Journée internationale des disparus. Les familles de disparus en algérie interpellent l’onu

Redaction

Ces derniers mois, bien qu’elles y travaillent depuis des années, les autorités algériennes montrent une détermination particulière à vouloir se débarrasser du dossier des disparus. Aujourd’hui, à la veille du 5ème anniversaire de l’adoption de la charte « dite » pour la paix et la réconciliation nationale, il ne serait plus question de parler de disparus en Algérie, comme le démontre l’interdiction du rassemblement hebdomadaire des familles à Alger.

Oubliant tout principe de droits de l’Homme, ignorant le droit à la Vérité, le droit à la Justice, se méprisant sur ce que signifie le mot réparation, les autorités assurent que la question des disparus serait réglée par les indemnisations. Outre le fait que les chiffres annoncés sont plus que contestables, les autorités oublient d’expliquer les efforts déployés pour persuader les familles de constituer le dossier d’indemnisation incluant obligatoirement le jugement de décès de la personne disparue. Depuis l’entrée en vigueur des textes d’application de la charte, les intimidations et manipulations des familles par les autorités ont été continuelles.

Face à ce harcèlement, les familles n’ont pas cessé de dénoncer le chantage, de demander Vérité et Justice. Le CFDA et Sos Disparus ont choisi, en cette journée internationale des disparus, de diffuser la lettre écrite récemment au Groupe de travail sur les disparitions forcées appelant une intervention urgente pour protéger les familles de disparus contre les violations des droits de l’Homme qu’elles subissent.

Cette lettre s’attache à décrire concrètement les manœuvres qu’utilisent les autorités pour forcer les familles à accepter les indemnisations. Elle démontre également que la procédure d’indemnisation est discriminatoire et qu’elle est loin de respecter le principe de réparation pleine et entière qui, assorti de la Vérité et de la justice, est la condition sine qua non d’une solution juste et adéquate au dossier des disparus. Ces principes universels à tous les pays et tous les continents se doivent d’être rappelés ce jour.

Alger, le 30/08/10

Nassera Dutour Porte-parole
CFDA

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