Le contraire aurait étonné. La langue fourchue de Jean-Marie Le Pen, le leader en déchéance du parti de l’extrême droite française, Le Front National (FN), ne pouvait laisser passer une aussi belle occasion de vilipender « ces immigrés qui viennent voler le pain des français » . Dans un communiqué publié par le FN, Le Pen raille les supporters de l’équipe algérienne de foot qui ont manifesté leur joie en France après la qualification des verts au mondial 2010 qui se tiendra en Afrique du sud.
Sarcastique et cynique comme à son habitude, il émet des doute sur « l’identité nationale » de ces français d’origine algérienne. « La contribution, d’un enthousiasme débridé, qu’apportent ces jours-ci des milliers de jeunes au débat sur l’identité nationale, dans les rues de nombreuses villes de France, mérite d’être prise en considération », a écrit Le Pen dans son communiqué. Il fait bien sur allusion aux incidents enregistrés dans plusieurs villes françaises, œuvre de petits groupes de délinquants qui se sont mêlés à la foule (10 000 personnes selon les chiffres de la police) pour incendier des véhicules, briser des vitrines, piller des magasins ou jeter des projectiles sur les forces de l’ordre, gâchant ainsi la joie collective manifestée pour la victoire des verts à Khartoum.
En perte de vitesse depuis la perte de beaucoup de ses électeurs qui sont allés se fondre dans la masse du parti majoritaire, l’UMP, Le Pen profite du débat sur « l’identité nationale française » lancé opportunément par le ministre de l’immigration, le transfuge du PS Éric Besson, à la veille des élections régionales, pour faire de la surenchère identitaire dans l’espoir de voir revenir ses partisans dans le giron du FN. « Ces jeunes gens revendiquent avec fougue leur identité nationale. Les pouvoirs publics doivent satisfaire cette revendication, en leur permettant d’abandonner l’identité française qui leur a été imposée contre leur gré et en les aidant à s’installer dans le pays qui correspond à leur drapeau », a-t-il ironisé. Vieille ritournelle sur « la France tu l’aimes ou tu la quittes ».
RAF