Festival du film international du Sahara occidental : Seul au monde à se tenir dans un camp de réfugiés

Redaction

cinema Le 6e festival international du Sahara occidental, qui s’est tenu récemment dans le camp de réfugiés sahraouis de Dakhla, demeure le seul festival au monde à se tenir dans un camp de réfugiés, a relevé New York Times dans une récente édition. Cette manifestation, «seul festival au monde à se tenir dans un camp de réfugiés», a été organisée dans «le but d’attirer l’attention du monde sur le conflit», vieux de plus de 30 ans, entre le Front Polisario, représentant du peuple sahraoui, et le Maroc. Le grand quotidien new-yorkais a souligné que cette idée «a germé dans l’esprit de cinéastes espagnols pour attirer l’attention du monde sur un conflit politique rarement reconnu au-delà des frontières de ce coin situé dans le Nord-ouest de l’Afrique». L’article, paru dans la section «Arts et loisirs», signale que «quelque 180.000 Sahraouis vivent dans des camps tout le long de la frontière algéro-mauritanienne, exilés à la suite d’un long combat avec le Maroc». «Après 130 ans de présence, l’Espagne abandonne en 1975 le territoire dont le Maroc annexe la majeure partie pour ensuite affronter pendant 16 ans le Polisario, mouvement indépendantiste sahraoui, dans une guerre qui s’acheva en 1991 par un cessez-le-feu et la promesse d’un référendum, qui devait permettre aux Sahraouis de choisir entre l’indépendance et l’intégration», a rappelé le quotidien. Le journal a ajouté, dans le même cadre, que «les conditions de ce vote ont été contestées et hautement politisées, pendant que le Maroc a maintenu ses prétentions de souveraineté sur le territoire», a-t-il encore rappelé ajoutant que le Maroc a été accusé, par des organisations internationales de défense des droits de l’homme, de «commettre des violations» contre les sahraouis. Revenant au sujet du festival du film international du Sahara occidental, New York Times a relevé que «bon nombre de stars du cinéma espagnol, dont les fameux réalisateur Pedro Almodovar, actrice Pénélope Cruz, ou les frères Carlos et Javier Bardem, figurent parmi les défenseurs de la cause sahraoui en Espagne».

Une école de cinéma prochainement

Le journal américain a également rapporté les impressions du producteur espagnol Alvaro Longora, récompensé pour son film «Che», qui s’est dit «frappé par la réalité du combat des Sahraouis (…), un peuple qui mène une guerre pour sa dignité et sa terre». A l’instar de Dafne Fernandez, une de la douzaine d’acteurs et producteurs espagnols qui ont pris part au festival, a déclaré «il y a, sans aucun doute, une responsabilité historique». «Des films provenant de nombreux pays, dont l’Algérie, Cuba, la Suisse et l’Allemagne étaient à l’affiche de ce festival auquel ont assisté plus de 400 étrangers et durant lequel des professionnels espagnols et cubains ont animé des ateliers de formation en audiovisuel à l’adresse de jeunes femmes sahraouies», a noté le journal.

Il a, par ailleurs, signalé la prochaine construction, dans l’un des camps, d’une école de cinéma qui sera financée par des fonds internationaux. Le quotidien new-yorkais a évoqué, à ce titre, les propos du directeur du festival Omar Ahmed qui a déclaré : «Les Sahraouis ont besoin d’exprimer leurs idées et faire connaître eux-mêmes leurs points de vue», en ajoutant. «Nous avons besoin d’outils qui nous permettent de nous libérer de l’embargo que nous impose le Maroc et de projeter notre culture et notre cause en direction du monde». L’article note dans ce sens: «Au moment où les Nations unies engagent de nouvelles tentatives pour arriver à un accord et une impatience croissante favorise le radicalisme chez les jeunes Sahraouis, la guerre de propagande continue», voulant pour preuve l’organisation par le Maroc, durant le même week-end, dans la ville de Dakhla (territoire occupé) d’un festival culturel pour, selon le Polisario, «détourner l’attention loin du camp».

Avec Le Financier