Après tout un été de manifestations et de mobilisation des organisations de mal-logés, des salariés de l’urgence sociale, des associations travaillant dans l’hébergement d’urgence, d’insertion, l’accompagnement au quotidien des personnes en difficultés, pour tirer la sonnette d’alarme quant à la situation des personnes les plus fragiles de notre société, le gouvernement continue ses effets d’annonce et ses discours rassurants.
Or la situation, même avec le « plan froid » mis en place comme chaque année entre novembre et mars, est loin de s’améliorer, et des exemples dramatiques l’illustrent chaque jour. Des citoyens désespérés s’immolent par le feu, un bébé dont la mère a accouché dans la rue est décédé la semaine dernière, la course aux expulsions avant la trêve hivernale a précipité des dizaines de familles supplémentaires à la rue,…
Pour les 4 millions de mal-logés que compte notre pays et ses quelques 130 000 sans-abris, aucune disposition adaptée à l’ampleur du phénomène n’est prise par les pouvoirs publiques, qui se contentent de répondre à coups de chiffres et de statistiques que les moyens sont mis pour répondre à ce problème de société. Pourtant, et tout particulièrement dans ce contexte de crise, la précarité gagne chaque jour du terrain, de plus en plus nombreuses sont les personnes privées de domicile personnel, dormant chez des tiers, dans leur véhicule, ou dans la rue, de plus en plus de gens sont concernés par la difficulté d’accéder à un logement décent ou tout simplement d’arriver à payer son loyer…
Le gouvernement se contente, lui, d’effets d’annonce tels que la politique du « logement d’abord », slogan creux puisque les logements promis n’existent pas pour le moment, et déjà en profite pour réduire le budget des associations comme si les besoins avaient diminué rien qu’en prononçant cette formule magique…
Les lois et les solutions pourtant existent pour permettre une réponse rapide devant l’urgence de cette situation : plus de 180 000 logements vacants sont comptabilisés en Ile de France et la loi de réquisition n’est pas appliquée, la loi SRU (Solidarité et Renouvellement Urbain) qui impose 20% de logements sociaux par commune n’est pas respectée par de nombreuses collectivités, l’obligation d’accueil inconditionnel de toute personne sans abris est bafouée, et la loi DALO est piétinée chaque jour.
Le gouvernement ne fait aucun effort pour réguler l’augmentation immodérée des loyers qui ont doublés en 10 ans, ni pour protéger ses citoyens les plus fragiles des conséquences d’une politique qui exclue, qui réprime les pauvres au lieu de s’attacher à réduire les causes de la pauvreté, et bafoue les lois qu’il a lui-même votées.
C’est dans ce contexte et pour demander aux pouvoirs publics l’application de toutes ces lois et la prévention de toutes les formes d’exclusions, qu’une nouvelle mobilisation nationale aura lieu à l’appel de nombreux collectifs et associations réunis (Collectif Urgence un Toit, Collectif des associations unies, Plateforme Un Chez-Soi pour tous…) ce jeudi 10 novembre.
24h pour le logement : Urgence ! Un toit pour toutes et tous, toute l’année avec 2 rendez-vous à Paris :
–14 devant le Sénat : marche
–19h sur le Parvis des Droits de l’Homme au Trocadéro : Rassemblement et Nuit Blanche
Participeront notamment : le DAL, Jeudi Noir, la Ligue des Droits de l’Homme, la Fondation Abbé Pierre, Emmaüs, le Secours Catholique, la Cimade, France Terre d’Asile, des syndicats et des travailleurs de l’urgence sociale, des organisations de sans-abris et de mal logés…
Cet état de fait n’est pas une fatalité…Par cette mobilisation unitaire, il s’agit de montrer que les citoyens et les acteurs du social refusent de manière unanime la politique actuelle en matière d’hébergement et de logement, et réclament une véritable volonté politique pour faire face à ces problématiques qui fragilisent notre société toute entière.
Maëva Espinas
Collectif Urgence Un Toit
http://collectifurgenceuntoit.over-blog.com