Ce pays d’Asie occidentale, 4ème producteur de pétrole au monde connaît des conflits territoriaux tout au long de son histoire, car très convoité pour des raisons évidentes.
Crée comme tout le reste de la région d’un coup de crayon par les anglais juste avant la décolonisation, son peuple est habitué aux révolutions, révoltes et autres renversements de régimes. Un cocktail explosif dans une région aussi sensible que le moyen orient qui attire pour le coup les regards du monde entier à chaque détonation.
Renfermé sur lui-même, après son isolement résultant de la révolution islamique de 1979, il fait face à des changements structurels et culturels pas très désirés chez les plus conservateurs parmi sa population.
Dans le feu de l’actualité depuis quelques semaines cette république islamique et au centre d’un débat mondiale autour de sujets aussi banales que les libertés individuelles ou autour de sujets aussi primordiaux que l’arme nucléaire que les iraniens tentent de s’acquérir.
Qu’en pensent les algériens, se reconnaissent-ils dans cette jeunesse musulmane que certains admirent ?
Arme nucléaire:
Rafik, propriétaire de fast-food:
« D’un coté, je me dis que ça créera un équilibre avec Israël. D’un autre, lorsque je me rappelle que l’Algérie l’avait accusé d’avoir fourni des armes au GIA (Groupe Islamqiue Armé), ça fait froid au dos. Acquérir ce genre de savoir est essentiel, mais il indispensable que la démocratie suive. Ce n’est n’importe qui ne peut posséder ce genre d’armes. »
Khalida, sportive de haut niveau:
« A mes yeux personne ne devrait avoir le droit de dire qui peut ou ne peut pas avoir l’arme nucléaire. Je ne pense que ce soit aux autres de décider. De toute manière si le savoir y est, ils l’auront l’arme atomique. Et en exerçant une pression telle qu’il est fait en ce moment, on ne fait que les frustrer. Cela ne regarde personne… »
Youcef, créateur d’événements:
« Je pense que c’est une nation qui a le savoir voulu pour concrétiser son projet de détenir l’arme nucléaire et mener les essais jusqu’à au bout. Israël, qui n’a plus aucun légitimité pour donner des léçons en matière d’injustice humaine la possède déjà, alors pourquoi pas l’Iran?
En plus le nucléaire n’est pas nécessairement synonyme de bombe atomique ou arme de destruction massive, il n’ y a aucune raison pour que les Iraniens soient de mauvaise foi et pas les autres, cela s’appelle un préjugé et les préjugés mènent au racisme et à la haine d’autrui. »
Imene, artiste peintre:
« Si cette arme doit être interdite, elle doit l’être pour tout le monde. L’Iran est l’un des rares pays au monde à avoir subi une guerre chimique en vrai. On a utilisé les pires moyens contre les iraniens, à quoi devons s’attendre en retour?! Cela ne présage rien de bon. »
Kahina, hôtesse d’accueil:
» D’accord, mais c’est risqué. Israël avait besoin d’avoir peur de quelque chose pour qu’il y ait un semblant d’équilibre dans la région. Maintenant, ce pays n’est pas stable, donc imprévisible. Ce n’est pas vraiment une démocratie, l’actualité le démontre, c’est infesté d’intégristes, et il n’y a rien de pire que des intégristes, quelles qu’elles soient leurs religions ou ethnies. »
Chiisme
Rafik, propriétaire de fast-food:
« Il y a quelques mois, certains extrémistes chiites ont attaqué des symboles religieux en Arabie saoudite.
Les chiites ne sont pas tolérants vis-à-vis des autres mouvances de la religion musulmane, et ça l’occident le sait très bien. Je les soupçonne même d’en jouer en Irak par exemple. Reste à ces derniers de comprendre la nuance et de ne pas accepter d’être monter les uns contre les autres. Pour le reste, chacun est libre dans ses traditions. »
Khalida, sportive de haut niveau:
« Aucun avis là-dessus. »
Youcef, créateur d’événements:
« C’est une mouvance différente de notre religion, acceptons la un point c’est tout. C’est juste l’adoption d’un autre mode de vie. Je ne pense pas que ce soit une menace pour les malékites et autres rites. Les iraniens sont quand même musulmans. Mais comme ce n’est pas vraiment une démocratie, on n’est jamais sûr de rien. »
Kahina, hôtesse d’accueil:
« Chacun sa route, chacun son chemin. Pas d’avis particulier à ce sujet. »
Jeunesse et démocratie
Rafik, propriétaire de fast-food:
« Les jeunes iraniens ont la rage, il faut absolument pas que ça retombe, comme c’est le cas en Algérie. Il ne faut pas que les iraniens soient préoccupés par leur quotidien, le chômage, le pouvoir d’achat etc. c’est la seule façon pour leur régime de les scinder et de faire retomber la fièvre révolutionnaire. »
Khalida, sportive de haut niveau:
« Rome ne s’est pas faite en un jour. Je suis convaincue que c’est une question de temps. »
Youcef, créateur d’événements:
« C’est irrémédiable. Cette jeunesse ne peut pas vivre comme l’ont décidé les mollahs, « ces politiques » restent enclavés dans une certaine idéologie qui n’arrive plus à entrer dans le 21ème siècle, alors que leur jeunes eux sont pleinement dedans. »
Kahina, hôtesse d’accueil:
« Certains acquis sont irréversibles, on ne peut plus revenir en arrière, et nous l’avons vu à la télévision: des jeunes prêtà a braver les interdits et à faire face à la police. Les jeunes iraniens sont très admirables, n’oublions pas qu’ils ont déjà réussi à renverser l’ancien régime. »
Kh_Louna pour algerie-focus.com