L’armée israélienne a utilisé des fléchettes contre des civils de la bande de Gaza

Redaction

Outre le phosphore blanc, l’armée israélienne a utilisé diverses autres armes dans des zones civiles très peuplées de la bande de Gaza au cours du conflit de trois semaines ayant débuté le 27 décembre.

Ces fléchettes sont des projectiles métalliques de 4 cm de long, dotés d’une pointe acérée à l’avant et de quatre ailettes à l’arrière. Entre 5 000 et 8 000 fléchettes sont agencées dans des obus de 120 mm, généralement tirés depuis des tanks. Les obus explosent en l’air, et la dispersion – de forme conique – des fléchettes se fait sur une surface d’environ 300 mètres de large et 100 mètres de long.

Armes anti-personnel conçues pour pénétrer une végétation dense, ces fléchettes ne devraient jamais être utilisées dans des zones civiles construites. Depuis plusieurs années, l’armée israélienne y a régulièrement recours dans la bande de Gaza. Dans la plupart des cas, leur utilisation se solde par des morts ou des mutilations.

L’équipe d’Amnesty International effectuant une mission d’établissement des faits dans la bande de Gaza a entendu parler pour la première fois il y a une douzaine de jours de l’utilisation de ces fléchettes dans le cadre de ce récent conflit. Le père de l’une des victimes a montré à l’équipe une fléchette retirée du corps de son fils.

Dans l’un de ses derniers billets publiés sur Livewire blog, le blog d’Amnesty International, l’équipe a expliqué s’être rendue lundi 26 janvier dans des villes et villages de la bande de Gaza et avoir relevé de nouvelles preuves concrètes attestant l’utilisation de fléchettes.

À Izbat Beit Hanoun, au sud-ouest de la ville de Beit Hanoun, plusieurs obus contenant des fléchettes ont été tirés sur la route principale, tuant deux personnes et en blessant plusieurs autres dans la matinée du 5 janvier.

Wafa Nabil Abu Jarad, une jeune femme de vingt-et-un ans, enceinte et mère de deux enfants, était au nombre des tués. Son époux et sa belle-mère ont expliqué à l’équipe qu’ils venaient de prendre le petit-déjeuner et buvaient le thé au soleil à l’extérieur de leur maison.

Wafa Nabil Abu Jarad et son mari étaient debout près d’un des coins de la maison lorsqu’ils ont entendu un bruit, suivi de cris. Au moment même où ils se sont retournés pour rentrer chez eux, Wafa et plusieurs autres membres de la famille ont été atteints par des fléchettes. Wafa a été tuée sur le coup.

Le même jour, à l’autre bout de la rue, Islam Jaber Abd al Dayem, seize ans, a reçu une fléchette dans le cou. Il a été transporté à l’unité de soins intensifs de l’hôpital mais est mort trois jours plus tard. Mizar, son frère, a été blessé lors de la même attaque et a encore une fléchette enfoncée dans le dos.

Dans le village d’al Mughraqa, le matin du 7 janvier, un obus s’est abattu sur la pièce où Atta Hassan Aref Azzam était assis avec deux de ses enfants, Mohammed, treize ans, et Hassan, deux ans et demi. Tous trois ont été tués. Les six autres membres de la famille se trouvant alors dans la maison ont fui afin de se réfugier dans l’école la plus proche. L’équipe a examiné le mur taché de sang à côté duquel les deux enfants et leur père ont été tués. Il était criblé de fléchettes.

vendredi 30 janvier 2009
Source Amnesty International

Via HNS Infos

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