La cour d’appel de Paris a finalement prononcé un non-lieu mercredi en faveur des deux policiers qui devaient être jugés après la mort en octobre 2005 de deux jeunes en région parisienne, un événement qui avait déclenché trois semaines de violences dans les banlieues françaises. Les deux policiers avaient été renvoyés en octobre par les juges d’instruction chargés de l’enquête devant le tribunal correctionnel pour « non assistance à personne en danger » mais le parquet avait fait appel de cette décision.
La cour d’appel a suivi les réquisitions du parquet qui estimait que les deux policiers n’avaient pas eu connaissance de la réalité du danger. Le 27 octobre 2005, Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans, étaient morts électrocutés dans un transformateur d’Electricité de France (EDF) dans la commune de Clichy-sous-Bois où ils s’étaient réfugiés après une course-poursuite avec des policiers. Un troisième adolescent avait survécu. Des violences urbaines avaient démarré le soir même à Clichy-sous-Bois et s’étaient étendues à de nombreuses banlieues françaises. L’état d’urgence avait même été décrété le 9 novembre.
Les policiers initialement mis en cause s’étaient vu reprocher de n’avoir pas tenté de porter assistance aux adolescents entrés au péril de leur vie dans le transformateur.
Dans des échanges radiophoniques, l’un des policiers avait dit avoir « vu deux individus en train d’enjamber un grillage pour se diriger vers le site EDF ». Il avait également dit dans ces échanges: « En même temps, s’ils rentrent sur le site EDF, je ne donne pas cher de leur peau ». Mais pour le parquet, les policiers ignoraient que les trois adolescents avaient pénétré dans le transformateur. « Le dossier a toujours été vide », a dit l’avocat des policiers Me Daniel Merchat après la décision rendue par la cour d’appel. L’avocat des familles des deux jeunes s’est élevé contre cette décision. « C’est une justice de peur qui a été rendue ce matin », a réagi Me Jean-Pierre Mignard.
Le maire socialiste de Clichy-sous-Bois, Claude Dilain, a regretté cette décision, estimant que « la non-responsabilité (des policiers) aurait peut-être été plus clairement mise en évidence » après un procès.
RAF