Pas de numéro vert où l’on peut alerter les autorités sanitaires, pas de dispositif particulier, pas d’urgence, pas d’appels à la vigilance, ni de descriptions de la maladie qui fait trembler le monde en ce moment.
L’Algérie est un pays anormalement serein et pathologiquement confiant. La réaction des autorités face à la menace de la grippe porcine est révélatrice. Le ministère de la Santé ne croit pas que l’Algérie est menacée par cette épidémie, qui frappe déjà aux portes de l’Afrique. Voici, en partie, ce qu’a écrit le département de Barakat: «bien que l’évolution actuelle de cette épidémie semble réduire le risque d’une extension mondiale pouvant toucher notre pays, le comité (ad hoc) a pris, sur la base du principe de précaution, un certain nombre de mesures urgentes relatives à la surveillance épidémiologique et de préparation à la mobilisation si nécessaire».
Quelles sont ses mesures ? Comment sont-elles appliquées ? Comme d’habitude, c’est le black-out total. Mieux encore, l’Algérie ne croit pas que cette maladie est déjà une épidémie mondiale. Notons, dans ce sens, que l’OMS ne cesse de relever son niveau d’alerte qui est désormais de 4 sur une échelle de 6.
Pourquoi ce déni ? Parce que nos gouvernants ont toujours réagi ainsi : ils ne reconnaissent pas les effets de la crise sur nos recettes financières, ils n’admettent pas que le peuple vit très mal au quotidien, que ce soit sur le plan du pouvoir d’achat, des prises en charges sanitaires, administratives et sociale et ne veulent entendre que leur logique rébarbative digne d’un régime stalinien totalement autiste.
Mais pour le cas de la grippe porcine, la situation est un peu plus délicate, car il ne s’agit pas là de gérer les humeurs de la pomme de terre ou celle des comités de soutien. C’est tout bêtement de la vie des Algériens qu’il s’agit.
Et l’Espagne, ce n’est pas si loin que ça.
H.B.