L’élite made in Sidi Yahia

Redaction

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Comme le disait le défunt Boudiaf, « regardons les Nations développées » !
Oui regardons les et posons nous la question suivante : qu’ont-elles de plus que nous ? Mieux encore, contentons nous juste de regarder à
notre droite, là où le Jasmin a fini par vaincre les balles et le bâton et jeter un dictateur dans les poubelles de l’Histoire. Que voyons nous ? Une belle aventure qui balbutie et le reflet hideux de notre ego hypertrophié.

Dans tous les pays du monde existe une classe sociale qu’on appelle «moyenne». Celle-ci est à la fois le fruit d’une certaine prospérité
financière et sociale, et son moteur. Elle émerge grâce à la croissance et y participe fortement.

La classe moyenne est aussi le moteur intellectuel d’une société, car, une fois ses besoins basiques satisfaits, l’homme est de nature à rechercher l’accomplissement personnel qui passe inévitablement par le savoir.

Dans toutes les Nations du monde, la classe moyenne dépasse souvent son rôle économique, de moteur de la consommation pour devenir ce qu’on appelle communément une élite. Cette élite vit, grandit, se développe, meurt et se régénère continuellement. Son rôle essentiel est de servir son pays tout en s’épanouissant, renvoyant ainsi l’ascenseur à toute une société à qui elle sera toujours redevable.

Dans les pays dits «en développement», la classe moyenne tend souvent à accomplir son rôle, bien qu’elle en soit inconsciente.

C’est un cheminement naturel. Elle consomme, investit et s’instruit, souvent dans les plus grandes écoles du monde dit «développé», ce qui permet au peuple entier de bénéficier, grâce à ses moyens, du savoir-faire et des connaissances qu’elle importe. Cette logique a été
vérifiée dans plusieurs pays, dont le Brésil, l’Inde, les pays du Golfe et la Tunisie récemment.

Qu’en est-il de l’Algérie ? Rien! Chez nous, la classe moyenne(c’est une euphémisme), c’est à dire celle qui s’est enrichie soudainement à coup de programmes quinquennaux, n’a aucune conscience de son rôle social ni des responsabilités qui lui incombent. On n’a des nouveaux riches, qui stagnent dans le premier stade de l’évolution : ils restent des consommateurs de bien-être matériel.

En réalité, cette nouvelle classe favorisée, n’arrive pas à dépasser l’horizon limité de son estomac. En Algérie, la classe moyenne est plutôt branchée fast food, discos In, fringues Zara et drague avec des MiniCopper ou sur Facebook.

Celles et Ceux qui devaient devenir l’élite du pays et son espoir de changement ne sont, finalement, qu’un produit avarié d’un système
qui a intronisé la médiocrité en religion d’Etat.

Le changement n’est pas pour demain, il suffit d’être à Sidi Yahia une fois pour le confirmer. Demander à n’importe quel jeune « in » sa conception de l’Algérie de l’avenir : probablement il voudra plus de jeans Diesel et des filles qui sentent Coco Chanel !

Ali B.