La Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (aile Zehouane) ne prendra pas part à la marche du 12 février initiée par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (Cncd). Hier, lors d’une conférence de presse tenue à Alger, maitre Hocine Zehouane était catégorique : «je ne marche pas», déclara- t-il.
Et de s’interroger : à quoi va-telle servir ? avant de rétorquer : «si c’est pour réclamer la levée de l’état d’urgence, le président de la République n’a-t-il pas annoncé sa prochaine suppression? Sur ce point précis, le conférencier n’a pas omis de qualifier la décision de Abdelaziz Boutefilka de lever l’état d’urgence en vigueur depuis 19 ans d’une «concession dérisoire pour une revendication dérisoire». Tout en soulignant qu’il n’est pas contre la démarche, le conférencier estimera qu’elle ne servira pas à grande chose.
Il dira, néanmoins, qu’il est impératif de donner la date exacte de sa supression. « les gens s’intéressent plutôt aux prix des produits alimentaires qu’à l’état d’urgence qui reste un concept non encore ancré dans la culture des citoyens », justifiera-t-il. S’agissant maintenant du climat politique on ne peut plus tendu prévalant dans le pays, l’orateur annoncera qu’il est indispensable pour le gouvernement d’anticiper par des mesures aussi bien politiques, économiques que sociales.
L’objectif n’en sera que d’éviter d’éventuelles «explosions sociales». Il citera, entre autres, l’impérieuse mise en oeuvre d’ «une constitution garde» qui serait l’oeuvre des spécialistes et qui aura pour principale tâche de garantir la stabilité du gouvernement.
Le cas échéant avertira- t-il «nous nous retrouverons, à coup sûr, devant des impasses dont nul ne pourra prévenir l’issue». Aujourd’hui, la situation sur le plan social est amère. Des générations entières, si les choses restent en l’état, seront condamnées à la marginalisation. Pour lui, les phénomènes des haraga et des suicides sont là, les signes d’un désespoir sans précédent des jeunes.
C’est ainsi que Hocine Zehouane, affirmera qu’il est « bel et bien fini le temps de la politique de la carotte et du bâton». Raison pour laquelle il a appelé les décideurs a revoir la copie. Le conférencier n’a pas manqué d’évoquer en cette occasion les évènements qui secouent actuellement certains pays arabes à l’image de l’Égypte.
Il soulignera que les sociétés dans ces pays n’ont pas d’autres alternatives pour exprimer leur mécontentement que de recourir à la protestation et aux émeutes. Alors qu’en Algérie, soutientil, «nous sommes en pleine agitation depuis déjà 20 ans».
Le Courrier d’Algérie