Il publie un numéro renommé « Charia Hebdo » : Les locaux de l’hebdomadaire Charlie Hebdo incendiés

Redaction

Un incendie s’est déclaré dans les locaux parisiens de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo dans la nuit de mardi à mercredi sans faire de victimes, a déclaré à Reuters une source policière, alors que le magazine publie un numéro renommé « Charia Hebdo ».

Selon le directeur de la publication de Charlie Hebdo, Stéphane Charbonnier, l’incendie, qui a détruit la rédaction du journal, a été provoqué par un cocktail Molotov.

La police est plus prudente: « Un incendie s’est déclaré vers 01h00 du matin sans faire de blessés ou de victimes, la police judiciaire a été saisie pour en déterminer l’origine et les circonstances », a dit la source policière.

Mais pour Stéphane Charbonnier, également connu sous le nom de Charb, il n’y a aucun doute sur l’origine du sinistre.

« Une vitre a été pétée et un cocktail Molotov a été balancé à l’intérieur. Heureusement, les pompiers sont intervenus à temps », a-t-il dit sur Europe 1, avant d’indiquer que la rédaction avait été totalement détruite.

« Il n’est pas question de laisser le terrain aux islamistes donc on continuera, il en va de la survie de Charlie », a-t-il ajouté.

Le site internet de l’hebdomadaire, qui devait publier mercredi un numéro intitulé « Charia Hebdo » avec en « Une » un portrait du prophète Mahomet qui s’exclame: « 100 coups de fouets si vous n’êtes pas morts de rire », a été piraté.

Vers 08h00, la page d’accueil du site faisait apparaître une photographie d’une mosquée et un verset du coran traduit en Anglais.

« Nous condamnons cet acte d’incendie mais nous condamnons aussi l’acte de Charlie Hebdo », a déclaré Hassan Moussaoui, président du Conseil régional du culte musulman (CRCM) sur i>Télé.

« Nous condamnons avec la plus grande force ce qui n’est rien d’autre qu’un attentat contre un journal dans un pays qui doit incarner la liberté d’expression », a de son côté souligné le secrétaire général de l’UMP Jean-François Copé sur Europe 1.

« Il n’y a pas d’impunité, c’est un acte qui doit donner lieu à des poursuites judiciaires », a-t-il estimé.

« Nous condamnons avec la plus grande fermeté cette attaque qui s’inscrit dans une mouvance qui voudrait rétablir, directement ou indirectement, le délit de blasphème », souligne pour sa part la confédération des Juifs de France dans un communiqué.

L’ancien directeur de Charlie Hebdo, Philippe Val, poursuivi pour « injures raciales » après la publication en 2006 de trois caricatures du prophète Mahomet, a été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris en 2007.
Sa relaxe a été confirmée en 2008 par la cour d’appel de Paris.

Reuters