Interview. Annulation de la tournée en Algérie, Amazigh Kateb s'explique…

Redaction

am La sortie dans les bacs de Marchez noir, le premier album estampillé Amazigh Kateb après la séparation de celui-ci de son groupe Gnawa Diffusion, coïncide avec le 20 ème anniversaire de la disparition du feu Yacine Kateb (1989-2009). Le fils reprend pour l’occasion deux textes du père (Africain et Bonjour). Marchez Noir provoque la curiosité chez certains, de l’admiration chez d’autres, mais ne laisse surtout pas indifférent. En Algérie, les fans du chanteur doivent patienter car la tournée prévue du 1 au 11 décembre dans plusieurs villes du pays a été reportée sine die. Mais, Amazigh Kateb promet un retour rapide sur la scène algérienne.

Interview :

Algerie-Focus.com- Marchez noir, votre premier album en solo est enfin des les bacs. Comment a été l’accueil du public ?

Amazigh Kateb: Plutôt positif même si il est encore un peu tôt pour le dire. En Algérie, il est distribué par Izem production qui me tient au courant régulièrement. Le disque est assez demandé surtout depuis l’annonce de cette tournée malheureusement annulée. Pour la France et ailleurs, ressortent pour le moment , deux tendances: ceux qui trouvent que c’est très diffèrent de Gnawa Diffusion et ceux qui trouvent le contraire.

Par contre, le public qui découvre et ne connaissait pas Gnawa Diffusion, l’accueille avec beaucoup de fraîcheur, parfois d’étonnement et souvent à l’occasion d’un concert. Ce qui est très positif et directement visible. Les concerts donnent envie de découvrir le disque (les gens le réclament et l’achètent sur place.). En tout cas je suis assez confiant pour la suite, j’espère que les différentes sorties à l’international nous le confirmeront .Il y a d’ores et déjà des distributeurs qui le veulent en Europe, aux USA, au Japon, etc. Ces sorties se feront progressivement sur le 1er semestre 2010…à suivre.

Vous avez annoncé l’annulation de votre tournée en Algérie. Pour quelles raisons ?

Les raisons de cette annulation sont liées à des difficultés d’organisation et de logistique indépendants de moi ou de mon équipe. L’organisateur, Monsieur Mehdi Laafifi s’exprimera à ce sujet dans les jours qui viennent, pour expliquer certainement mieux que quiconque les problèmes auxquels il a pu être confronté, ainsi que peuvent l’être, les acteurs culturels de notre beau pays.
J’espère seulement pouvoir annoncer très prochainement le report de ces concerts que je m’apprêtais à attaquer avec beaucoup de bonheur et d’émotion.
Ayons confiance en l’avenir et l’avenir nous fera confiance .

On fête cette année le vingtième anniversaire de la disparition de Kateb Yacine, votre père. Aucun hommage officiel ne lui a été rendu en Algérie. Comment expliquez-vous cette indifférence ?

Ce qui différencie un hommage d’un hommage officiel c’est que le premier est un acte d’amour et de souvenir, alors que le second est souvent purement symbolique. Ce que je sais c’est que plusieurs hommages lui ont été rendus, à l’initiative de collectifs et d’associations culturels, et cela en plusieurs endroits et tout au long de cette année 2009.

C’est à mes yeux bien plus important pour l’œuvre de mon père qu’elle revive à travers des montages théâtraux, poétiques, musicaux et autres …que de jouir d’une reconnaissance officielle dont il n’a jamais eu que faire et dont il n’a pas besoin.
Je remercie ici toutes les jeunes troupes et tous les artistes qui continuent à pétrir cette écriture comme on malaxe une pâte à pain.
Il y a dans les pages de Yacine assez d’eau, de sel et de levure pour nourrir les hommes libres de demain et d’après demain, ça c’est officiel!

Un mot pour vos fans en Algérie?

Je voudrais qu’ils sachent que je suis très triste de ce rendez vous manqué, et que je m’emploie dès à présent à venir me produire en Algérie au plus vite.
Je leur dit merci également pour leur patience, leur compréhension et leurs messages de soutient.
Je sais depuis longtemps que nous ne sommes pas un chanteur et des fans, nous somme une tribu, un peuple, une chose qui avance et qui fait peur aux petits bourgeois.

Salamat djazairia thawria

Interview réalisé par Fayçal Anseur

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