L’Algérie, un des plus importants importateurs de blé dans le monde. Au prix de 214 dollars/tonne coût et fret : L’OAIC achète 500.000 tonnes de blé

Redaction

bletendreEn dépit d’une production céréalière record en 2009 qui devra atteindre les 6,2 millions tonnes selon les estimations du ministère de l’Agriculture, l’Algérie a toujours besoin des importations pour pallier au déficit en blé de la production locale.

L’Office algérien des céréales (OAIC) a acheté la fin de la semaine dernière 500.000 tonnes de blé tendre d’origine optionnelle pour des embarquements en septembre au prix de 214 dollars/tonne coût et fret, rapporte l’agence de presse Reuters. L’origine de la marchandise sera vraisemblablement française, selon des traders européens. La commande algérienne a été passée auprès de plusieurs fournisseurs: 50.000 tonnes auprès de Bunge, 100.000 tonnes auprès de Toepfer, 150.000 tonnes auprès de Glencore et 200.000 tonnes auprès de Granit.

Certains traders européens doutent qu’une telle quantité puisse être embarquée sur le seul mois de septembre. «Les chargements seront décalés sur octobre voire novembre», a dit l’un d’eux. Le dernier achat connu de l’Office algérien remonte à la mi-juin pour un volume annoncer de 150.000 tonnes pour des embarquements en juillet et août.

Il aurait finalement été complété par l’achat de 200.000 tonnes supplémentaires à 224-224,50 dollars/tonne C&F, ont encore ajouté les sources qui ont souligné la persistance des besoins d’importation de blé meunier du pays en dépit de sa bonne récolte céréalière cette année.

L’Algérie demeure l’un des plus importants importateurs de blé dans le monde, selon les prévisions du Conseil international des céréales (CIC) pour 2009. Malgré une récolte céréalière qui s’annonce excellente, les importations du pays en blé atteindraient cette année 5,2 millions de tonnes. Ce chiffre prévisionnel du CIC est contredit par le ministère de l’Agriculture qui prévoit des importations beaucoup moins importantes que l’année dernière où l’Algérie avait importé plus de 6,30 millions de tonnes. «Si nous avons acheté autant de blé l’année dernière, c’était à cause de la mauvaise récolte céréalière qui n’avait pas excédé les 2,1 millions de tonnes. Mais cette année nous nous attendons à une récolte exceptionnelle de 6,2 millions de tonnes, ce qui nous permettra de réduire sensiblement notre dépendance du marché mondial», a affirmé un cadre du ministère de l’Agriculture. Les besoins annuels de l’Algérie sont estimés entre 60 et 80 millions de quintaux pour une consommation moyenne de 200 kilos par habitant annuellement.

En 2007 notre pays a importé pour près de deux (2) milliards de dollars de céréales, contre 1,39 milliard en 2006, enregistrant ainsi une hausse de 35,11%. La facture des céréales, semoules et farines avait atteint 1,90 milliard de dollars au 1er semestre 2008, contre 910,4 millions à la même période 2007, enregistrant ainsi une hausse de 109,53%.

Une récolte record

L’Algérie a besoin régulièrement de recourir aux importations pour satisfaire ses besoins en raison de l’instabilité de la production locale nationale qui dépend encore des conditions climatiques en l’absence de programme d’irrigation des surfaces récoltées. La production céréalière qui reste ainsi à la merci du ciel oblige le gouvernement à importer pour préserver les stocks stratégiques du pays.

Après une récolte exceptionnelle en 2007 estimée à 41 millions de quintaux, la production céréalière du pays avait chuté en 2008 à seulement 21 millions de quintaux. Le recul de la production céréalière de l’ordre de 50% en 2008 était du essentiellement aux «importantes insuffisances pluviométriques» survenues notamment dans la région de l’ouest du pays. Pour cette année, le ministère de l’Agriculture annonce une production céréalière sans précédent. «La quantité collectée avoisine 35 millions de quintaux, dont 15,5 millions de quintaux d’orge, et le résultat escompté d’ici à la fin de la campagne moisson-battage en Algérie se situerait entre 58 et 62 millions de quintaux de céréales», avait affirmé récemment le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, à l’issue d’une conférence de presse tenue en marge de la réunion des cadres du secteur au siège de son département ministériel. «C’est la première fois depuis 1978 que la récolte céréalière de l’Algérie dépassera 58 millions de quintaux», s’est-il réjoui.

Le Sud prolifique

Les wilayas du Sud de l’Algérie ont connu le plus haut rendement par hectare, à l’image d’El-Oued et de Ghardaïa qui ont enregistré une moyenne de 41 quintaux à l’hectare. Certaines régions comme Gourara (Adrar) ont même atteint un pic de 85 quintaux à l’hectare. Outre une bonne pluviométrie enregistrée cette saison, cette performance est due à une série de mesures incitatives prises par les pouvoirs publics pour améliorer la production.

Le ministre a cité notamment l’exonération de la TVA sur les semences, les engrais et les herbicides, la mise en place du crédit sans intérêts RFIG et le maintien des prix à la production rémunérateurs décidés par le gouvernement. Durant la récolte 2008, le prix à la production était fixé à 4.500 dinars le quintal pour le blé dur et à 3.500 dinars pour le blé tendre. Ces prix seront maintenus cette année malgré la nette baisse des cours des céréales sur les marchés mondiaux.

B.M.
Avec Le Financier

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