Guéguerre sur un leadership creux

Redaction

Nassim Brahimi

Les derniers événements nous offrent une clé pour mieux comprendre l’attitude scandaleuse des dirigeants arabes dans leur gestion du dossier Gaza.
Le fait, déjà, que ce massacre à ciel ouvert est considéré comme un dossier est honteux. L’Egypte et l’Arabie Saoudite, ainsi que la Ligue de Amr Moussa, l’Autorité de Mahmoud Abbas, ont tout fait pour faire échouer le mini-sommet de Doha.

Le Qatar, en revanche avait tout fait pour sa réussite. La frontière est ainsi tracée entre les «modérés» et le reste. Pourquoi? Parce que, pur «hasard» de calendrier, quelques heures avant la tenue du sommet de Charm el-Cheikh, Israël avait annoncé son «cessez-le-feu» unilatéral, comme pour ne pas embarrasser son cher Moubarak dans son influence supposé sur les Arabes. Lui-même l’avait souligné la veille, en déclarant que l’Egypte était le seul pays qui se soucie vraiment de la Palestine et le seul qui a le droit d’avoir des initiatives.
Les autres ne sont que des «gesticulateurs», selon Hosni.

L’insistance de l’Egypte pour faire échouer le sommet de Doha n’a d’égale que l’appui des Européens aux «efforts» égyptiens: Une pure mise en scène pour garder l’équilibre diplomatique dans un monde arabe en ébullition.

Ainsi, après le cadeau offert par Olmert à Hosni, l’Egypte n’aura pas la contrainte populaire de rompre ses relations avec Israël, comme l’avait fait le Qatar et la Mauritanie vendredi, parce qu’en deux jours, il s’en est passé des choses à Gaza.

Le timing est parafait et inspire la paranoïa du tout su, tout anticipé. Le Caire revendique ouvertement «son» rôle de leader de la nation arabe, si celle-ci existe bien évidemment.
Et ne veut pas être concurrencé sur ce terrain, sinon, il n’aurait plus aucun intérêt sur la scène mondiale et se verra délester de ses avantages.

Le Qatar a voulu, avec mérite, rompre cet ordre établi. Mais malheureusement, il n’a pas pu peser lourd face à la machine égypto-saoudienne. Deux pays que tout sépare mais qui ont conclu une alliance de circonstance pour préserver intact l’influence de leur bourreau.

Voilà donc, on se dirige vraisemblablement vers la fin des massacres de Tsahal à Gaza ; Israël ne sera pas puni et les Américains vivront leur rêve avec Obama.

Les Européens, quant à eu, continueront de croire que «France 24» est objective, les Egyptiens et les Saoudiens préserveront leur statut de chouchou. Et les Gazaouis dans tout ca?
C’est qui déjà?!

Pauvre Gaza!

N.B.

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