Jean-Pierre Raffarin plaide à Alger pour un partenariat industriel gagnant-gagnant

Redaction

Envoyé spécial du président Nicolas Sarkozy, Jean-Pierre Raffarin a affirmé le 24 novembre 2010 à Alger que la France comprenait et respectait la volonté de l’Algérie de développer son appareil productif.
Paris entend initier un partenariat gagnant-gagnant dans le domaine industriel.

Cette visite n’a pas débouché sur l’annonce de décisions ou de contrats. Mais le sénateur et ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin a affirmé le 24 novembre 2010, à l’issue d’une rencontre avec Mohamed Benmeradi ministre algérien de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, qu’une douzaine de projets étaient en discussion.

Préférant ne pas en dire davantage, pour des raisons de « confidentialité », Jean-Pierre Raffarin a tout de même précisé que ces projets seraient « créateurs d’emplois et de valeur ajoutée ».

Aucune information n’a filtré du côté algérien sur le contenu des entretiens bilatéraux, mais Mohamed Benmeradi, qui a annoncé qu’une quasi feuille de route avait été établie pour les prochains mois, déclarait le même jour à Algérie presse service (APS) que Renault procéderait à un investissement direct en Algérie.

«Le principe retenu lors des discussions entre les deux parties est d’arriver à produire 75 000 véhicules particuliers par an pour trois ou quatre modèles » a ajouté le ministre.

Les discussions de poursuivent en vue de la construction d’une usine de montage de véhicules ayant pour objectif « un taux d’intégration de l’industrie nationale de 40% étalée sur quatre ans » a précisé le ministre algérien.

Feu vert pour certains investissements

Mais entre l’Algérie et la France, il n’y a pas que des projets. Des accords sont également signés. Ainsi, trois projets d’investissements ont récemment obtenu le feu vert du Conseil nationale de l’investissement (CNI).

Le 14 novembre 2010, les entreprises publiques algériennes Ferrovial et du Métro d’Alger (EMA) et le groupe français Alstom annonçaient la création en Algérie d’une société mixte algéro-française d’un capital de 23 M €, selon le nouveau schéma des investissements étrangers : 41% pour Alstom, 41% pour Ferrovial et 10% pour l’EMA.

Il s’agit d’une société d’assemblage et de maintenance de rames de tramways qui doivent équiper, à terme, une dizaine de villes algériennes.

La première rame devrait sortir des chaines de cette usine, installée à Annaba, vers la fin 2013 ou au début 2014.

La société Cristal Union de son côté, en partenariat avec le groupe algérien La Belle, une raffinerie de sucre en Algérie.

Enfin Sanofi Aventis qui entend porter à 80%, la part des médicaments qu’il commercialise en Algérie, serait prêt à construire un complexe de médicaments génériques pour un montant de 100 M €. Il s’agirait de sa plus grosse usine implantée sur le continent africain.

L’Algérie conserve une bonne santé financière

On apprenait, le jour même de la visite de Jean-Pierre Raffarin à Alger que l’excédent de la balance commerciale algérienne s’établissait, au cours des dix premiers mois de l’année 2010, aux alentours de 13 mds $(9,8mds€).

Il s’agit là d’une performance remarquable si l’on se rappelle que ce même excédent ne se situait qu’à 1,58 md $ (1,2 md €) pour la même période de l’année 2009.

Il n’y a certes eu aucun miracle, cette performance étant le produit de la hausse des prix du pétrole sur le marché international.

Il n’en demeure pas moins que la bonne situation financière de l’Algérie se confirme et que ses importations restent considérables.

Elles ont atteint 32,82 mds $(24,7mds€) pour les dix premiers mois de 2010 pour 33,41mds$ (25,1mds€) au cours de la même période de 2009.

Alger désirant profiter de cette manne financière pour porter à 10% la part de l’industrie dans la Production intérieure brute (PIB) du pays, la France se propose d’accompagner ce processus.

Pour la France, l’Algérie reste un partenaire très important. En dépit des crispations et autres crises passagères, les relations économiques entre les deux pays gardent une base solide.

En 2009, les échanges ont atteint les 8 mds €.

La balance commerciale est favorable à Paris qui a importé, essentiellement des hydrocarbures, pour 3 mds € et exporté pour 5 mds €.

La France est ainsi le premier investisseur hors hydrocarbures en Algérie où elle dispose de 430 entreprises employant quelques 35 000 personnes.

Selon les services de l’ambassade de France, l’Algérie représente le troisième marché hors OCDE de l’Hexagone derrière la Chine et la Russie. Il s’agit du premier partenaire sur le continent, loin devant l’Afrique du Sud, le Maroc ou le Nigéria.

Douzième client de la France en 2009, l’Algérie est le troisième fournisseur de gaz de l’Hexagone après la Russie et la Norvège.

(econostrum.info)