Par Hicham N.
Selon des sources concordantes, un Conseil ministériel restreint, chapeauté par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia ou un autre, aura lieu le 3 mai prochain. Prendront part à cette réunion quatre départements ministériel dont celui de l’Energie et celui de la Promotion des investissements.
A l’ordre du jour, un seul sujet: la confusion qu’ont créé les décisions du gouvernement concernant le «recadrage» des investissements étrangers en Algérie. «Confusion» est un euphémisme si l’on tient compte des acrobaties qu’effectuent, essentiellement, les hommes de loi (avocats d’affaires, notaires, cabinets de consulting) dans l’exercice de leurs métiers. On croit savoir de mêmes sources que ces corporations n’ont pas manqué de s’approcher du ministère de la Justice pour avoir plus d’informations sur ce qui est appelé désormais «les directives Ouyahia».
En effet, à peine installé dans ses fonctions, le Premier ministre s’est illustré par une cascade de mesures économique subites. Des mesures qui ont suscité, non seulement le scepticisme des économistes quant à leur pertinence, mais en plus, une vague de mécontentement et d’incompréhension chez les investisseurs étrangers, français notamment. Le Medef n’a pas manqué de le faire savoir, ainsi que la Chambre français de commerce et d’industrie, la Chambre allemande ainsi que la représentation américaine. Rappel des faits : désormais, tout investissement dit stratégique doit voir une entreprise nationale, Sonatrach en général, incluse comme partenaire majoritaire (au moins 51%). Mais là n’est pas le hic. La vraie bizarrerie concerne l’obligation des entreprises étrangères importatrices d’associer un opérateur algérien à hauteur de 30%.
Cette mesure, en sus de son inutilité, puisque ces entreprises ont menacé d’aller s’installer ailleurs et réexporter ensuite vers l’Algérie, a été perçue comme une mesure protectionniste intempestive. De plus, n’ayant pas été assez informés sur le sujet, les hommes de loi ne savent plus quand et dans quels cas l’appliquer. Ce qui a retardé l’implantation de plusieurs entreprises étrangères, pas forcément concernées par la mesure. On murmure dans les milieux d’affaires que ces mesures n’étaient en fait que des «gesticulations électoralistes». Et maintenant, quelle suite donnera Ouyahia à sa démarche? Quoi qu’il en soit, le mal est déjà fait, puisque même si ces mesures seront annulées, l’Algérie a déjà une réputation qui lui colle à la peau : celle d’un État imprévisible, sans sécurité judiciaire.