La mort de ce SDF, au centre commercial Bel-Est, à Bagnolet, vendredi, a ému un peu partout en France. Les dons ont afflué pour rapatrier son corps en Algérie, son pays natal.
Leur collecte pour rapatrier en Algérie le corps de Monsieur Rachid a ému un peu partout en France. Ce sans abri dormait depuis dix-huit ans dans des toilettes désaffectées d’un sous-sol du centre commercial Bel-Est à Bagnolet. Ce week-end, alors que l’effervescence pour les fêtes de Noël battait son plein, cet homme de66ans a été retrouvé mort par un vigile.
L’autopsie a conclu à un accident vasculaire cérébral. Bouleversés par cette nouvelle, les agents de sécurité d’Auchan se sont mis en quatre pour permettre à cet homme de 66 ans, qui s’appelait en fait Rezki Ouadfel, d’être enterré dans sa région d’origine, la Kabylie.
La plupart de ces agents connaissaient bien Monsieur Rachid, qui passait du temps près du supermarché, donnait un coup de main pour ranger les chariots ou signaler un client blessé. Malgré ses conditions de vie difficiles, cet homme souriant, (…), prenait soin de son apparence.
La collecte des agents de sécurité était des plus discrètes, à l’insu même de la direction. Mais, après l’article paru dans nos colonnes lundi, de nombreux dons sont arrivés. A eux seuls, les personnels d’Auchan, agents de sécurité, de caisse, employés de rayon et cadres avaient déjà récolté en interne, hier midi, la somme de 1 007 €. Les dons arrivés de l’extérieur ont permis d’avoir plus du double encore. « Des anonymes ont appelé de partout », s’émeut Messaoud, 30 ans, l’un des agents de sécurité à l’origine de cette initiative. « Cette histoire m’a énormément touché, c’est une belle action et on doit rendre cet honneur à cet homme, pour qu’il rejoigne sa terre natale », pense Hakim, un garagiste de Claye-Souilly (Seine-et-Marne) qui comptait verser 300 € et un peu plus encore. « Ma mère est venue ce midi, elle donne un peu et mon petit voisin aussi. » Il devait remettre l’argent en fin de journée.
Hier soir, l’objectif des 3 000 € était dépassé. «Le surplus ira pour payer la sépulture », explique Messaoud. Il ne reste que quelques formalités administratives à régler mais toutes les démarches sont faites pour que Rezki retrouve vendredi la Kabylie qu’il n’avait pas revue depuis trente-cinq ans
Le Parisien
