C’est une véritable polémique. Ces dernières heures, Facebook, le réseau social le plus prisé des Algériens (plus de sept millions de profils), propose un filtre qui permet de mettre le drapeau français sur sa photo, en signe de solidarité avec les victimes des attentats du 13 novembre 2015.
Sur la webosphère algérienne, les critiques ne se sont pas fait attendre. « Solidaire avec les familles des victimes du terrorisme en France et ailleurs, mais je n’arborerai jamais le drapeau tricolores », s’indigne un internaute algérien sur son compte Facebook. « Je ne vois pas la nécessité de mettre le drapeau sur mon profil, mais chacun fait ce qu’il veut. Je ne considérerai pas comme traîtres ceux qui le font », commente un autre Facebooker algérien. « Il ne faut pas oublier nos ancêtres. Le drapeau français a une autre signification chez nous ! », se révolte, plus tard, un autre commentateur.
Cette application n’a, pour le moins, guère fait l’unanimité. Même en France, de nombreuses voix critiques se sont élevées. Un militant d’extrême gauche a menacé « d’effacer tous ses amis FB qui mettront le drapeau » et s’explique : « Désolé, il existe d’autres symboles ». « Tout ce bleu, blanc, rouge donne une allure Front National à Facebook », rapporte l’historien français Fabrice d’Almeida, reprenant une internaute féministe, dans son billet publié par le Huffington Post.fr.
A Beyrouth, au Liban, les nouvelles fonctionnalités mises en place par Facebook au profit des internautes français suscitent une véritable indignation. La veille du vendredi 13 novembre, Beyrouth était en effet le théâtre d’une attaque terroriste, la plus meurtrière qu’ait connue la ville depuis la fin de la guerre civile libanaise en 1990. « Revendiquée elle aussi par l’organisation État islamique, elle a causé la mort de 43 personnes et laissé 239 blessées. Mais Facebook n’a pas mis en place la fonctionnalité «safety check», son système permettant de signaler à ses amis que chacun est en sécurité, pour cet attentat précis. De nombreux internautes libanais dénoncent donc deux poids deux mesures », indique à ce propos Slate.fr. Enfin, sous les feux des critiques, Facebook s’est engagé à étendre cette fonctionnalité aux « incidents graves et tragiques dans le futur ».