Hortefeux condamné pour injure raciale ne peut pas faire comme si de rien n’était

Redaction

Le ministre de l’Intérieur des Collectivités territoriales et de l’Outremer Brice Hortefeux a été condamné en première instance vendredi 4 juin par le tribunal correctionnel de Paris pour injure raciale. Le ministre devra s’acquitter d’une amende de 750 euros.

En septembre dernier, M. Hortefeux avait déclaré parlant d’un jeune militant UMP présenté comme arabe « Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes».

Ces propos avaient choqué, déclenché un tollé.
Il faut se féliciter que la justice ait reconnu le caractère raciste des propos tenus par le ministre.
Il est important pour les valeurs de ce pays, que le Tribunal ait jugé que la phrase du ministre était «outrageante » et qu’elle stigmatisait des personnes «présentées négativement du seul fait de leur origine».

Brice Hortefeux a annoncé qu’il faisait appel de la décision de justice qui n’est donc pas définitive.

La condamnation en première instance d’un ministre en exercice n’est ni anodine ni banale. Elle est même grave.
Dans une République « exemplaire », il est inquiétant qu’un ministre qui plus est, le ministre de l’Intérieur censé lutter contre le racisme, soit condamné pour injure raciale.
Le ministre de l’Intérieur et ancien ministre de l’Immigration ne peut pas faire comme si rien ne s’était passé.

Il appartient maintenant à Brice Hortefeux de répondre aux questions légitimes soulevées par sa phrase jugée en première instance comme injure raciale et de prendre très rapidement des initiatives fortes contre le racisme et les discriminations.

Brice Hortefeux doit donner des preuves de sa détermination à lutter contre le racisme et les discriminations.

Patrick Lozès
Président du CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires de France)
Nouvelobs.com

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