Iran : chronologie historique. Des origines à l’Empire achéménide

Redaction

BRITAIN AUCTION ISLAMIC ARTS Des origines à l’Empire achéménide

Vers 6000 av. J.C. Apparition de la civilisation de Sialk sur le plateau iranien.

V. 3000 av. J.-C. Débuts de la civilisation de Jiroft, dans le sud de l’Iran.

V. 2500 av. J.-C. La civilisation élamite, établie dans la plaine de la Susiane, se développe en marge de la civilisation assyro-babylonienne.

V. 2000 av. J.-C. Les Aryens, un peuple de langue indo-européenne, pénètrent en Iran.

V. 1500 av. J.-C. Les Kassites, venus du Zagros, s’emparent de Suse, la capitale du royaume élamite.

V. 1150 av. J.-C. Les Shutrukides renversent la dynastie kassite et règnent sur Babylone. Les Elamites sont alors à leur apogée.

V. 1110 av. J.-C. Suse tombe aux mains de Nabuchodonosor Ier, roi de Babylone, qui l’intègre à son royaume.

V. 1000 av. J.-C. Zoroastre (Zarathushtra en avestique) crée le zoroastrisme – également appelé mazdéisme –, l’ancienne religion de l’Iran jusqu’à son islamisation, au VIIe siècle de notre ère.

V. 900 av. J.-C. Les Mèdes et les Perses, descendants des Aryens, s’implantent en Iran occidental.

646 av. J.-C. Assourbanipal, roi d’Assyrie, s’empare de Suse et déporte ses habitants en Palestine.

612 av. J.-C. Les Mèdes, alliés aux Babyloniens, conquièrent Ninive, provoquant la chute de l’Empire assyrien.

541 av. J.-C. Cyrus II, fondateur de l’Empire perse achéménide, annexe le royaume mède.

Des Achéménides aux Parthes

539 av. J.-C. Prise de Babylone par Cyrus II, qui autorise le retour en Palestine des Hébreux exilés par Nabuchodonosor près de deux siècles auparavant. Beaucoup d’entre eux choisissent de rester dans l’Empire perse. Cyrus II proclame la liberté de religion et l’abolition de l’esclavage.

530 av. J.-C. Conquête et annexion de l’Egypte par Cambyse II, fils de Cyrus II.

522-486 av. J.-C.
Règne de Darius Ier. Celui-ci étend l’Empire perse jusqu’au Danube et à l’Indus, fonde une nouvelle capitale à Persépolis. Il entreprend le creusement d’un canal reliant le Nil à la mer Rouge (sur le site du futur canal de Suez).

490 av. J.-C. La défaite de l’armée perse contre les Grecs à la bataille de Marathon marque la fin de la première guerre médique, déclenchée dix ans plus tôt.

480-479 av. J.-C. Seconde guerre médique. Les Perses, sous la conduite de Xerxès Ier, occupent le nord et le centre de la Grèce. Les Grecs remportent deux victoires décisives à Salamine et à Platées.

331 av. J.-C. Alexandre le Grand conquiert l’ensemble de la Perse après avoir défait Darius III à la bataille de Gaugamèles. Chute de l’Empire achéménide et début de l’hellénisation de la Perse.

312 av. J.-C. Séleucos, satrape grec de Babylone, s’empare de l’Empire perse, démembré après la mort d’Alexandre, et fonde la dynastie séleucide.

248 av. J.-C. Sous la conduite d’Arsacides Ier, les Parthes, un groupe nomade issu du nord de l’Iran, envahissent le territoire contrôlé par les Séleucides et établissent progressivement leur domination.

141 av. J.-C. Les Parthes règnent sur la Perse. Leur empire, principal rival de Rome au Proche-Orient, ne va cesser de croître pendant trois siècles.

Des Sassanides à la conquête arabe

224. Ardashir, vainqueur du roi parthe Artaban, fonde l’Empire sassanide, qui va durer plus de quatre siècles.

241. Chapour Ier devient roi de Perse. Le zoroastrisme (ou mazdéisme) est érigé en religion d’Etat. Mani fonde le manichéisme, une religion dualiste de type gnostique.

363. Julien, empereur romain d’Occident, envahit la Perse et défait les troupes de Chapour II à Ctésiphon.

516. Mazdak, un prêtre zoroastrien, institue une religion nouvelle prônant l’égalité absolue et l’abolition du système des castes. Son mouvement sera écrasé en 531 par le roi Khosro Ier.

628. L’armée perse de Khosro II est battue à Ninive par les Byzantins.

637-650. Conquête de l’Empire perse par les Arabes, qui l’intègrent dans le califat. L’islam remplace progressivement le mazdéisme.

650-680. Alors que le califat omeyyade s’installe à Damas, le chiisme se développe après l’assassinat d’Ali – cousin, fils adoptif et gendre de Mahomet –, dont le fils, Hussein, sera tué par les troupes omeyyades lors de la bataille de Kerbala en 680.

747-750. Révoltes contre le pouvoir omeyyade, auxquelles participent les Perses du Khorasan. Un nouveau califat (abbasside) s’installe, dont Bagdad sera la capitale.

820-945. Succession de dynasties locales en Iran oriental qui contestent l’autorité des Abbassides : Tahirides, Saffarides, Samanides, Bouyyides.

946. Les Bouyyides, des chiites duodécimains, s’emparent de Bagdad et imposent leur suzeraineté aux Abbassides.

Des Mongols à l’Empire safavide

1055. Les Seldjoukides, des nomades turcs sunnites, renversent les Bouyyides et restaurent le calife abbasside, aux côtés duquel leur chef, le sultan Toghroul-Beg, va gouverner. Ils fixent leur capitale à Téhéran.

1094. Fondation, à Alamut, de la secte ismaélienne des Hashishiyya (« Assassins ») qui entrent en sédition contre les Seldjoukides.

1121-1122. Les Mongols, sous la conduite de Gengis Khan, envahissent la Perse.

1258. Houlago Khan, petit-fils de Gengis, prend Bagdad, met fin au califat abbasside et fonde la dynastie ilkhanide.

1295. Le souverain ilkhanide Ghazan Khan se convertit à l’islam, qui redevient religion d’Etat.

1336. La Perse méridionale passe sous le contrôle des Muzaffarides, descendants des Ilkhans mongols.

1381. Tamerlan, un chef turco-mongol, conquiert la Perse et fonde l’Empire timouride.

1501. Chah Ismaïl Safavi, de la tribu turkmène des Qizilbash (« Têtes rouges »), conquiert l’Iran, impose le chiisme duodécimain comme religion d’Etat et fonde l’Empire safavide, considéré comme la troisième grande dynastie perse après celles des Achéménides et des Sassanides. Il établit sa capitale à Tabriz, dans le nord-ouest du pays.

De la dynastie des Safavides à Reza Chah Pahlavi

1509. Chah Ismaïl s’empare de Bagdad. Il est désormais maître de l’Iran et de l’Irak.

1514. Les Ottomans, sous la conduite du sultan Sélim, écrasent l’armée safavide à Tchaldiran.

1524. Les Ottomans conquièrent Tabriz, la capitale safavide, après avoir battu les Perses à Chaldoran.

1534. Prise de Bagdad par Soliman le Magnifique. Le monde arabe passe sous domination ottomane.

1587-1629. Règne de Chah Abbas le Grand, qui installe la capitale à Ispahan (« moitié du monde ») après y avoir défait les Ouzbeks. Période marquée par une grande prospérité, des travaux somptuaires et la sécurisation de l’Empire.

1639. Signature du traité de Qasr-e Shirin, entre les Ottomans et les Safavides, qui met fin au conflit entre les deux puissances et détermine leurs frontières respectives. Celles-ci resteront quasiment inchangées jusqu’au début du XXe siècle.

1722. Les Afghans envahissent la Perse et dévastent Ispahan. L’émir Mir Mahmoud, un usurpateur, monte sur le trône safavide.

1730. Un chef d’une tribu afshare du Khorasan, Tahmasp Quli, chasse les Afghans et fait roi le Safavide Tahmasp II.

1736-1747. Tahmasp Quli prend le pouvoir sous le nom de Nadir Chah, instaure une dictature militaire et fonde la dynastie afsharide. Il renforce l’unité de la Perse en rapprochant chiites et sunnites, et étend sa domination jusqu’en Inde.

1750-1779. Règne de Karim Khan, le chef de la tribu Zend, qui se proclame « régent » au nom du Safavide Ismaël III, et installe la capitale iranienne à Chiraz. Il réorganise le pays et l’économie, et favorise les lettres et les arts.

1786. Agha Mohammad Khan, issue de la tribu turkmène des Qadjar, se fait proclamer chah à Téhéran, promue nouvelle capitale du royaume.

1794. Il fonde la dynastie des Qadjar, qui vont régner jusqu’en 1925.

1804-1813. Guerres russo-perses.

1828. Signature du traité de Tourkmantchaï entre les Russes et les Qadjar. Ces derniers sont contraints de céder au tsar les provinces iraniennes du Caucase et au nord de l’Araxe.

1844. Fondation du babisme, un mouvement religieux et social considéré comme une hérésie du chiisme et réclamant plus de justice sociale dans le pays. Les nombreuses révoltes babistes seront réprimées dans le sang par le pouvoir entre 1849 et 1896 (ce mouvement donnera naissance à celui des bahaïs, très présents en Iran aujourd’hui, mais persécutés).

1846. Accession au trône de Nasradine Chah, qui va inaugurer la modernisation du pays et s’efforcer de maintenir l’intégrité territoriale de la Perse.

1856. La Grande-Bretagne impose la reconnaissance de l’Afghanistan par l’Iran et la cession de la province de Herat dans le cadre du traité de Paris, qui met fin à la guerre de Crimée entre la Russie et une coalition composée de la Turquie, de la Grande-Bretagne, de la France et de la Sardaigne.

1871. Sous l’influence de son premier ministre, Nasradine Chah engage une série de réformes fondamentales en Iran.

1896. Après l’assassinat de Nasradine Chah, Muzzafaradine Chah lui succède.

1906. Révolution constitutionnaliste : à la suite de manifestations populaires contre les réformes fiscales, le chah convoque un Parlement (Majlis), qui adopte la première Constitution du pays. Le Parlement sera suspendu en 1909.

1907. La Russie et la Grande-Bretagne partagent la Perse en trois zones d’influence : le Nord, réservé aux Russes, le Sud-Est, contrôlé par les Britanniques, et une « zone neutre » ouverte à la concurrence politique et commerciale des puissances voisines, l’Empire ottoman et les Indes anglaises.

1909. Création de l’Anglo-Persian Oil Company (APOC, qui deviendra plus tard l’Anglo-Iranian Oil Company – AIOC –, puis British Petroleum – BP), chargée de la prospection, de l’exploitation et de la vente du pétrole iranien.

1914-1918. La Grande-Bretagne occupe une partie de la Perse pendant la première guerre mondiale.

1921. Le colonel Reza Khan s’empare du pouvoir à Téhéran après un coup d’Etat militaire. Il occupe le poste de premier ministre jusqu’en 1925.

1925. Soutenu par les Britanniques, Reza Khan se fait proclamer chah de Perse. Il est couronné le 25 avril 1926 sous le nom de Reza Chah Pahlavi.

Le Règne des Pahlavi

1932. Novembre : le chah annonce le retrait de toutes les concessions de l’Anglo- Persian Oil Company. Les Britanniques portent l’affaire devant la Société des nations (SDN).

1933. Avril-mai : accord anglo-iranien sous l’égide de la SDN.

1934. 31 décembre : le royaume de Perse est rebaptisé Iran par un décret royal.

1935. 7 janvier : Reza Chah interdit aux femmes le port du voile et impose aux hommes l’obligation de s’habiller « à l’occidentale ».

1937. 9 juillet : signature du pacte de Saadabad entre l’Iran, l’Afghanistan, l’Irak et la Turquie, par lequel les quatre Etats se garantissent leurs frontières respectives. Le pacte vise essentiellement les Kurdes.

1941. 25 août : les forces britanniques envahissent le sud et l’ouest de l’Iran, tandis que les Soviétiques occupent le nord. Reza Chah est contraint d’abdiquer en faveur de son fils, Mohammad Reza.

1945. Décembre : proclamation des Républiques autonomes d’Azerbaïdjan et du Kurdistan, soutenues par Moscou.

1946. Retrait des troupes soviétiques ; le gouvernement central reprend le contrôle de l’Azerbaïdjan et du Kurdistan.

1951. 15 mars : le Parlement vote la nationalisation de l’industrie pétrolière. Le 29 avril, Mohammad Mossadegh devient premier ministre.

1953. 19 août : un coup d’Etat militaire soutenu par le chah et par la CIA renverse le gouvernement du Dr Mossadegh.

1955. 1er juillet : l’Iran devient, avec le Pakistan et le Royaume-Uni, membre du pacte de Bagdad, un accord militaire conçu par les Américains et conclu le 24 février entre la Turquie et l’Irak afin de contenir l’influence de l’Union soviétique.

1960. 14 septembre : l’Iran, l’Arabie saoudite, le Koweït, l’Irak et le Venezuela créent l’Organisation des pays exportateurs de pétrole.

1963. Le chah lance la « révolution blanche », destinée à moderniser l’économie. Ces réformes et la mainmise américaine sont vivement critiquées par le clergé et par les grands propriétaires fonciers.

1964. Novembre : vote d’une loi accordant l’immunité aux Américains présents sur le territoire iranien. Le leader de l’opposition religieuse, l’ayatollah Ruhollah Khomeiny, est arrêté. Il sera exilé en Turquie, puis en Irak.

1965. 21 janvier : le premier ministre, Ali Mansour, est assassiné.

1967. 26 octobre : le chah se couronne lui-même « roi des rois » (shahinshah), à la manière des princes perses achéménides et sassanides.

1971. 13 octobre
: l’Iran organise des cérémonies fastueuses à Persépolis pour célébrer le 2 500e anniversaire de l’Empire perse et « deux mille cinq cents ans de continuité monarchique en Iran ».

1975. 6 mars : signature d’un accord frontalier entre l’Irak et l’Iran, qui scelle leur réconciliation sur la question du Chatt Al-Arab.

La révolution islamique
1977

Janvier. Multiples incidents entre les forces de l’ordre et les étudiants à l’université de Téhéran.

Mars. Des voix s’élèvent parmi les intellectuels pour réclamer une libéralisation politique en Iran. Le sociologue Ali Asghar publie une lettre ouverte au chah sur la situation désastreuse du pays qui fait grand bruit.

Juin. Des dirigeants nationalistes sortis de la clandestinité – Karim Sandjabi, Darioush Forouhar et Chapour Bahktiar – adressent une lettre au roi pour lui demander de revenir aux principes constitutionnels de 1906.

7-9 octobre. Des rassemblements religieux à Qom et à Rey en faveur de la libération de l’ayatollah Taleghani et du retour de Khomeiny suscitent des affrontements avec la police.

15-16 novembre. Manifestations et révoltes à l’université de Téhéran. Elles sont brutalement réprimées.

1978

7-9 janvier. A Qom, des manifestations de soutien à l’ayatollah Khomeiny se transforment en émeutes contre le pouvoir. La police tire sur la foule, faisant de nombreuses victimes.

18-19 février. Un soulèvement populaire éclate à Tabriz après une marche en l’honneur des « martyrs » de Qom. L’armée, appelée en renfort, tue une centaine de personnes.

29-30 mars. Des accrochages à Yazd font des dizaines de morts.

9 avril. Création de « milices patriotiques » progouvernementales.

9-10 mai. De nouvelles manifestations organisées dans les grandes villes du pays pour commémorer les massacres précédents font des dizaines de victimes.

22-25 juillet. Des heurts à Machhad font près de 200 morts.

10-11 août.
La loi martiale est décrétée à Ispahan après de violents affrontements qui ont fait une centaine de morts, puis étendue à Najafabad et à Homayounshar.

19 août. L’incendie d’un cinéma à Abadan, attribué au pouvoir, fait 400 victimes.

30 août. Depuis l’Irak, Khomeiny appelle la population à continuer « jusqu’au renversement du régime d’oppression et de dictature ».

8 septembre. « Vendredi noir ». Après une manifestation qui a réuni la veille près d’un million de personnes à Téhéran et l’instauration de la loi martiale dans la nuit, l’armée tire sur des jeunes, faisant plusieurs dizaines de morts. De violents combats éclatent dans la capitale.

9 septembre. Khomeiny lance un nouvel appel à la résistance populaire.

10 septembre. Le président américain, M. James Carter, exprime au chah le soutien des Etats-Unis.

6 octobre. Khomeiny est expulsé d’Irak et s’installe à Neauphle-le-Château, en France.

18 octobre. L’opposition religieuse, les communistes et les nationalistes déclenchent une série de grèves générales dans tout le pays. La plus grande raffinerie d’Iran, à Abadan, cesse ses activités.

28-29 octobre. Nouveaux heurts entre l’armée et la population dans une trentaine de villes.

6 novembre. Le chah instaure un gouvernement militaire dirigé par le général Azhari.

12 décembre. Deux millions de personnes défilent à Téhéran pour demander le départ du chah.

31 décembre. Le général Azhari démissionne. Chapour Bakhtiar, un des chefs de file des nationalistes, est nommé premier ministre.

1979

16 janvier. Après avoir constitué un Conseil de régence, le chah quitte le pays pour l’Egypte.

17 janvier. Des affrontements à Ahwaz entre des unités de l’armée, alliées à des milices progouvernementales, et la population font des centaines de morts.

19 janvier. Quatre millions de personnes défilent dans la capitale pour réclamer la démission du pouvoir et le retour de Khomeiny.

1er février. Retour triomphal de Khomeiny en Iran. Il charge M. Mehdi Bazargan – figure historique de l’opposition – de former un gouvernement provisoire.

10-12 février. A la suite d’une insurrection menée par les partisans de Khomeiny et une partie de l’armée, Bakhtiar démissionne de ses fonctions. Khomeiny annonce la victoire de la révolution et l’installation du nouveau gouvernement.

31 mars. Un référendum approuve à 98 % l’institution de la République islamique.

1er avril. Proclamation de la République islamique d’Iran.

Crise nucléaire

1957. Accord de coopération civile entre les Etats-Unis et l’Iran pour la recherche sur l’utilisation pacifique de l’atome.

1959. Les Etats-Unis cèdent à l’Iran un réacteur nucléaire de recherche.

1968. L’Iran signe le traité de non-prolifération nucléaire (TNP), qu’il ratifie en 1970.

1974. Début de la construction de deux sites industriels atomiques dans la région de Bushehr.

1979. Suspension du programme nucléaire iranien par Khomeiny.

1982. Téhéran annonce la création d’un centre de technologie nucléaire à Ispahan en vue de produire de l’uranium enrichi.

1983. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) préconise un accord de coopération et d’assistance technique avec l’Iran, projet abandonné sous la pression de Washington.

1995. Signature d’un accord entre l’Iran et la Russie pour reprendre le programme nucléaire de Bushehr à des fins civiles.

1997. Signature d’un programme de coopération technique entre l’Iran et l’AIEA.

2002

Janvier. M. George W. Bush désigne l’Irak, l’Iran et la Corée du Nord comme appartenant à l’« axe du Mal ».

2003

26 août. L’AIEA affirme avoir découvert sur le site de Natanz des taux d’uranium enrichi supérieurs aux normes civiles.

8-12 septembre.
L’AIEA intime à l’Iran de prouver avant le 31 octobre qu’il ne développe pas l’arme nucléaire.

21-23 octobre. La « troïka » européenne (France, Allemagne, Royaume-Uni) obtient un engagement iranien sur la suspension de l’enrichissement d’uranium.

10-11 novembre. L’Iran accepte de suspendre ses activités en échange de négociations avec les Européens sur un partenariat nucléaire civil.

18 décembre. Téhéran signe le protocole additionnel au TNP.

2004

15 novembre. Téhéran accepte de geler l’enrichissement d’uranium.

13 décembre. Ouverture de négociations avec la « troïka ».

2005

5-8 août. L’Iran rejette les propositions européennes de coopération et réactive le programme d’enrichissement à Ispahan. Les Etats-Unis réclament la saisine du Conseil de sécurité de l’ONU.

24 septembre. L’AIEA adopte une résolution prévoyant un recours au Conseil de sécurité.

2006

10 janvier. L’Iran lève des scellés placés par l’AIEA sur plusieurs centres de recherche nucléaire.

4 février. Résolution de l’AIEA demandant le transfert du dossier iranien à l’ONU. Téhéran suspend les inspections-surprises prévues par le TNP.

3-8 mars. Echec des discussions entre la « troïka » et l’Iran. L’AIEA transmet le dossier à l’ONU.

11 avril. Le président iranien, M. Mahmoud Ahmadinejad, annonce que l’Iran a « rejoint le club des pays disposant de la technologie nucléaire ».

6 juin. Une offre faite par les cinq membres permanents du Conseil de sécurité et par l’Allemagne, contenant une série de propositions incitatives si Téhéran suspend l’enrichissement d’uranium, est remise à l’Iran.

16 juin. Téhéran se dit « prêt à commencer à négocier », mais « sans conditions préalables ».

31 juillet. Résolution de l’ONU donnant un mois à l’Iran pour suspendre ses activités, sous peine de sanctions.

22 août. Téhéran remet aux Nations unies un document proposant des « négociations sérieuses », mais qui n’évoque pas la suspension de l’enrichissement d’uranium.

31 août. Un rapport de l’AIEA remis à l’ONU indique que l’Iran n’a pas respecté l’ultimatum fixé et a repris ses activités.

23 décembre. Le Conseil de sécurité vote la résolution 1737, qui impose des sanctions sur le programme nucléaire iranien, mais n’autorise pas le recours à la force, et accorde deux mois à Téhéran pour suspendre l’enrichissement.

2007

22 février. L’AIEA constate que l’Iran n’a pas respecté l’ultimatum de l’ONU.

8 mars. L’AIEA décide de réduire son aide technique à l’Iran.

24 mars. L’ONU adopte la résolution 1747, qui durcit les sanctions économiques et commerciales contre l’Iran.

Olivier Pironet.
(Le Monde Diplomatique)