Le gouvernement chinois est enfin sorti de son silence, jeudi, après les affrontements entre ses ressortissants et les habitants du quartier algérois de Bab Ezzouar, en appelant les responsables algériens de prendre et de punir les instigateurs de ces échauffourées. D’après la porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, «l’ambassade chinoise en Algérie a protesté auprès du gouvernement local et de la police et appelé l’Algérie à calmer la situation, punir les responsables selon la loi et à éviter que de tels incidents ne se reproduisent». Et d’ajouter que «la Chine attache une grande importance à la sécurité et aux droits des Chinois en Algérie». L’ambassadeur chinois a également conseillé ses ressortissants travaillant en Algérie d’être vigilants quant à d’éventuels actes de vengeance, relève-t-on du texte de l’ambassade. Selon ce même texte, l’ambassadeur chinois, qui s’est rendu sur les lieux des affrontements à Bab Ezzouar, a appelé tous les Chinois vivant en Algérie «à prêter attention à leur sécurité», mais leur a rappelé de «respecter les lois et coutumes locales». Il faut rappeler que la communauté chinoise en Algérie s’élève à environ 25.000 Chinois. Des ébauches de Chinatown se dessinent désormais dans toutes les grandes wilayas du pays.
Concurrence rude
D’après des témoins cités par la presse, les affrontements avaient éclaté après une dispute entre un Chinois et un jeune commerçant à qui, il reprochait d’avoir garé sa voiture devant son magasin. Une soixantaine de Chinois, armés de sabres, de couteaux et de barres de fer, sont ensuite arrivés sur les lieux pour venger leur compatriote, ont raconté plusieurs résidents. La concurrence de plus en plus rude entre les commerçants de Bab Ezzouar et les Chinois est, a priori, l’arrière pensée de ces affrontements. En effet, ces derniers ont ouvert dans ce quartier plus de 200 boutiques notamment de vêtements «bon marché». Les Chinois sont présents dans tous les secteurs d’activité, notamment dans le commerce, les télécommunications, le bâtiment et les hydrocarbures. La présence chinoise en Algérie pourrait se renforcée les prochaines années.
K.I.
Le Financier