L’AC2A appelle à la concertation : « Un véhicule importé coûterait moins cher qu’un véhicule monté en Algérie »*

Redaction

«Nous sommes capables d’amener sur la table des négociations avec les constructeurs automobiles et leur expliquer la situation de notre marché. Nous pouvons aussi faire appel aux sous-traitants et équipementiers mondiaux pour des partenariats avec leurs homologues algériens» a déclaré, Mohamed Bairi, président de l’association des concessionnaires automobiles (AC2A) lors de la conférence de presse organisée, lundi, à la Safex.

«Cela permettra de transférer le savoir faire et de démarrer l’exportation vers d’autres pays» a préciser M.Bairi qui n’ira pas par quatre chemins et tirer à boulets rouges sur les pouvoirs publics qui, selon lui, n’ont pas jugé utile d’associer les professionnels de l’automobile dans les discussions concernant le domaine de la construction automobile. «Nous prenons acte de la déclaration du ministre des Finances mais vous devez savoir qu’un véhicule importé, comme produit fini, coûterait moins cher qu’un véhicule monté en Algérie. Il faudrait développer la logistique qu’il faudra et le bon tissu qui accompagnerait ce projet » précisera t-il.

« Les constructeurs que nous représentons maîtrisent parfaitement ce processus industriel et nous sommes capables d’aller d’une manière frontale vers l’industrie automobile. Il faut cependant qu’il y ait une concertation globale et un soutien de la part des pouvoirs publics et qu’un minimum de conditions soient réunies » dira t-il. Les autres membres du bureau de l’AC2A ont abondé dans le même sens en précisant que l’ensemble des concessionnaires automobiles en Algérie possède un projet d’usine de montage ou de fabrication de véhicules. « Le mieux pour l’industrie automobile, c’est que les pouvoirs publics se concertent avec les concessionnaires qui sont les mieux placés. Il faut lancer un débat serein et constructif sur l’industrie automobile » dira Sefiane Hasnaoui, vice président de Nissan.

Par ailleurs, Mohamed Baïri n’a pas manqué de dénoncer les lenteurs constatées dans les importations et les délais de dédouanement des produits, comme le véhicule et la pièce de rechange. “Non seulement les taxes sont assez élevées, ce qui donne un impact direct sur le prix du véhicule, mais les délais de dédouanement sont aberrants. Nous demandons au gouvernement de prendre des mesures d’allégement car cela va de notre crédibilité avec le client, surtout au service après-vente. Ce n’est pas normal qu’une pièce de rechange prenne 1 à 2 mois pour sortir de la douane surtout que la pièce de rechange représente un marché de 500 millions de dollars US. Ceci sans compter le marché de la contrefaçon qui représente 10 millions de dollars”, a expliqué le conférencier.

Dans un autre registre, le représentant de la Safex, Mr. Slimani, dira que cette 14e édition du salon de l’automobile d’Alger sera orintée vers d’autres thématiques et vers une plus grande professionnalisation du salon. Des espaces d’expositions sur la sécurité routière, le contrôle technique des véhicules, le rôle des assurances ou encore sur le réseau routier et les accidents de la route seront animés par des professionnels des secteurs sus cités. D’autres espaces seront réservés dès la prochaine édition à la sous-traitance, à la pièce de rechange et aux jeunes promoteurs et cadres du dispositif de promotion de l’emploi.

29 concessionnaires seront présents au 14e salon de l’automobile d’Alger, deux entreprises de tuning, six organes de presse dont l’ENTV, radio El Bahja et la chaîne 3 et trois sociétés d’assurances. Tous ces participants occupent un espace de 26 906m² contre 25 000 lors de la dernière édition.

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* Le Titre est de la Rédaction
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