie massive de la population pour tenir la place, lutter contre la police et résister contre le pouvoir étatique et continuer à étendre les protestations. C’est vraiment impressionnant et c’est difficile de penser à des évènements semblables et comparables nulle part ailleurs dans le monde.

Certaines personnes comparent ces évènements aux révolutions qui ont eu lieu en Europe de l’Est, mais ce n’est pas du tout la même situation. Pour commencer, il n’y a pas de Gorbatchev parmi ces pouvoirs impériaux. Par ailleurs, les USA et leurs alliés, nous ne devons pas l’oublier, gardent leurs positions habituelles : La démocratie, pour eux, est une bonne chose, mais jusqu’à un certain point. Elle est acceptable chez l’ennemi, et nous (les américains ndrl) ne voulons pas aller à contre courant. Car, la démocratie n’est bonne que si elle participe à des objectifs stratégiques et économiques. Ainsi, les opposants en Europe de l’Est ont eu un soutien puissant de la part des principaux pouvoirs dirigeants dans le monde et ils ont rencontré peu de résistance. Dans les cas tunisien et égyptien, c’est tout à fait différent. Il n’y a pas de soutien puissant, les USA et la France, dans le cas de l’Afrique du Nord plus particulièrement, tentent sans aucun doute, de trouver une solution leur permettant de coller au scénario prévu dans ces cas là.

Nous ne devons pas oublier qu’il existe une longue série de situations où il était impossible de soutenir quelques uns des tyrans favoris et il y a une routine standard pour répondre à cette situation : vous les soutenez aussi longtemps que possible, lorsque cela devient impossible, par exemple lorsque l’armée se retourne contre le tyran, alors il faut effectuer un virage à 180°, prétendre soutenir la révolte populaire, effacer le passé – à l’évidence le passé est embarrassant – ensuite il faut travailler dur pour essayer de restaurer une situation à peu de choses près identique à celle qui précédait.

C’est le scénario que jouent les USA, la Grande-Bretagne et la France de manière répétée au cours des dernières années avec entre autres : Marcos aux Philippines, Duvalier en Haïti, Chun en Corée du Sud, Ceausescu en Roumanie – qui était le « chéri » de l’occident – Suharto en Indonésie. C’est tout simplement une routine. Je présume qu’actuellement c’est ce qu’ils essayent de faire avec Moubarak, il est reconnu qu’il ne peut plus être soutenu mais, en même temps ils ne veulent pas qu’un réel changement arrive.

Entretien réalisé par Fayçal Anseur
Traduction au français par http://www.algerie-focus.com//

Interview en arabe

تشومسكي: أحداث تونس والجزائر فريدة من نوعها

إختار المفكر الأميركي البارز نعوم تشومسكي< في أول إطلالة إعلامية له على شمال أفريقيا, algérie-focus , في مقابلة خاصة وحصرية,للتعليق على الأنتفاضات الشعبية التي تشهدها تونس, مصر ودول عربية أخرى وسط إرباك اميركي, إسرائيلي وأوروبي يرى تهاوي أنظمة "صديقة" لصالح ديمقراطيات حرة.
في مقابلة هاتفية دامت 40دقيقة, تناول تشومسكي قضايا مختلفة كالوضع في الجزائر, الوجود العسكري الأميركي في منطقة الساحل وتنظيم القاعدة في المغرب الإسلامي.
تنشر Algerie-focus على حلقات مضمون هذا اللقاء الذي حضرت فيه أيضا التسريبات الأخيرة لويكيليكس بالإضافة إلى سياسة أوباما في الشرق الأوسط, الملف الإيراني,السياسة الإسرائيلية واحداث الحادي عشر من سبتمبر.
الحلقة الأولى

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Algérie-Focus.Comما هي قراءتكم للثورات الشعبية التي تهز تونس, مصر والعديد من البلدان العربية الأخرى؟ وهل كانت الإدارة الأميركية تتوقع إنقلابات بهذا الحج.؟.

تشومسكي: هذه الأحداث مذهلة حقًا وقد أدت, في تونس كحد أدنى, إلى شبه انتصار للقوى الشعبية التي قامت بطرد الديكتاتور وأفشلت مخططه بإعادة تثبيت حكمه عبر حكومة تشبهه. لكن في الوقت الحاضر من الصعب معرفة وجهة الأمور.(أو إلى أين تسير الأمور)
بالنسبة إلىمصر, يبرهن قسم هائل من الشعب عن شجاعة وحماسة قل نظيرهما للتحرر عبر التصدي للشرطة ومقاومة السلطة مصممين على مواصلة وتوسيع رقعة الإحتجاجات. في الواقع, هذا أمر جد مؤثر ومن الصعب إستحضار أحداث مماثلة ومقارنتها بأخرى في أي مكان من العالم .
فالبعض يقارن ما يجري بالثورات التي حصلت في أوروبا الشرقية (إبان انتهاء الحرب الباردة), ولكن الوضع هنا مختلف تمامًا لسببين: اولا عدم وجود شخص ك « غورباتشيف » على رأس هذه الأنظمة الحاكمة , وثانيا لأن الولايات المتحدة الأميركية وحلفاءها-وللتذكير- يواصلون انتهاج سياستهم الموحدة والمعتادة: « الديمقراطية جيدة لأعدائنا على الأقل ولكن إلى حد لا يضر بمصالحنا (أي اميركا وحلفائها) وهي غير مفيدة ما لم تخدم أهدافًا إستراتيجية وإقتصادية ». لذلك , حصلت الإحتجاجات في أوروبا الشرقية حينها على دعم القوى العظمى في العالم ولم تواجه كثيرا. الوضع يختلف تماما في الحالتين التونسية والمصرية حيث لا مساندة من الدول العظمى. فالولايات المتحدة وفرنسا, تحاولان دون أدنى شك, وخاصة في شمال أفريقيا, البحث عن تصور يسمح لهما بتطبيق السيناريو المعتمد في ظروف مشابهة. وهنا يجب التذكير بسلسلة طويلة من الأوضاع حيث كان يتم دعم بعض الديكتاتوريين « المفضلين » ضمن سناريو موحد ومعتاد: يستمر الدعم قدر الإمكان حتى يصبح مستحيلاً كأن ينقلب الجيش على الديكتاتور. عندها يجب التحول 180درجة وإدعاء مساندة الثورة الشعبية لمحو الماضي « المحرج » بطبيعة الحال, على أن يتم العمل لاحقا على إعادة الأمور إلى حالتها السابقة.
هذا هو السيناريو الذي ما فتئت الولايات المتحدة , بريطانيا العظمى و فرنسا تلعبه مرارًا وتكرارًا خلال السنوات الأخيرة الماضية مع ماركوس في الفيلبين, دوفالييه في هايتي, تشون في في كوريا الجنوبية, تشاوشيسكو في رومانيا -والذي كان « حبيب الغرب الغالي »- وسوهارتو في أندونيسيا. هو « روتين » بكل بساطة أظنه سيطبّق مع مبارك. فالجميع يعرف أن استمرار دعمه غير ممكن وكذلك السماح بحصول تغيير حقيقي.
حاوره فيصل عنصر, رئيس تحرير صحيفة « Algerie-Focus.Com الالكترونية

Interview en Anglais

Algerie-Focus.Com : What is your analysis of the popular riots and demonstrations which are currently happening in Tunisia and in Egypt? Do Americans were excepting such important moves so rapidly ?

Noam Chomsky : These events are quite spectacular. There has been, at least in Tunisia, a partial victory for popular forces, which expelled the dictator who locked efforts to reinstall a similar government. Where it will go from here, it’s hard to say.

In Egypt there is just a remarkable demonstration of courage and enthusiasm on a part of great mass of the population to hold the square, to drive out the police, to stand up against state power and to keep at it to keep expanding the protests. That is really impressive, very hard to think of counterparts anywhere else in the world

People are comparing it with Eastern Europe but it is nothing at all like that. For one thing there is no Gorbatchev among the imperial powers, for another, USA and its allies are – we have to remember – pursuing their standard position. Democracy is fine, at least up to a point, in enemy domains but we don’t want to step backwards, democracy is ok only if it supports strategic and economic objectives. So the protestors in Eastern Europe did have very powerful support from the major powers in the world and not too much resistance, although right here it is quite different. There is not great power support, the USA and France (in the case of North Africa particularly), are doubtlessly trying to figure out how to keep to the standard play book is such cases.

We have to remember that there is a long series of cases where it has become impossible to support some favourite tyrant and there is a standard routine at that point. You support them as long as possible when it becomes impossible, (for example if the army turns against him) then turn 180°, pretend to be supporting the popular uprising; erase the past – of course the past in embarrassing – then work hard to try to restore a situation rather similar to the one that preceded perhaps with other names, that’s the play book. That’s what the USA, GB and France have done repeatedly in recent years with: Marcos in the Philippines, De Valier in Haiti, Chun in South-Korea, Ceausescu in Romania who was a darling of the West, Suharto in Indonesia. Simply it has been a routine. I presume that’s what they are trying to do right now with Mubarak. It is recognised that he can’t be sustained, but they don’t want any real change in the outcome.

Interviewer Fayçal Anseur on http://www.algerie-focus.com//

Deuxième partie

Pr Noam Chomsky: Les Etats-Unis, Israël, Wikileaks, l’Iran, la démocratie et le Monde Arabe

Algerie-Focus.Com: Dans son discours du Caire, Obama a appelé les gouvernements arabes à promouvoir la démocratie. Washington acceptera-t-il aujourd’hui que des pays comme l’Egypte, la Jordanie ou l’Arabie saoudite deviennent démocratiques, sachant que leurs peuples ont toujours été contre la politique de soumission de leurs dirigeants à Washington et à Tel Aviv ?

Noam Chomsky : Nous devrions nous rappeler que tout le monde dit combien nous aimons la démocratie, y compris Staline, George Bush, et toute personne à laquelle vous pouvez penser. Oui, nous aimons tous la démocratie, mais personne ne prête aucune attention dans son for intérieur à cette rhétorique et regarde ce qu’ils font tous. C’est la même chose avec Obama. J’ai été franchement ébahi par l’impression qu’il a fait dans le monde arabe avec son discours du Caire. Tout ce qu’il faut faire pour comprendre ce discours, c’est relire la conférence de presse donnée sur le chemin du Caire.

Car Obama a donné, bien entendu, une conférence de presse. On lui a posé la question : Allez-vous dire quelque chose sur le gouvernement autoritaire de Moubarak ? – autoritaire étant un pléonasme – et Obama a répondu : Je n’aime pas coller des étiquettes aux gens, c’est un homme bon, il fait des choses biens, il sauvegarde la stabilité, c’est un allié, donc pas de critique. Comment peut-on écouter ces mots et prendre au sérieux une de ses rhétoriques, franchement cela me dépasse !

Il y a eu une courte période d’enthousiasme pour Obama, elle a peut-être duré un peu plus longtemps dans les milieux éduqués, mais parmi la population générale elle a décliné très rapidement. Tout ce que vous avez à faire c’est de prendre connaissance des enquêtes faites dans l’opinion publique « arabe » qui sont réalisées régulièrement par les agences de statistiques occidentales. Elles sont réalisées, mais pas publiées dans la presse à l’Ouest car on n’aime pas leurs résultats. Par exemple, une indication du complet mépris pour la démocratie dans les cercles intellectuels, y compris dans les cercles politiques, a été donnée par les révélations de Wikileaks.

Les plus intéressantes, à mon avis, sont celles concernant l’Iran. Pas tellement par les révélations elles-mêmes mais par les réactions qu’elles ont suscitées de la part des commentateurs. Le gouvernement, les journalistes, les intellectuels et les autres ont tous été vraiment excités et enthousiastes à propos du fait que les dirigeants Arabes soutenaient, prétendument, la politique américaine à propos de l’Iran. Ceci est vraiment intéressant, car si vous êtes un minimum informés, vous savez que les principales enquêtes faites auprès de l’opinion publique arabe ont été réalisées par le Brookings Institute, un des plus important think-tank à Washington. Ces enquêtes, montrent que parmi le public dans le monde arabe, quelques-uns soutiennent effectivement la position Européenne et Étasunienne, que l’Iran est une importante menace : principalement 10 %; alors que, par ailleurs, – comme on peut le deviner – 80 % pensent que les US et Israël, (88% dans le cas d’Israël), sont les menaces majeures.

L’antagonisme vis à vis de la politique américaine est si extrême qu’une majorité de la population dans le monde arabe pense que la région serait plus sûre si l’Iran possédait des armes nucléaires, et c’est ça la menace iranienne. Mais lorsque vous méprisez totalement la démocratie, cela n’a pas d’importance. Si les dictateurs nous soutiennent, alors qu’importe ce que pense la population. Et cette réaction a été quasi uniforme. Il a fallu que je recherche très précisément pour trouver une exception à cette réaction : aux États-Unis, en fait, où j’ai fait une recherche dans les archives, les enquêtes sur l’opinion publique n’ont pas même été rapportées, et à peine en Angleterre. Voilà quelle est l’attitude envers la démocratie : si tout est sous contrôle alors qu’importe !

Cela remonte très loin dans le temps. Par exemple, nous savons, selon des documents déclassés aujourd’hui, qu’en 1958 le Président Eisenhower a soulevé la question pendant une discussion interne, pour savoir pourquoi il y avait, ce qu’il a appelé : une campagne de haine contre nous dans le monde arabe ? Et cela non pas de la part des gouvernements qui nous soutenaient, mais de la part des peuples. La plus haute agence du Conseil National de Sécurité, à peu près au même moment, avait publié une étude secrète, déclassifiée, qui expliquait que la perception que le monde arabe avait des US, était que ces derniers soutenaient des dictateurs durs et brutaux, bloquaient la démocratie et le développement, et que nous (les US) le faisions car nous voulions maintenir le contrôle sur leurs ressources pétrolifères. Cela continuait en expliquant que cette perception était plus ou moins précise.

C’est ce qu’il convient de faire et c’est le principal : si la population peut être contrôlée et si le dictateur nous soutient alors c’est suffisant. C’était en 1958, c’est, depuis, la même politique dans le reste du monde, et, en fait, il existe même une variante locale qui est également applicable. C’est ce que nous voyons aujourd’hui et c’est ce qui devrait prioritairement surprendre les gens, s’ils sont un peu au fait de la nature de l’histoire et des archives documentaires. Mais c’est encore plus évident lorsqu’on regarde les actions. Par exemple : il y a eu une seule élection vraiment libre dans le monde arabe, c’était en Palestine, en Janvier 2006. Cette élection a été menée avec attention. Tout le monde s’accorde sur sa liberté et sa justice. Immédiatement après l’élection, en quelques jours, Israël et les US ont initié un programme de punition, sévère, contre le peuple palestinien parce qu’il a mal voté pendant une élection libre. Que peut-on vouloir savoir de plus, particulièrement quand on sait que cette politique est suivie de par le monde et pas seulement au Moyen-Orient.

C’est, d’ailleurs, un fait reconnu par les universitaires conservateurs, ils prétendent qu’ils n’aiment pas ça et qu’il ne le comprennent pas, mais ils le reconnaissent. Le meilleur travail de recherche universitaire conclut en effet, que les US soutiennent la démocratie si, et seulement si, elle se conforme aux leur objectifs économiques et stratégiques. Cela a été écrit dans la principale étude présentée par O’Neil Reagan du Département d’Etat sous Reagan, et intitulée « Scope of Democracy Promotion  » Portée de la promotion de la démocratie ».

A propos des révélations de Wikileaks, pensez-vous que ces révélations soient une tentative de manipulation de l’opinion publique américaine pour préparer une éventuelle attaque contre l’Iran ?

Non je ne pense pas, en fait Washington n’aime pas du tout ça. En revanche, cela donne une description raisonnablement précise et exacte de ce que racontent les dictateurs arabes à Washington. Seulement cela peut ou ne pas être leurs opinions, car il ne faut pas oublier que toutes les correspondances diplomatiques sont filtrées. Les diplomates sur le terrain entendent ce qu’ils veulent entendre et transmettent à Washington ce qu’ils savent que Washington veut entendre. Donc cela peut ou ne peut pas être une exacte description de l’étendue des opinions parmi les dictateurs arabes, mais cela pourrait bien l’être. Néanmoins, ce que nous devons garder à l’esprit c’est que même prises littéralement ce sont les opinions des dictateurs, les populations sont elles totalement en opposition, mais cela n’a pas d’importance pour l’Occident, tant que ces dernières sont sous contrôle.

Quant à l’idée que Wikileaks est manipulé, bien qu’elle soit répandue dans certaines parties du monde, je ne pense pas que cette idée soit fondée.

Entretien réalisé par Fayçal Anseur
http://www.algerie-focus.com//

Entretien en Anglais

Algerie-Focus.Com : In his Cairo speech Obama, called for Arab governments to promote democracy but do Washington would really accept that countries like Egypt, Jordania or Saudi Arabia become true democracies, knowing that their public opinions are against the submission of their leaders to Washington and Tel Aviv policies ?

Noam Chomsky
: We should remember that everyone talks about how much they love democracy, that includes Stalin, George Bush, anyone you can think of. Yes we all love democracy but nobody in their right mind pays any attention to that rhetoric and take a look at what they do all. It is the same with Obama I was frankly astonished that he made such an impression in the Arab world with that speech. All we had to do to understand the speech was to have a look at his press conference on the way to Cairo.

He did, of course, had a press conference, and he was asked “are you going to say anything about the authoritarian Mubarak government?” – Authoritarian was a bit understatement – and Obama said “I don’t like to use label for folks, he is a good man, he’s doing good things, he’s preserving stability he’s an ally, so no criticism. How anybody can hear those words and take seriously any of his rhetoric is frankly beyond me.

There was a short period of enthusiasm about Obama, maybe it lasted longer among the educated sectors, among the general population it declined very fast. All you have to do is to have a look at the polls in Arab public opinion which are regularly taken by western polling agencies they are realised but not published in the western press they don’t like the results. So for example take the one indication of the utter contempt for democracy in Western intellectual circles, including political circles, was in fact given by the Wikileaks revelations.

The most interesting, I thought, were the ones about Iran. Not so much what was released but how the commentators reacted to them. The government, writers in the press, intellectuals and others were quite excited and enthusiastic about the fact that allegedly Arab rulers support US policy on Iran ; which is quite interesting because if you are literate, minimally literate, they know that major polls of Arab public opinion had been released by the Brooklyn Institute a Washington major think tank and they show that among the public in Arab world some did support the US and European position that Iran is a great threat: mainly 10%, meanwhile the major threats were, as we could have guessed, are the US and Israel about 80 %, in the case of Israel 88 % thought these are the major threats.

In fact, the antagonism towards US policy is so extreme that a majority of the population in the Arab world thought that the region would be more secure if Iran had nuclear weapons and that’s Iranian threat. But when you have total contempt for democracy, that doesn’t matter the dictators support us, so what the matter with what the population thinks. And that reaction was almost uniform in fact I had to look hard to find any exception to it in the US, at least where I check the record, the public opinion polls were not even reported, they’ve been a little reported in England but barely. Well that is the attitude towards democracy, if everything is under control it doesn’t matter.

And that goes very far back. For example, we know from declassified documents now. In 1958 President Eisenhower raised the question with an internal discussion, why there is what he called a campaign of hatred against us in the Arab world. And not from the governments who were supportive but from the people and the highest ___ agency the National Security Council at about the same time released a secret study, declassified, in which the explained it they said there is a perception in the Arab world that the US supports harsh and brutal dictators and blocks democracy and development and we do that because we want to maintain control over their oil supplies and it went on to say that this perception is more or less accurate.

And that’s what we ought to be doing: well, that’s the principal, if the population can be controlled, it’s sufficient that the dictators support us- that was 1958 and it’s been the same policy in the rest of the world and in fact there’s a variant of the same policy that applies at home too, well that’s what we see today and what should only surprise people if they are goofily behind the nature of history and the documentary record in fact it’s even more obvious when you look at the actions for example it has been one really free election in the Arab world, in Palestine in January 2006 carefully monitored election. Everyone agreed that it was free and fare. Immediately after the election, within days, Israel and US and initiated a program of punishing, harshly punishing, the Palestinians people because they voted the wrong way at a free election. What more do you have to know, especially when you know that that policy is followed all over the world it’s not just the middle east.

in fact that is recognized by conservative scholarship they claim that they don’t like it and that they don’t understand but they recognize that the best scholarly work that the US supports democracy if and only it conforms the strategic and economic objectives it was written that way by the main scholar of the “scope of democracy promotion” it happens to be Neil Regenity in Reagan State department.

Talking about the Wikileaks revelations ? Iran is obviously the big looser and Israel seems to be Do you think the revelations came as a trick of Washington to manipulate the American public opinion ?

No I don’t think, I fact they don’t like it at all. it is probably a reasonably accurate description of what the dictators tell of Washington it’s only that it may not be their opinions because remember that in any diplomatic correspondent there is a good deal of filtering the diplomats in the field goes to Embassies and they are hearing what the want to hear and they are transmitting to Washington what they know Washington wants to hear. So it may or may not be an accurate description of the range of opinion among the Arab dictators but it could be. however what we should bear in mind is even if we take it literally it is the opinion of the dictators, the population is overwhelmingly opposed but it doesn’t matter in the West as long as they are under control.

The idea that Wikileaks is manipulated though I know that is believed in parts of the world I don’t think that there is any merit to that idea

Interviwer Fayçal Anseur
http://www.algerie-focus.com//

Entretien en Arabe

: Algerie-Focus.Comفي خطابه في القاهرة, دعا أوباما الحكومات العربية إلى تعزيز الديمقراطية. هل تقبل واشنطن اليوم أن تصبح دول كمصر , الأردن والسعودية ديمقراطية؟ علمًا أن شعوب هذه الدول كانت تعارض دائمًا سياسة التنازلات التي يتبعها حكامها تجاه واشنطن وتل أبيب.

تشومسكي: يجب التذكير أن الجميع يتحدث عن حبه للديمقراطية حتى ستالين, جورج بوش أو أي شخص آخر ممكن تصوره! نعم, إنهم يحبون الديمقراطية ولكن لا أحد يدقق بعمق في هذا التعبيرويرى ما يفعلونه جميعا. الأمر مماثل بالنسبة لأوباما . ولقد أذهلني صراحة الإنطباع الذي تركه خطابه في القاهرة لدى العالم العربي. في حين أن كل ما يجب فعله لفهم هذا الخطاب , هو أن نربطه بالمؤتمر الصحفي الذي عقده وهو في طريقه إلى القاهرة.
فكما هو معلوم , لقد عقد مؤتمرًا صحفيًا حيث ُطرِح عليه السؤال التالي: « هل ستعلقون على حكومة مبارك الإستبدادية ؟-وكلمة إستبدادية هنا ملطّفة- وقد أجاب أوباما: »لا أحب أن أحكم على الناس, هو رجل صالح يقوم بإشياء جيدة, يحفظ الإستقرار, هو حليف إذًا لن أنتقده. » كيف يمكن لأي كان أن يسمع ذلك ويأخذ على محمل الجد هذه الترهات؟ هذا حقا غير معقول بالنسبة إلي!
لقد مرت فترة قصيرة ساد فيها الحماس لأوباما- طالت أكثر ربما في أوساط المثقفين- ولكنه سرعان ما تضاءل لدى عامة الشعب. وكل ما يجب فعله هو الإطلاع على إستطلاعات الرأي العام « العربي » التي قامت بها وكالات الإحصاء الغربية. وهي نُفّذت ولم تُنشر لأن نتائجها لم تعجبهم. وقد ظهر , على سبيل المثال في تسريبات ويكيليكس, مؤشر على الإذدراء الكامل للديمقراطية في الدوائر الثقافية وكذلك السياسية.
التسريبات الأهم ,برأيي, هي تلك المتعلقة بإيران. ليس لجهة مضمونه بل لجهة ردود الفعل والتعليقات التي أثارتها. لقد ملأ الحماس كل من الحكومة, الصحافيون, المثقفون وغيرهم واهتزوا طربًا لحقيقة تأييد الحكام العرب للسياسة الأميركية تجاه إيران , وهذا حقيقة جد مهم. فمن يملك الحد الأدنى من المعلومات, يعرف أن إستطلاعات الرأي الرئيسية للرأي العام العربي نفذها  » معهد بروكينغز » ((Brookings Institute , أحد أبرز مراجع القرار في وشنطن. وقد أظهرت هذه الإستطلاعات أن قسما صغيرا( تحديدا 10%) من جماهير العالم العربي يؤيدون الموقف الأوروبي والأميركي الذي يعتبر إيران خطراً مهمًا . في المقابل, وكما يمكن التخمين, 80% (88% في حالة إسرائيل) يعتبرون أن الولايات المتحدة وإسرائيل هما الخطر الرئيسي.
لقد بلغ العداء للسياسة الأميركية حدأ كبيراً إلى درجة أن أغلبية الشعوب العربية تعتقد بأن العالم العربي يصبح أكثر أمناً إذا امتلكت إيران أسلحة نووية, وهذا هو الخطر الإيراني (بالنسبة إلى الأميركيين) أما إزدراء الديمقرطية فليس مهمًا . كما هو غير مهم ما تظنه الشعوب طالما أنهم يحظون بتأييد الحكام. ورد الفعل هذا شبه موحد. لقد توجب علي أن أبحث بدقة عن إستثناء لرد الفعل هذا. وفي الواقع, لقد بحثت, في الأرشيف: هذه الإستطلاعات في الولايات المتحدة لم تُنشر حتى, وبالكاد في إنجلترا. هذا هو الموقف من الديمقراطية إذن: ما دام كل شيء تحت السيطرة, فلا شيء يهم!
يعود ذلك إلى زمن بعيد. على سبيل المثال, وحسب وثائق رُفعت عنها السرية اليوم, طرح الرئيس أيزنهاور , في العام 1958 , السؤال عن سبب ما أسماه  » حملة الكراهية » ضدنا في العالم العربي لجهة الشعوب وليس الحكام الذين كانوا يدعموننا. في الوقت ذاته, نشرت أعلى وكالة في مجلس الأمن القومي دراسة ً سرية (نشرت فيما بعد) شرحت فيها أ، العالم العرب ينظر إلى الولايات المتحدة باعتبارها داعمة للديكتاتوريين القاسين والعنيفين الذين يعرقلون الديمقراطية والتطور. وأننا (الأميركيون) نفعل ذلك لأننا نريد السيطرة على مصادر النفط. وقد استمر ذلك مع الشرح بأن هذه النظرة تفتقر إلى الدقة. هذا ما يجب فعله بشكل أساسي (بالنسبة إلى ألأميركيين): يكفي أن تتم السيطرة على الشعب وأن يدعمنا الديكتاتور.
كان ذلك في العام 1958, ومنذ حينه تطبق السياسة عينها التي يمكن أن تنسحب على الواقع المحلي مع أنه مختلف. وهذا ما نراه اليوم, وهو ما يجب أن يذهل التاس إذا اطلعوا على القليل من التاريخ وووثائق الأرشيف. ويتجل أيضا أكثر في التطبيق. مثلا: إن الانتخابات الحقيقية والحرة في فلسطين هي الوحيدة التي جرت في العالم العربي, في كانون الثاني (يناير)2006 وتحت المراقبة(الدولية). والكل أجمع على حريتها وصحتها. ولكن, وبعد أيام قليلة, سرعان ما بدات اسرائيل والولايات المتحدة تطبيق برنامج عقوبات قاسٍ ضد الشعب الفلسطيني لأأنه صوّت بشكل سيء في انتخابات حرة. ما الكطلوب معرفته أكثر خصوصاً عندما نعلم أن هذه السياسة متبعة في العالم وليس فقط في الشرق الأوسط؟
هذا الواقع معروف من قبل الجامعيين المحافظين. يدعون رفضهم وعدم فهمهم له لكنه يعترفون به. لقد خلص أفضل بحث جامعي أ، الولايات المتحدة تدعم الديمقراطية , فقط وفقط لا غير , إذا خدمت أهدافها الإقتصادية والاستراتيجية. هذا ما كتبه أونيل ريغان, من وزارة الخارجية في عهد ريغان, في دراسة رئيسية قدمها تحت عنوان » مجالات تعزيز الديمقراطية ».

: Algerie-focus.com هل تعتقدون أن تسريبات ويكيليكس هي محاولة لتضليل الرأي العام الأميريكي والتحضير لهجوم محتمل ضد إيران؟

تشومسكي: كلا لا أعتقد. في الواقع واشنطن لا تحب ما حصل. إنها (التسريبات) تتعطي وصفاً دقيقاً وصحيحاً لما يرويه الديكتاتوريون العرب لواشنطن. قد تكون تلك آراؤهم وقد لا تكون لأننا يجب ألا ننسى أن معظم المراسلات الديبلوماسية تغربل. فالديبلوماسيون يسمعون ما يودون سماعه وينقلون ما يعلمون أنه ما تريد واشنطن معرفته. إذاً لا يمكن أن نعتبرها وصفا دقيقا لآراء الحكام وقد تكون كذلك.
على كل حال, حتى لو أخذنا بحرفيتها, فهي تبقى آراء الحكام التي تعارضها الشعوب, ولكن ذلك غير ذي معنى بالنسبة إلى الغرب طالما انها (الشعوب) تحت السيطرة.
أما فكرة أن ويكيليكس مضلَّلة, ومع انها رائجة في بعض أنحاء العالم, فلا أعتقد أنها مبنية على أساس صحيح.

حاوره فيصل عنصر, رئيس تحرير صحيفة “Algerie-Focus.Com

Troisième partie

Pr Noam Chomsky. Algérie-USA : Du Président Eisenhower à l’Africom

Algerie-Focus.Com : Que pensez-vous du gouvernement algérien et de la situation de l’Algérie actuellement ?

Noam Chomsky : J’hésite à en parler car je ne connais pas vraiment le sujet, mais de ce que je peux en percevoir, le gouvernement garde une chape de plomb sur les protestations, du moins jusqu’à présent. Néanmoins cela pourrait exploser d’un moment à l’autre comme partout ailleurs dans la région. De plus – je n’ai pas besoin de vous le dire – il y existe une longue histoire de répression et d’actes de violence.

Les États-Unis semblent s’intéressent au Maghreb particulièrement à l’Algérie. Washington cherche à implanter des bases militaires US en Algérie dans le cadre de l’Africom, sous prétexte de lutter contre El Qaida au Maghreb Islamique dans le Sahel. Quelles seraient les raisons cachées derrière ce déploiement militaire américain dans la région ?

Ce n’est pas seulement la région du Maghreb, les US tentent d’étendre leur structure de bases militaires à travers l’Afrique entière. Il y a un nouveau commandement Africain qui n’existait pas auparavant, en fait il y en a deux : un pour l’Ouest, et un pour l’Est. L’Algérie et l’Afrique du Nord dans son ensemble ont toujours été d’une grande importance pour les US et depuis longtemps. Par exemple : Si nous revenons une fois de plus aux années 50, l’administration Eisenhower avait identifié trois préoccupations majeures dans les affaires du monde, l’une d’entre elles était le Maghreb, la seconde l’Indonésie, la troisième l’Asie occidentale soit le Moyen Orient, l’Arabie Saoudite et la péninsule arabique, etc.

Impossible de ne pas noter que ces trois problèmes majeurs sont tous parmi les plus importantes régions de productions de pétrole et ils sont tous Islamiques, bien que je ne pense pas que cela ait été une raison mais juste un état de fait. Ainsi à la fin des années 50 la première préoccupation des US était la France et ses difficultés à restaurer et conserver sa main mise coloniale sur l’Afrique du Nord. Donc à cette période, les US pressaient la France pour qu’elle permette enfin une réelle indépendance, ce but n’était qu’une étape car ils voulaient maintenir leur contrôle comme auparavant. C’est donc le scénario standard qui a été appliqué comme toujours dans ces cas là (voir la première partie de l’interview). Mais cette région reste encore aujourd’hui une préoccupation sérieuse. Le Maroc a toujours été un proche allié militaire comme dans d’autres domaines. Les US veulent être sûrs que ces relations perdurent, même chose pour la France, qui plus particulièrement et significativement impliquée en Afrique du Nord.

Entretien réalisé par Fayçal Anseur
Traduction au français par http://www.algerie-focus.com//

Entretien en Anglais

Algerie-Focus.Com : What do you think of the Algerian government? And the situation over there ?


Noam Chomsky :
I hesitate to talk about it. I don’t really know that much, but from what I perceive they are keeping a lid on protests, for the moment at least, although it could blow up as everywhere else in the region anytime ; and there is – I don’t have to tell you this – quite an ugly record of repression and violence

United States of America seems to be more and more interested by the Maghreb countries particularly by Algeria. Washington wishes to install military bases in Algeria under the pretext to fight El Qaida in Maghreb Islamic in the Sahel area. According to you, what are the hidden reasons behind this military deployment in the region ?

It’s not just the Maghreb region, the US is trying to expand its military base structure all over Africa. There is a new African command which never existed before, two in fact one for the West and one for the East. Algeria and North Africa altogether the Northern Bridge have been of a great significance for the US for a long time. For example, if we go back again in 1950’s the Eisenhower administration identified three major problems in world affairs, one of them was the Maghreb, the second was Indonesia the third was Western Asia which they called the middle East Saudi Arabia Arabian peninsula and so on.

Can’t escape notice that those three major problems are all in major oil producing regions and they all happen to be Islamic, thought I don’t think that was the reason, that’s just a fact. In North Africa the primarily concern of the Eisenhower administration was France’s difficulties in restoring and sustaining its colonial rule in North Africa and in fact by the late 1950’s the US was pressing France to allow some real independence finally, the goal was a step, but they wanted to maintain control of it as before and that’s the standard play book (Part 1) that was done in every cases and that remains a serious concern as before. Morocco has been a close ally of the US, military and otherwise, and they wants to be sure that those relations are sustained; France as well particularly and significantly in North Africa.

Entretien en Arabe

القسم الثالث: من الرئيس أيزنهاور إلى أفريكوم

Algerie-Focus.Com: مارأيكم بالحكومة الجزائرية وبالوضع الراهن في الجزائر؟
تشومسكي: سأتردد في الحديث عن هذا الموضوع لعدم إطلاعي عليه بشكل حقيقي. ولكن مما أستطيع ملاحظته, أرى أن الحكومة ما زالت تقبض بيدٍ من حديد على الإحتجاجات-على الأقل حتى الآن -. رغم ذلك, فقد يتنهي الوضع بالإنفجار في أية لحظة , كما في أي مكان من المنطقة. بالإضافة إلى ذلك, لا حاجة لي بالقول أن هناك تاريخًا طويلا من القمع وأعمال العنف.

Algerie-Focus.Com : تبدو الولايات المتحدة مهتمة بمنطقة المغرب العربي لا سيما بالجزائر. ففي إطار أفريكوم, تحاول واشنطن زرع قواعد عسكرية أميركية في الجزائر, بذريعة مكافحة « القاعدة في المغرب الإسلامي وفي الساحل ». ما هي النيات المبيتة خلف هذا الإنتشار الأميركي في المنطقة؟
تشومسكي: ليس فقط في منطقة المغرب العربي. تحاول الولايات المتحدة بسط منظومة قواعدها العسكرية في أفريقيا كافة. هناك قيادة عسكرية (أميركية) جديدة في أفريقيا, إثنان في الواقع: واحدة للغرب وأخرى للشرق. ولطالما شكلت الجزائر وأفريقيا أهمية قصوى للأميركيين. فإذا عدنا مثلاً إلى الخمسينات (من القرن الماضي), حددت إدارة أيزنهاور ثلاث إهتمامات رئيسية من بين قضايا العالم: الأولى منطقة المغرب العربي, الثانية هي إندونيسيا أما الثالثة فهي غرب آسيا أي الشرق الأوسط , السعودية وشبه الجزيرة العربية…الخ.
من المستحيل عدم الملاحظة بأن هذه القضايا الثلاث هي من بين أهم المنطق المنتجة للبترول , وهي جميعها إسلامية وإن كنت أعتقد أ، ليس هذا هو السبب ولكنه أمر واقع بكل بساطة.
إذاً في نهاية الخمسينات, كان الشغل الشاغل الأول للولايات المتحدة هو فرنسا والصعوبات التي تعانيها في تثبيت وحفظ سلطتها الإستعمارية في شمال إفريقيا. وفي هذه الفترة, ضغطت على فرنسا لتسمح بإستقلال حقيقي (في شمال أفريقيا) , وهذه كانت مرحلة من مراحل خطتهم للسيطرة مذاك. وهذا هو السيناريو الموحد والمعتمد دائما في أوضاع مماثلة (مراجعة القسم الأول من المقابلة). لكن ما تزال هذه المنطقة تلقى إهتماماً جديا. ولطالما كان دولة المغرب وما زالت حليفة عسكرية قوية كما في باقي المجالات. تحرص الولايات المتحدة على أ، تدوم هذه العلاقات , وكذلك الأمر بالنسبة إلى فرنسا المعنية خصوصا وإلى حد كبير بشمال إفريقيا.

حاوره فيصل عنصر, رئيس تحرير صحيفة “Algerie-Focus.Com

Partie 4 :

Pr Noam Chomsky. La crise financière : Les banques contrôlent les gouvernements et l’argent des contribuables

Algerie-Focus.com : Quelle est votre analyse de la crise financière actuelle. Quelles conséquences pourrait-elle avoir sur le monde, devons-nous nous attendre à des conflits armés comme ce fut le cas à l’issue du crash financier de 1929 qui a abouti à la deuxième guerre mondiale ?

Noam Chomsky : Avant tout je ne pense pas qu’il y ait de chance que quelque chose comme la seconde guerre mondiale soit envisageable. Il y a un super pouvoir avec une force militaire écrasante et pas de concurrent. La crise financière est réelle, les sources en sont bien comprises et on peut les retracer jusqu’au changement économique qui a eu lieu en Amérique et en Grande-Bretagne dans les années 70. A ce moment là les institutions financières – je parle des Etats-Unis mais la situation était similaire ailleurs – étaient régulées par les règles du New Deal. Il n’y avait pas eu de crise financière pendant les années précédentes, qui furent les années qui ont connues la plus importante croissance économique dans l’histoire Américaine. Dans les années 50, 60 et 70 pas de crise !

Les institutions financières existaient mais elles assumaient les fonctions habituelles de telles institutions dans une société capitaliste, c’est-à-dire prendre des actifs inutilisés, comme les comptes bancaires, et en faire des investissements productifs. Et c’est à peu près ce qu’elles faisaient.

Cela a substantiellement changé dans les années 70. Le pouvoir des institutions financières a explosé. Il y a eu une énorme augmentation des flux de capitaux spéculatifs et seulement un faible pourcentage de bénéfices des entreprises – à ce moment là peut-être un tiers de bénéfices des entreprises. Et les institutions financières se sont détournées de leurs fonctions traditionnelles et constructives dans une société capitaliste. Elles ont commencé à se tourner vers le risque, que sont essentiellement les jeux financiers, jouer avec l’argent, faire des investissements risqués au moyen d’instruments financiers compliqués et exotiques et depuis il y a crise après crise. Il y en a eu plusieurs pendant les années Reagan. En fait Reagan a terminé sont mandat en 1988 en laissant derrière lui une crise financière majeure à gérer, la pire sur l’épargne et le crédit, depuis la grande dépression.

La mania de la dérégulation a continué pendant les années Clinton sous l’influence dominante des institutions financières. Avec le temps, l’accroissement de leur rôle économique s’est traduit aussi par un pouvoir politique accru. Les années Clinton se sont terminées avec un autre crash boursier celui de la bulle Internet.

A chaque fois les problèmes restent identiques et font le lit de la prochaine crise. Il y a si peu de régulation que c’est presque une garantie de crise ! Les régulations légales limitées sont manipulées par une énorme armée de lobbyistes, alors en définitive aucune ne s’applique. C’est inhérent au système boursier, les transactions ne prennent pas en compte, ce qu’on appelle le risque systémique. Par exemple, si Goldman Sachs prend bien en compte son propre risque il n’en fait pas de même du risque d’écroulement du système dans son ensemble. Si quelque chose va mal, cela s’appelle « l’externalité » en jargon économique et vous n’y faites pas attention.

Ce seul fait est une garantie de crise et cela a été augmenté par de très perverses incitations. L’une d’entre-elles est une police d’assurance gouvernementale, elle s’appelle « trop grande pour tomber ». Donc si les banques majeures et les firmes d’investissements font des transactions extrêmement risquées et en conséquence font d’énormes profits, si cela tourne mal et se crashe – et qu’éventuellement elles emportent tout le système avec elles -, elles peuvent avoir confiance car le contribuable entrera dans la course et les couvrira. C’est exactement ce qu’il s’est passé cette fois-ci, comme dans les cas précédents, cela s’appelle trop grandes pour faillir, trop grandes pour les laisser filer.

Ceci est une vraie police d’assurance, incidemment une parmi tant d’autres, qui encourage le risque élevé et un comportement hautement rentable. Le public paiera si ça ne se passe pas comme prévu, alors pourquoi se priver. Tout cela sera remboursé et cela pose aussi les bases de la prochaine crise financière qui sera sans doute pire que celle-ci. C’est presque inévitable quand un système de marché dans l’arène financière est autorisé à fonctionner avec extrêmement peu de régulation et avec des incitations à poursuivre des opérations risquées et potentiellement dommageables mais extrêmement profitables. Cela est accru par les instruments financiers qui ont été développés par les banques, il y a les concepts de produits dérivés, les polices d’assurance contre les pertes, les hypothèques sécurisées, qui ont été le noyau de cette crise particulière des sub-primes, alors oui il y en aura une autre !

Actuellement les institutions financières sont si puissantes qu’elles ont une influence écrasante sur le système politique et c’est la conséquence de ce qui s’est passé tout au long des 30 dernières années, plus dramatiquement aux Etats-Unis, mais ailleurs dans le monde aussi, c’est la politique gouvernementale.

Traditionnellement, la politique du gouvernement, dans un état capitaliste faisant parti des sociétés occidentales, est de l’ordre des impôts et des taxes. D’autres politiques gouvernementales, dans une certaine mesure – minime, mais quand même – doivent tendre à compenser l’énorme inégalité qui se développe si on permet aux marchés de fonctionner librement.

En Europe c’est encore partiellement le cas, mais aux Etats-Unis, durant ces 30 dernières années cela a été l’opposé. La politique du gouvernement a été étudiée pour accroître l’inégalité de manière très intense. Les impôts par exemple, ils ont été nettement réduits pour les plus riches mais soutenus pour les autres, cela, bien sur, est l’exact opposé de ce que devrait être une politique fiscale et cela est en partie la raison pour laquelle la richesse a été si lourdement concentrée sur les 1%, ou encore moins, de la population. Les politiques ainsi mises en place sont conçues à cet effet.

Et il existe en quelque sorte un cycle qui s’auto-renforce, plus la richesse est concentrée plus important devient le pouvoir politique de cette minuscule fraction de la population, qui utilise ce pouvoir pour encore plus accroître sa propre richesse, c’est donc la crise aux Etats-Unis et elle s’étend ailleurs.

Entretien réalisé par Fayçal Anseur

Traduction au français par http://www.algerie-focus.com//

Entretien en anglais

Algeri-Focus.com : What is your analysis of the current financial crisis and what consequences could it have on the world?
Do you think we could expect armed conflicts like 2nd world war followed the 1929 crack ?

Noam Chomsky : I don’t think that there is much prospect of anything like 2nd World War for one thing. There is one super power with overwhelming military force and no competitor, but that’s not likely. The financial crisis was real the sources are pretty well understood they trace back to the significant economic shift that was undertaken in the US and Britain and major powers back in the 1970’s. At that time, the financial institutions – I’ll keep with the US, but it was similar elsewhere – were regulated under the New Deal regulations. There hadn’t been a financial crisis for the preceding years which were the years of greatest economic growth in American history in the 1950’s, 60’s and 70’s no crisis.

The financial institutions were there but they were pursuing the function of such institutions. They have a function in the capitalist society: they are supposed to take unused assets like bank accounts and turned them to productive investments, and that’s pretty much what they were doing.

Well that changed substantially in the 1970’s the financial institutions exploded in power. There was a huge increase in flows of speculative capital, then there were a few percent of corporate profits, by now maybe a third of corporate profits, and they turned away from the traditional constructive function in a capitalist society. They began to turn to the risk tube, essentially financial games, playing with money, risky investments, complicated exotic financial instruments and there’s been crisis after crisis ever since. Several during the Reagan years; in fact Reagan left office in 1988 with leaving a major financial crisis to be dealt with, the worst one since the great depression, on savings and loans.

The deregulation mania continued during the Clinton years under the dominant influence of the financial institutions by then their increased role in the economy also meant increased political power. The Clinton years ended with another crash in the tech bubble. It got worse under the George W. Bush years which led finally to the great financial crisis. Each time, the problems remain the same and the basis is laid for the next crisis. There is very limited regulation which is almost a guarantee of crisis. What limited regulation there is by law is manipulated by huge army of lobbyists, so nothing applies. It’s inherent in a market system that transactions don’t take account of what’s called the systemic risk. So, for example, if at Goldman Sachs they take into account their own risk but they don’t’ take into account the risk of breakdown of the whole system if something goes wrong. It’s called, in economic jargon, externality, which you don’t pay attention to.

Well that alone is a guarantee of crisis and that’s increased by very perverse incentives. One of them is a government insurance policy, it’s called “too big to fail”. So if the major banks and investments firms make extremely risky transactions, and hence make a lot of profit, and then it goes bad, and crashes, and maybe bring all system down with it. They can be confident that the tax payer will move in and bill them out. Which is exactly what happened this time as in the earlier cases that’s called: too big to fail, to big to let them go.

That’s an insurance policy, one of many incidentally, which encourages highly risky and highly profitable behaviour. The public will pay for it if anything goes wrong, then why not doing it. That’s being reconstituted and this also laying the basis for the next financial crisis, probably worse than this one. That’s almost inevitable when a market system in the financial arena is allowed to function with extremely little regulation and with incentives to carry out risky and potentially damaging, but very profitable operations. That’s all expanded by the exotic financial instruments that have been developed; there are concept derivatives, insurance policies against lost, secure mortgages, which are a core part of this particular crisis. All that is reconstituted. So yes there will be another one!

By now the financial institutions are so powerful; they have overwhelming influence on the political system as well. One of the things that has happened in the past 30 years, dramatically in the US, but elsewhere too is, the government policy.

Traditionally government policy in the western state capitalist societies have had something of a tax policy another government policies have to some extent – a minimal extent – but some extent, compensated for the enormous inequality that develops if market systems are allowed to function freely.

In the Europe it is still partly the case but in the US, in the last 30 years it has been the opposite. The government policy has been designed to increase inequality very sharply. Take a look at taxes, they have been sharply reduced for the very wealthy but sustained for the rest that of course has the exact opposite of what a tax policy is supposed to be in a society. That’s much part of the reason why the wealth has been so heavily concentrated in the top 1% or even less of the population. Policies are designed to have that effect.

And there is a kind a self-reinforcing cycle the more wealth is concentrated the greater the political power of that tiny fraction of the population, who use that power to increase their wealth even more, that’s the crisis in the United States and it extent elsewhere.

Interview by Fayçal Anseur

Retranscrition by http://www.algerie-focus.com//


Partie 5 : A propos des attentats du 11 septembre


Pr Noam Chomsky : »C’est complètement aberrant pour moi d’attribuer les attentats du 11 septembre à l’administration Bush »

Remarque : le son dans cette vidéo est un peu haché à cause d’un problème technique lors de l’enregistrement de l’entretien. Nous avons veillé à retranscrire fidèlement les réponses du Pr Noam Chomsky ci-dessous/

Algerie-Focus.com : Une majorité de l’opinion publique américaine ne croit plus à la version officielle sur les attentats du 11 septembre. Des organisations civiles réclament la réouverture de l’enquête. Le président Iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a demandé dernièrement dans une tribune à l’Onu la nomination d’une commission indépendante pour enquêter sur ces attentats. Quelle est votre avis ?

Noam Chomsky : Cela concerne un certain nombre d’américains mais pas la majorité des Américains. Ils se posent des questions sur la version officielle sur ce qui s’est passé le 11 septembre, mais il ne faut pas exagérer. Il faut reconnaître que les États-Unis sont un pays très étrange, je n’ai jamais vu rien de tel dans ma vie, il y a une colère, une désillusion, une méfiance à l’égard de toutes les institutions.

Il existe une aversion du Congrès, des banques, des corporations, du gouvernement, des scientifiques et presque tout est sujet à un extrême scepticisme sinon à une grande colère. Idem pour les institutions créées pour le 11 septembre, je pense, c’est une réflexion de ce qui se passe pour la plupart de la population, il ne faut pas oublier que pendant 30 ans les revenus réels de la majorité de la population ont stagné, avec des heures de travail qui se sont envolées par rapport à l’Europe. Les bénéfices étaient très bons et dans la ligne attendue.

Cependant tout a une fin, et c’est très visible, cela s’est concentré sur une très petite partie de la population, 1% ou même moins. Les gens se sont accommodés des longues heures de travail, des dettes, de l’inflation des biens, ils ont acheté des maisons dont les prix augmentaient, mais il y a eu l’éclatement et aujourd’hui nous sommes dans une sérieuse crise économique.

Les gens ont peur, ils ne sont pas rassurés, ils doutent de leurs futurs. L’industrie manufacturière qui donnait du travail à beaucoup est en grand péril et dans ces circonstances il y a un grand antagonisme a l’encontre des partis politiques, du Congrès, des autorités… et on peut prévoir, lorsque ces types de forces sont en jeu, que cela est dangereux, extrêmement dangereux.

Mais en ce qui concerne le 11 septembre, tout le monde sait que s’ils lancent une nouvelle enquête officielle, l’enquête a déjà été menée, ils reviendront avec les même résultats. Enquêter,c’est ce que les officiels font aux États-Unis, et dans d’autres pays, et ils n’ont rien trouvé. De plus, ils comprennent le scepticisme et la colère de la population.

Si l’administration Bush a quelque chose à voir avec le 11 septembre (les attentats), ou supposons même qu’elle l’ait organisé – ce qui est complètement aberrant pour moi – dans ce cas ils n’auraient certainement pas accusé les Saoudiens mais les Irakiens, car ce qu’ils voulaient à terme, ce n’était pas un secret, c’était envahir l’Irak. Pourquoi, alors, accuser les Saoudiens et pas les Irakiens ? En fait en accusant les Saoudiens ils ont ruiné la relation qui existait avec l’un de leur plus précieux alliés, avec qui ils ont travaillé côte à côte en Afghanistan. Si l’administration Bush avait directement accusé les Irakiens, ils auraient pu immédiatement faire voter une résolution et avoir le support de l’ONU, sans avoir à inventer toutes ces histoires et fables à propos des relations supposés de Saddam Hussein avec Al Quïda et les armes de destructions massives. Alors, sauf si nous sommes prêts à assumer qu’ils sont purement et simplement fous, cette histoire ne tient pas.

Entretien réalisé par Fayçal Anseur

Entretien en Anglais

Algerie-Focus.Com : It seems that a majority of people in the American public opinion do not believe in the official version of the terrorist attacks of September 11 anymore. Civil organisations are asking for the reopening of the file ; the Iranian President at a recent UNO speech asked for the appointment of a independent commission to investigate on these attacks. What is your position on this subject ?

Noam Chomsky
: It is not a majority of the Americans; it is a substantial number of Americans. They question the official version of what happened on 9/11, but one should not exaggerate. You have to recognize that United States is a very strange state, I have never seen anything like it in my life, there is anger, disillusionment and distrust of all institutions.

There’s a dislike of Congress, of banks, corporations, government, scientists, almost everything is subject to extreme scepticism, if not great anger. It is the same for 9/11, I think; it’s a reflexion of what is happening for the best of years for most of the public. You should bear in mind that for 30 years, for a majority of the public, real incomes have almost stagnated, working hours way far more than in Europe, the benefits were very good the of standard in line.

Meanwhile this is the end, well that’s very visible, but it is concentrated to a very small part of the population 1% or even less than 1 %. The people have been getting by working for hours, by growing debts, inflating of assets, buying homes for the prices going up, and bursts, and right now we are in pretty serious economic crisis.

People are frightened unsecure, their futures are in doubt. The manufacturing industry which gave work for people is in a great perish and in those circumstances there is a great antagonism towards political parties, Congress, official stories and towards anything you could mention. And predictably, when those kind of forces are jeopardize that’s dangerous, extremely dangerous, but it’s there.

But with regards to 9/11 itself, anyone knows that if they are launching official investigation they will come out with the same conclusions as the investigation have been carried out, that is what officials do in the US, and in other countries, and they didn’t come up with anything… Furthermore, they understand the scepticism and anger.

The idea that the Bush administration had anything to do with 9/11 is pretty difficult to sustain. Let’s suppose that they did or had something to do with it, or suppose that they organised it – which is outlandish in my opinion – well suppose that they did, in that case they would certainly not blamed it on Saudis they would have blamed it on Iraqis, because what they wanted to do in time is no secret was to invade Iraq. Why blame it on the Saudis in that case ? Certainly, they would have blamed on Iraqis. In fact, by blaming it on Saudis they ruined the relationship with one of their most valuable ally who have worked side shows in Afghanistan ; if they’d blamed it on Iraqis, they could have right ahead ran a resolution, have Nato support and did not have to invent the stories and fables about Saddam Hussein supposed relation with AL Quaeda and the mass destruction weapons and so on. Unless we are willing to assume that they are just lunatics that story doesn’t pull off.

Interview by Fayçal Anseur

Retranscrition by http://www.algerie-focus.com//

(*)Biographie de Noam Chomsky

Noam Chomsky, originaire d’une famille juive de Pennsylvanie, passe son enfance absorbé par la lecture. Après son doctorat, il se lance dans la linguistique, en rejetant les idées en vigueur. Il est connu comme le fondateur de la grammaire générative transformationnelle et enseigne la linguistique au MIT (Massachusetts Institute of Technology) à partir de 1955, puis y devient professeur honoraire.

Noam Chomsky s’engage publiquement en politique, notamment contre la guerre du Viêt-nam dont il est l’un des principaux opposants. Ses sujets de prédilection : la guerre et la paix, l’intelligence, la créativité, l’humanité, les sciences sociales… dépassent très largement la linguistique. Avec plus de 30 livres et 700 articles, il est l’un des auteurs les plus cités.

Très connu pour son activisme politique et notamment sa critique de la politique étrangère des États-Unis- notamment leur soutien inconditionnel à Israël- et des médias, Noam Chomsky, sympathisant de l’anarcho-syndicalisme, se définit lui-même comme un anarchiste socialiste. Chomsky considère que le mot “terrorisme” permet aux gouvernements de se dédouaner de la dimension terroriste de leurs propres politiques. Il est également un fervent défenseur de la liberté d’expression.

En ce qui concerne les médias, Noam Chomsky a cherché à révéler les processus par lesquels ceux-ci tendent à enfermer les sociétés démocratiques dans un carcan idéologique. Il montre comment les médias inondent l’électorat sous un flot d’informations beaucoup trop dense pour qu’il puisse servir de support à la réflexion et qui conduit à des analyses à sens unique, basées sur des présupposés jamais remis en question. Démythifiant la prétendue neutralité des médias, Chomsky dévoile leur servilité envers le pouvoir.

Très apprécié à l’extrême gauche, Noam Chomsky est soumis à de vives critiques de la part des libéraux et des partisans de la droite américaine. Cependant, reconnu comme l’un des plus grands intellectuels vivants, Noam Chomsky a reçu de nombreux diplômes honorifiques des plus grandes universités du monde. Il est l’auteur d’une centaine de livres

• نبذ ة عن حياة وأفكار نعوم تشومسكي:
أمضى نعوم تشومسكي , النمحدر من عائلة يهودية من بنسلفانيا, طفولته منغمساً في المطالعة. بعد نيله شهادة الدكتوراه, تفرّغ للبحث في علم الألسنيات رافضًا بقوة بعض الأفكار. يعرف بأنه مؤسس قواعد النحو التوليدي المتحول. قام بتدريس علم الألسنيات في معهد ماساتشوستس للتكنولوجيا منذ العام 1955, ليصبح لاحقاً أستاذا فخريا لهذه المادة.
إنخرط تشومسكي في الشأن السياسي العام , وكان أبرز المعارضين لحرب فييتنام. تخطت إهتماماته مجال الألسنيات لتشمل قضايا: الحرب والسلام, الذكاء, الإبداع, الإنسانية والعلوم الإجتماعية. يعتبرمن بين المؤلفين الأكثر ذكرًا كمراجع لبحث خاصة وأنه خط ما يزيد عن ال30 كتابا و700 مقال.
إشتهر بحراكه السياسه لا سيما انتقاده لوسائل الإعلام و للسياسة الخارجية الأميركية خصوصا لدعمها غير المشروط لاسرائيل. كما عرف بتعاطفه مع العمل النقابي الفوضوي , واصفا نفسه با”لإشتراكي الفوضوي”
يعتبر نعوم تشومسكي أن مصطلح “إرهاب” يسمح للحكومات بتبرير البعد الإرهابي لسياساتها الخاصة. وهو من أشد المدافعين عن حرية التعبير.
فيما يتعلق بوسائل الإعلام , فضح تشومسكي علاقتها الملتبسة بالسلطة نازعًا القناع عن فكرة حيادها المزعوم. وجهد في كشف الطرق التي تتبعها لتقييد المجتمعات الديموقراطية أيديولوجياً. فهي تغرق الناخبين بكم هائل وكثيف من المعلومات بشكل موجه يفرض (a revoir stp)عليهم تحليلات ذات معنى موحد مبنية على إفتراضات جدلية.
يتعرض تشومسكي , المقدر جدا من اليسار المتطرف, لانتقادات شديدة من قبل الليبراليين وأنصار اليمين الأميركي. مع ذلك, نال العديد من شهادات الشرف من أرقى الجامعات في العالم ليبقى معروفًا كأحد أكبر المفكرين الأحياء.