Des 370 millions de tonnes d’hydrocarbures qui transitent, chaque année, entre les détroits de Gibraltar et de Sicile, 22% passent par les eaux territoriales nationales. C’est ce qu’a précisé, hier, le Commandant Mohamed Kaddour, du commandement général des forces navales en présentant l’opération SIMU-POL 2009, organisée dans la baie d’Arzew, qui a accueilli pour la 3ème fois cette manœuvre après 2006 et 2007 et ce, en application des orientations du chef d’état major général.
Elle consiste à moderniser les moyens d’intervention mais, surtout, à mettre en place les meilleurs mécanismes de coordination entre tous les intervenants en cas de déversement de produits pétroliers dans les eaux territoriales. Le scénario mis en place a prévu une collision qui a eu lieu à 5h30 en raison du brouillard à 6 miles des côtes d’Arzew entre le pétrolier Bachir Chihani appartenant à la société nationale de transport des hydrocarbures (Hyproc) et un navire battant pavillon argentin à destination du port d’Oran.
En l’espace de 30 minutes, d’importantes quantités de brut ont été déversées constituant une nappe. Comme le prévoit le dispositif, la première intervention est entamée sur le champ au niveau local sous la conduite du centre régional de surveillance et de secours dont la mission est de cordonner toutes les opérations de secours et d’intervention. Au large, un barrage flottant a été installé pour éviter la propagation de la nappe de pétrole.
Selon le commandant Kaddour, si les moyens locaux d’intervention s’avèrent insuffisants, il est fait appel à d’autres unités en place sur la frange maritime Ouest avant de recourir à un plan national, voire de la région ouest de la méditerranée. Moyens insuffisants une vedette semi-rigide des Gardes côtes sillonnait toute la zone infectée et transmettait les données au centre de commandement des opérations installé au port d’Arzew. L’officier nous apprend également que plusieurs responsables ont assisté à la simulation ainsi que la présence d’observateurs étrangers invités à cette occasion. Rencontré à la fin de l’opération, le colonel Ballat, du centre national de surveillance et d’intervention, a révélé que, durant l’année 2008, le centre régional a dû intervenir à 6 reprises pour des incidents survenus au large, des incidents sans gravité et qui ont été maîtrisés.
Cependant, notre interlocuteur devait faire marquer qu’au vu de l’intense trafic maritime qui caractérise cette région de la méditerranée, le risque de pollution marine est une réalité incontournable. Interrogé sur son évaluation de l’intervention d’urgence en cas de sinistre, l’officier a souligné que si, sur le plan humain, les effectifs sont suffisants, il n’en demeure pas moins qu’au plan matériel, en dépit des efforts consentis en la matière, d’autres équipements s’imposent. Toutefois, notre interlocuteur a déploré le fait que des intervenants concernés brillent parfois par leur absence en cas de sinistre et que la grande carence demeure la faible coordination entre les différents acteurs.
M.A.Y.
Avec Le Financier